
Chaque semaine FranceAgriMer effectue un suivi précis de l'évolution des marchés ; bovins, ovins et porcins et publie des informations de conjoncture. Semaine 02 (du 07 décembre au 13 janvier 2019)


Retrouvez l'analyse hebdomadaire par FranceAgriMer semaine 02/2019


<p><em>"Une vid&eacute;o publi&eacute;e ce jour met en cause les conditions de mise &agrave; mort des agneaux &agrave; l'abattoir de Rodez. Elle montre des pratiques inacceptables avec des manquements graves aux r&egrave;gles de protection animale"</em>, indique le minist&egrave;re dans un communiqu&eacute; le 24 juin. <em>"Par cons&eacute;quent, le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation, Didier Guillaume, a demand&eacute;, ce jour, au pr&eacute;fet de l'Aveyron la suspension imm&eacute;diate de l'agr&eacute;ment de la cha&icirc;ne ovine de cet abattoir",</em> est-il indiqu&eacute;. &nbsp;&nbsp;&nbsp;</p><p>Selon L214, cet abattoir pr&eacute;sente de <em>"graves probl&egrave;mes structurels et des pratiques d'abattage grandement d&eacute;ficientes"</em>. L'association d&eacute;nonce les mauvaises pratiques d'&eacute;lectrocution, les &eacute;lectrodes &eacute;tant <em>"souvent plac&eacute;es sur le cou et non sur la t&ecirc;te des animaux"</em>. Sur la vid&eacute;o publi&eacute;e par l'association, on voit notamment des agneaux &eacute;gorg&eacute;s debout, encore conscients, &agrave; une cadence rapide. Selon L214, les images ont &eacute;t&eacute; tourn&eacute;es en f&eacute;vrier 2020.</p><p>L'association a annonc&eacute; porter plainte aupr&egrave;s du procureur de la R&eacute;publique de Rodez pour <em>"s&eacute;vices graves envers des animaux et demande de fermeture d'urgence de l'abattoir".</em> En 2016, les services v&eacute;t&eacute;rinaires avaient d&eacute;j&agrave; constat&eacute; des <em>"non-conformit&eacute;s majeures"</em> pour l'&eacute;tourdissement et la mise &agrave; mort des ovins dans cet abattoir.&nbsp;&nbsp;</p><h2>Condamner les dysfonctionnements</h2><p><em>"Une inspection compl&egrave;te de l'abattoir est programm&eacute;e ce jour par les services de l'Etat. Les conclusions de cette inspection devront permettre de d&eacute;terminer quelles suites doivent &ecirc;tre donn&eacute;es",</em> a indiqu&eacute; le minist&egrave;re.&nbsp;&nbsp;</p><p>Une d&eacute;cision salu&eacute;e par Interbev, l'interprofession b&eacute;tail et viande&nbsp;: <em>"Si l'enqu&ecirc;te administrative confirmait un ou plusieurs manquements aux r&eacute;glementations en vigueur, Interbev se constituera partie civile contre l'op&eacute;rateur en r&eacute;ponse aux pr&eacute;judices subis par la fili&egrave;re Elevage et Viande"</em>, fait savoir l'interprofession dans un communiqu&eacute;.</p><p>Interview&eacute; sur CNews, le d&eacute;put&eacute; LREM de la Creuse et &eacute;leveur Jean-Baptiste Moreau a r&eacute;agi&nbsp;:<em>&nbsp;"il faut traquer et condamner s&eacute;v&egrave;rement les dysfonctionnements, mais on n'a pas attendu L214 pour fermer les abattoirs o&ugrave; il y a des mauvais traitements. Beaucoup de choses ont &eacute;t&eacute; faites ces vingt derni&egrave;res ann&eacute;es sur le bien-&ecirc;tre animal"</em>, a-t-il rappel&eacute;.</p><p><em>"J'ai &eacute;t&eacute; pr&eacute;sident d'un abattoir, j'avais 30 salari&eacute;s et 7 v&eacute;t&eacute;rinaires qui &eacute;taient des fonctionnaires d'Etat qui contr&ocirc;lent le travail des ouvriers. Laisser penser que ces images sont une g&eacute;n&eacute;ralit&eacute; c'est honteux"</em>, a-t-il d&eacute;clar&eacute;.</p><h2>La fili&egrave;re roquefort interpell&eacute;e</h2><p>En plus des conditions d'abattage, L214 d&eacute;nonce les conditions d'&eacute;levage des agneaux issus de la fili&egrave;re roquefort et partant &agrave; l'engraissement. L'association demande &agrave; la Conf&eacute;d&eacute;ration g&eacute;n&eacute;rale des producteurs de lait de brebis et des industriels de roquefort la<em>&nbsp;"modification du cahier des charges de l'appellation d'origine "roquefort". "Actuellement rien n'est exig&eacute; pour les agneaux</em>, constate l'association. <em>Comme c'est le cas pour les brebis, il devrait &ecirc;tre interdit d'enfermer les agneaux toute leur vie".&nbsp;&nbsp;</em></p><p>La Conf&eacute;d&eacute;ration a r&eacute;pondu que<em>&nbsp;"le bien-&ecirc;tre animal est au c&oelig;ur du cahier des charges de la fili&egrave;re roquefort au travers de multiples crit&egrave;res comme le p&acirc;turage, la place en bergerie, l'autonomie alimentaire"</em>. Mais <em>"l'&eacute;levage des agneaux issus du bassin laitier, constitue une fili&egrave;re &agrave; part enti&egrave;re, ind&eacute;pendante"</em>, ajoute la Conf&eacute;d&eacute;ration. Aussi<em>&nbsp;"si L214 met au jour des pratiques inacceptables, la fili&egrave;re roquefort saura le cas &eacute;ch&eacute;ant prendre position",</em> insiste-t-elle.&nbsp;&nbsp;</p>



