- Accueil
- Les guides
- Tout savoir sur le gel de printemps dans les vignes
Tout savoir sur le gel de printemps dans les vignes
Les méthodes actives face au gel de printemps
Des méthodes classiques qui ont déjà porté leurs fruits.
Partie 1/3
2024, où en sommes-nous des dispositifs de lutte active ?
Aspersion, lampe infrarouge, bougies, bruleurs à propane, chaufferettes, fils chauffants, hélicoptère... : l’arsenal de moyens de lutte active face au gel ne cesse de s’étoffer.
Le réchauffement climatique impacte les vignes : inondation, sécheresse, débourrement tardive mais aussi le gel. Malheureusement, les grands épisodes de gel sont de moins en moins espacés, au grand dam des viticulteurs. Il existe des solutions pour se protéger du gel. Découvrez notre liste exhaustive.
Comment protéger la vigne du gel ?
Les méthodes classiques qui ont déjà porté leurs fruits.
Aspersion : efficace mais dispendieuse
Cette technique consiste à arroser la vigne sans interruption pendant la période critique, à l'aide d'asperseurs disposés tous les 15 à 20 m, afin que la température des bourgeons et des organes herbacés ne descende pas en dessous de 0°C. Il s'agit d'une méthode non polluante mais très consommatrice d'eau (environ 50 m3 par heure et par hectare). L'aspersion n'est possible si les vignes sont à proximité d'une réserve ou d'un cours d'eau. Elle requiert des investissements lourds mais ces derniers peuvent servir l'irrigation le cas échéant.
Bougies et chaufferettes : contraintes de main d'œuvre
Efficaces contre tout type de gel, les chaufferettes au fioul et les bougies de paraffine sont les plus anciens moyens de lutte contre les risques de gel printanier et les plus utilisés. Disposées entre les rangs, elles permettent de réchauffer l'air avec une certaine efficacité jusqu'à -4 à -5°C, et de limiter la perte de chaleur du sol par rayonnement. Elles sont cependant émettrices de CO2 et requièrent de la main d'œuvre pour leur mise en place et leur allumage. À réserver aux petites surfaces.
Brûlage de paille : efficacité limitée
Facile à mettre en place, cette technique consiste à faire brûler des ballots de foin ou de paille en bordure de parcelle pour créer un nuage protecteur autour des vignes pour limiter les dégâts d'un réchauffement rapide au petit matin. L'utilité est limitée et pour l'instant, les résultats ne sont guère concluants. En cas de vent par exemple, il faut être très réactif et se faire aider par de la main-d'oeuvre pour déplacer les ballots et les allumer. De plus, brûler de la paille ou du foin génère des particules polluantes dans l'atmosphère.
Bruleurs à propane : fixe ou mobiles
Moins polluants, moins couteux et automatisables, ils constituent une variante aux chaufferettes et bougies. Ils existent aussi sous forme mobile. Attelée à un tracteur, la turbine à gaz Frosbuster peut protéger jusqu'à 10 ha en évoluant à la vitesse de 10 km/h entre les rangs, pour une consommation de 3 à 4 kg/ha de gaz propane.
Canon à air chaud : un coût mais des résultats !
Mobile, silencieux et pratique, le canon à air chaud a presque tout bon... sauf son prix. Comptez 150 000 € pour acquérir l'engin. L'air réchauffé est maintenu au sol et diffusé à 180 °C ou 360°C selon les modèles. Il permet de protéger jusqu'à 15 ha de vigne. Le canon à air chaud fonctionne au diesel et dispose d'un large réservoir pour 8 heures de protection minimum.
Fils chauffants : efficaces mais chers
Installé sur le fil porteur de la vigne, le fil chauffant est installé dessus dans chaque rang. Il fonctionne comme une résistance électrique. Cette technique a été inventée par Jean-Pierre Heurteau, électricien de Monnières, dans les années 90 et est considérée comme l'une des préventions les plus efficaces. L'ensemble des fils est raccordé au réseau électrique ou bien le viticulteur doit s'équiper d'un groupe électrogène. Comptez minimum 30 000 € par hectare !
Hélicoptère : trop de vent, pas de décollage
Testé en Touraine en 2017, l'hélicoptère est une variante des tours à vent. Survolant les vignes à 20 m d'altitude, l'appareil rabat au sol la couche d'air chaude en altitude dans les plaines et vide les bas-fonds de l'air froid accumulé la nuit, relevant la température de 2°C maximum. Il est inefficace contre le gel adjectif et en cas de vent. Il faut compter entre 250 € par hectare et par heure. Cette méthode est non seulement polluante mais aussi contraignante une demande d'autorisation spéciale est nécessaire.
Lampes infrarouges :
Une nouvelle solution : ne plus réchauffer l'air mais la plante. Ne redoutant ni le vent ni la pluie, ces guirlandes chauffantes infrarouge fonctionnent à distance via une application. La société Frolight Systems a développé ce système de production innovant. Il faut toutefois débourser 4 € par ruban soit environ 35 000 € par hectare.
Thermo-nébulisateur : un brouillard artificiel
Moins onéreuse que d'autres solutions, la nébulisation est efficace en créant un brouillard artificiel autour des vignes, ce qui a pour effet de contrarier le rayonnement nocturne et donc le risque de gelée blanche. Le brouillard artificiel est le produit d'un mélange d'eau et de Bloc Gel (vecteur Glycéro et oligoéléments 100% bio). Il est généré par le Viti-Protect K30, un thermo-nébulisateur distribué par BV Dis (44) et Pulsfog France (31). Il faut quatre heures au Viti-Protect K30 pour protéger une zone de 8 à 10 ha. La lutte contre le gel par nébulisation doit commencer pendant la nuit au moment où les masses d'air froid pénètrent dans les parcelles. La couverture de brouillard doit être gardée intacte jusqu'à la hausse de température le matin. Cette solution n'est pas efficace en cas de vent.
Tour à vent : impact sonore et visuel
Cette méthode consiste, au moyen de tours à vent, à brasser l'air et à remplacer la couche d'air froid au contact de la culture par la couche d'air supérieure et plus chaude. Elle assèche ainsi l'air avant qu'il ne gèle. Fixe ou mobile, avec ou sans bruleur, les tours apportent une protection à 4 ou 5 ha pour un pour un relèvement de la température de l'ordre de 1 à 4 °C, moyennant un investissement à de 40 000 euros. Fixes, elles impactent le paysage par leur 10 m de haut et peuvent générer des nuisances sonores. Elle permet de réchauffer l'air froid en le Non efficace sur le gel advectif, la tour antigel est en revanche, rudement efficace sur les gelées blanches.
<-- Pour retourner au sommaire
--> Les luttes passives
--> l’assurance climatique en pleine réforme