Le ministère de l'Agriculture a suspendu l'agrément de la chaîne ovine de l'abattoir de Rodez (Aveyron) en annonçant une "inspection complète" des installations, où des "sévices graves" aux animaux ont été dénoncés par l'association de défense des animaux L214.


L'agrément d'un abattoir ovin de l'Aveyron suspendu après une vidéo de L214


Chaque semaine FranceAgriMer effectue un suivi précis de l'évolution des marchés ; bovins, ovins et porcins et publie des informations de conjoncture. Semaine 01 (du 31 décembre au 06 janvier 2019)


Retrouvez l'analyse hebdomadaire par FranceAgriMer semaine 01/2019


Cours de la viande, renouvellement des générations, soutien à la consommation, prédations exponentielles du loup : les motifs de préoccupation ne manquent pas dans la filière ovine. Celle-ci s’inquiète par ailleurs du Brexit, qui pourrait servir de cheval de Troie aux productions néo-zélandaises, via le Royaume-Uni.


[Sommet] Le Brexit, l’autre loup de la filière ovine

<p>&laquo;&nbsp;<em>Nous n&rsquo;avons jamais eu un tel mur d&eacute;mographique devant nous, ces 100 000 chefs d&rsquo;exploitation d&rsquo;ici &agrave; 2030 qui vont passer le relais, c&rsquo;est un vrai d&eacute;fi</em>&nbsp;&raquo;. Le 9 septembre dernier, face aux JA r&eacute;unis &agrave; Terres de Jim, <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/installation-macron-lance-le-chantier-de-la-future-loi-d-orientation-et-d-avenir" target="_blank">Emmanuel Macron a pos&eacute; les jalons du &laquo; Pacte d&rsquo;orientation et d&rsquo;avenir de l&rsquo;agriculture &raquo;</a>, destin&eacute; &agrave; surmonter les d&eacute;fis &eacute;conomiques, avec pourquoi pas une loi Egalim 3, et climatiques, avec notamment, un stress-test pour les futurs install&eacute;s. S&rsquo;agissant du renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations, le chef de l&rsquo;Etat a ratiss&eacute; large, depuis l&rsquo;orientation dans les coll&egrave;ges jusqu&rsquo;&agrave; l&rsquo;anticipation de la transmission, en passant par des nouveaux instruments de portage foncier, cens&eacute;s all&eacute;ger le poids de l&rsquo;installation.</p><div class="citation">
    <span>"On ne va pas se mentir, m&ecirc;me si on arrive &agrave; faire tout ce boulot, &ccedil;a restera des m&eacute;tiers passion"</span>
</div>
<p>Il a aussi &eacute;t&eacute; question de la r&eacute;novation du parcours &agrave; l&rsquo;installation, dont <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/regeneration-des-agriculteurs-6-recommandations-pour-installer-plus-et-mieux" target="_blank">le CGAAER a estim&eacute; qu&rsquo;il se devait d&rsquo;&ecirc;tre beaucoup plus inclusif, tant au niveau du profil des candidats que des acteurs mobilis&eacute;s</a>. &laquo;&nbsp;<em>On ne va pas se mentir, m&ecirc;me si on arrive &agrave; faire tout ce boulot, &ccedil;a restera des m&eacute;tiers passion&nbsp;parce qu&rsquo;il y a un tel niveau de contraintes dans vos m&eacute;tiers</em> (...) <em>&Ccedil;a ne correspond pas &agrave; tous les standards d&rsquo;organisation de la vie</em>&nbsp;&raquo;, a conc&eacute;d&eacute; le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique, bien au fait de la sociologie agricole, et que ne d&eacute;mentira pas <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/gaetan-en-bts-si-je-ne-deviens-pas-agriculteur-j-aurai-rate-ma-vie" target="_blank">ce futur JA de l&rsquo;Aude, un acharn&eacute; qui se d&eacute;crit lui-m&ecirc;me comme un &laquo; cabourd &raquo;</a>.</p><h2>20 000 exploitants actifs apr&egrave;s 67 ans</h2><p>&laquo;&nbsp;<em>Vous &ecirc;tes des engag&eacute;s et vous travaillez beaucoup</em>&nbsp;&raquo;, a encore dit le pr&eacute;sident de la R&eacute;publique. Et longtemps, aurait-il pu ajouter. Selon un document de travail du minist&egrave;re du Travail, datant de 2021 et relatif &agrave; l&rsquo;ann&eacute;e 2017, 10% des b&eacute;n&eacute;ficiaires des aides Pac d&eacute;passaient l&rsquo;&acirc;ge de 67 ans, un taux pointant &agrave; 15% en productions ovines et caprines et bovins &agrave; viande et 18% en grandes cultures. Et combien d&rsquo;agriculteurs officiellement retrait&eacute;s, comme <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/secheresse-j-ensile-la-chaume-d-avoine-pour-nourrir-les-betes" target="_blank">ce &laquo; petit b&eacute;n&eacute;vole du matin au soir &raquo; de la Meuse &acirc;g&eacute; de 68 ans</a>&nbsp;? A compter de 2024 au plus tard, ces irr&eacute;ductibles &laquo;&nbsp;post-retrait&eacute;s&nbsp;&raquo; devront choisir entre les aides Pac ou la pension de retraite, qui ne seront plus cumulables, en vertu du <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/bruxelles-valide-le-programme-strategique-national-de-la-france" target="_blank">Plan strat&eacute;gique national</a>.</p><p>Selon le minist&egrave;re de l&rsquo;Agriculture, environ 20 000 exploitants sont potentiellement concern&eacute;s. Pas s&ucirc;r que &ccedil;a les pousse vers la sortie, vu les niveaux de pension et <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/les-retraites-des-conjoints-collaborateurs-revalorisees-d-environ-100-euros" target="_blank">malgr&eacute; les revalorisations accord&eacute;es aux plus modestes</a>&nbsp;ces derniers mois.&nbsp;De quoi m&eacute;nager (un peu) les comptes de la MSA tout en &eacute;vitant une vague de d&eacute;parts, qui submergerait les repreneurs.</p>


[Edito] Les exploitants ont peu à craindre du très probable recul de l’âge de départ à la retraite, eux qui sont largement hyperactifs après 67 ans, officiellement sinon officieusement. Mais avec une autre réforme, celle de la Pac, il faudra choisir entre la pension de la MSA ou les aides de l’UE.

Retraite : la réforme qui va... avancer l’âge de départ


<p>Aides ovines, aide caprine, aide aux bovins laitiers en zone de montagne, aide aux bovins laitiers hors zone de montagne, aides aux veaux sous la m&egrave;re et aux veaux issus de l'agriculture biologique et aide aux bovins allaitants&nbsp;: toutes ces demandes d'aides doivent obligatoirement passer par le site de t&eacute;l&eacute;d&eacute;claration T&eacute;l&eacute;pac, pour tous les d&eacute;partements&nbsp;: m&eacute;tropole et outre-mer.</p><h2>Le calendrier pour les aides ovines et caprines</h2><p>- Pour les agriculteurs de la m&eacute;tropole, les t&eacute;l&eacute;d&eacute;clarations des demandes d'aides ovines (AO), de l'aide caprine (AC) pour 2019 sont ouvertes depuis le 1er janvier. Les demandes peuvent &ecirc;tre d&eacute;pos&eacute;es sur&nbsp;T&eacute;l&eacute;pac jusqu'au 31 janvier 2019 inclus sans p&eacute;nalit&eacute; de retard.</p><p>- Pour les agriculteurs des d&eacute;partements d'outre-mer (Guadeloupe, Guyane, Martinique et R&eacute;union), la t&eacute;l&eacute;d&eacute;claration de la demande de prime aux petits ruminants (PPR) pour 2019 est ouverte depuis le 1er janvier. La demande peut &ecirc;tre d&eacute;pos&eacute;e sur&nbsp;T&eacute;l&eacute;pac jusqu'au 31 janvier 2019 inclus sans p&eacute;nalit&eacute; de retard.</p><h2>Le calendrier pour les aides bovines</h2><p>- Pour les agriculteurs de la m&eacute;tropole, les t&eacute;l&eacute;d&eacute;clarations des demandes d'aide aux bovins allaitants (ABA), d'aide aux bovins laitiers (ABL), d'aides aux veaux sous la m&egrave;re et aux veaux bio (VSLM) pour 2019 sont ouvertes depuis le 1er janvier. Les demandes peuvent &ecirc;tre d&eacute;pos&eacute;es sur&nbsp;T&eacute;l&eacute;pac&nbsp;jusqu'au 15 mai 2019 inclus sans p&eacute;nalit&eacute; de retard.</p><p>- Pour les agriculteurs des d&eacute;partements d'outre-mer, la t&eacute;l&eacute;d&eacute;claration des demandes d'aide au d&eacute;veloppement et au maintien du cheptel allaitant (ADMCA) sera ouverte du 1<sup>er</sup> mars au 17 juin 2019.</p>



La télédéclaration est obligatoire pour tous les départements, y compris ceux d’outre-mer. La télédéclaration des demandes d’aides ovines et caprine doit être réalisée avant le 31 janvier. Celle des aides bovines laisse plus de temps. 


Télépac : ouverture de la déclaration des aides animales


Chaque semaine FranceAgriMer effectue un suivi précis de l'évolution des marchés ; bovins, ovins et porcins et publie des informations de conjoncture. Semaine 48 (du 26 novembre au 02 décembre 2018)


Elevage : retrouvez l'analyse hebdomadaire par FranceAgriMer semaine 48


Après le jeu de cartes et le guide pratique, Obsalim a développé une appli pour smartphone permettant d’ajuster la ration des bovins, ovins et caprins sur base d’observations physiologiques. Un œil nouveau sur l’efficacité alimentaire.


[Tech&Bio] Obsalim : bon pied, bon œil, bonnes perfs !

<p>&Agrave; Saint-Nectaire, &agrave; l&rsquo;&eacute;picentre de l&rsquo;une des plus embl&eacute;matiques appellations fromag&egrave;res du Massif central, qui cultive depuis des d&eacute;cennies ce lien indissociable entre hommes, terroir, produit et territoire, les repr&eacute;sentants agricoles du grand Massif central(1) ont pos&eacute;, jeudi 27 et vendredi 28 avril, les jalons de ce que pourront &ecirc;tre demain les syst&egrave;mes d&rsquo;&eacute;levage durable. Tous les six ans depuis plus d&rsquo;un demi-si&egrave;cle, fid&egrave;les &agrave; leur strat&eacute;gie d&rsquo;anticipation, les agriculteurs ont choisi de tracer la voie, au nom d&rsquo;un principe&nbsp;: agir plut&ocirc;t que subir, et avec une l&eacute;gitimit&eacute; incontestable celle de travailler quotidiennement au c&oelig;ur de la plus grande prairie d&rsquo;Europe. &ldquo;Il est essentiel que nous b&acirc;tissions une strat&eacute;gie solide comme nous avons su le faire par le pass&eacute;, car d&rsquo;autres pourraient en avoir pour nous&rdquo;, a indiqu&eacute; Patrick B&eacute;n&eacute;zit, &eacute;leveur dans le Cantal, pr&eacute;sident de la Copamac (et de la FNB), en ouverture du s&eacute;minaire.<br><strong>Agir plut&ocirc;t que subir</strong><br>En effet, de Paris &agrave; Bruxelles, les sc&eacute;narii pour demain ne manquent pas, aliment&eacute;s par des groupes de r&eacute;flexion tels que Afterres 2050, l&rsquo;Iddri ou encore moultes organisations non gouvernementales (ONG). Souvent excessifs et binaires, les projets sur la table, quels qu&rsquo;ils soient, m&eacute;ritent toutefois d&rsquo;&ecirc;tre examin&eacute;s. Si tous ne parient pas sur la disparition pure et simple de l&rsquo;&eacute;levage, chacun distille une petite musique inqui&eacute;tante &ldquo;qu&rsquo;il convient aujourd&rsquo;hui d&rsquo;objectiver avec des indicateurs pr&eacute;cis et chiffr&eacute;s, car &agrave; trop attaquer l&rsquo;&eacute;levage de ruminants, nous risquons de le payer tr&egrave;s cher, &agrave; tout point de vue&rdquo;, a soulign&eacute; Christine Valentin, &eacute;leveuse en Loz&egrave;re, pr&eacute;sidente du Sidam. &ldquo;Dix-sept directives actuellement en cours d&rsquo;examen &agrave; Bruxelles ne poursuivent qu&rsquo;un but&nbsp;: an&eacute;antir l&rsquo;&eacute;levage. Directives IED, viande cellulaire&hellip; c&rsquo;est un rouleau compresseur&rdquo;, a compl&eacute;t&eacute; Patrick B&eacute;n&eacute;zit. D&rsquo;o&ugrave; l&rsquo;urgence &agrave; agir, proposer et convaincre, &eacute;lus, consommateurs, citoyens, du bien-fond&eacute; des syst&egrave;mes d&rsquo;&eacute;levage multiples tels que d&eacute;ploy&eacute;s dans le Massif central.<br><strong>Le constat &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de la France</strong><br>Avec une d&eacute;capitalisation sans pr&eacute;c&eacute;dent, qui s&rsquo;est acc&eacute;l&eacute;r&eacute;e durant ces deux derni&egrave;res ann&eacute;es, l&rsquo;&eacute;levage de bovins et ovins, laitiers et allaitants est &agrave; un tournant de son histoire. Si, selon les esp&egrave;ces, l&rsquo;ampleur du ph&eacute;nom&egrave;ne diverge, en revanche, &ldquo;nous sommes bien face &agrave; un mouvement de fond. &Agrave; l&rsquo;&eacute;chelle de la France, certes les surfaces se contractent, mais sans commune mesure avec le recul des UGB (unit&eacute; gros bovin), en viande bovine, de l&rsquo;ordre de - 8 %. Le niveau de chargement diminue, signe de l&rsquo;extensification de l&rsquo;&eacute;levage ces dix derni&egrave;res ann&eacute;es. Et avec un taux de 1,12 UGB/ha, le Massif central creuse encore plus l&rsquo;&eacute;cart. Jusqu&rsquo;&agrave; pr&eacute;sent, l&rsquo;augmentation de la productivit&eacute; par vache laiti&egrave;re avait compens&eacute; le recul du nombre de vaches, mais nous atteignons un plafond de verre&rdquo;, a d&eacute;taill&eacute; Bertrand Dumas, de la chambre r&eacute;gionale de Nouvelle Aquitaine.<br>Qu&rsquo;en est-il au niveau du Massif central&nbsp;? Plus de 46 % des exploitants sont &acirc;g&eacute;s de 55 ans ou plus. &ldquo;Nous sommes certes sur un territoire d&rsquo;&eacute;levage, mais il y a un mouvement de v&eacute;g&eacute;talisation. On d&eacute;croche sur toutes les orientations de production ; les grandes cultures et l&rsquo;horticulture mara&icirc;chage sont les deux seuls secteurs qui progressent. Dans l&rsquo;Allier comme en Haute-Vienne, des zones plut&ocirc;t allaitantes ont bascul&eacute; dans des syst&egrave;mes polyculture-polyculture &eacute;levage et certains syst&egrave;mes en pure c&eacute;r&eacute;ales. Cette tendance est &agrave; l&rsquo;&oelig;uvre sur tous les d&eacute;partements p&eacute;riph&eacute;riques&rdquo;, a poursuivi l&rsquo;&eacute;quipe du Sidam.<br>Des syst&egrave;mes durables, mais...<br>Dans ce contexte, la premi&egrave;re durabilit&eacute; ne serait-elle pas de maintenir des &eacute;leveurs et leur cheptel sur les territoires, et cela passe d&rsquo;abord, selon les responsables professionnels,&nbsp;par la r&eacute;mun&eacute;ration, le projet de carri&egrave;re, la qualit&eacute; de vie au travail, la valorisation du m&eacute;tier, de mani&egrave;re &agrave; offrir un horizon attractif aux porteurs de projets.<br>Point de durabilit&eacute; non plus sans autonomie, avec ici un enjeu majeur&nbsp;: l&rsquo;autonomie commerciale des exploitations en renfor&ccedil;ant la capacit&eacute; de l&rsquo;&eacute;leveur &agrave; choisir librement ses d&eacute;bouch&eacute;s et &agrave; fixer ses prix. Sur le volet territoire, les &eacute;lus estiment que les am&eacute;nit&eacute;s positives de l&rsquo;&eacute;levage m&eacute;ritent d&rsquo;&ecirc;tre davantage mises en avant avec des exploitations familiales et herbag&egrave;res qui contribuent au dynamisme &eacute;conomique, social et culturel de leur territoire.<br><strong>Changement climatique&nbsp;: en faire une opportunit&eacute;</strong><br>Des exploitations en marche pour s&rsquo;adapter au changement climatique, dans le cadre des pr&eacute;conisations issues du projet AP3C (Adaptations des pratiques culturales au changement climatique) notamment&nbsp;; un &eacute;levage herbager, pleinement engag&eacute; dans la diminution de gaz &agrave; effet de serre, dans la pr&eacute;vention des risques, dans la valorisation de la biodiversit&eacute; et dans l&rsquo;agronomie favorisant un sol fertile, structur&eacute; et vivant, des pratiques d&rsquo;&eacute;levage respectueuses des besoins physiologiques et comportementaux des animaux au nom du lien puissant qui unit l&rsquo;&eacute;leveur &agrave; ses animaux&hellip;<br>C&rsquo;est l&rsquo;horizon trac&eacute; pour 2040 par les organisations du Massif central, au-del&agrave; des deux fondamentaux que sont l&rsquo;&eacute;conomie et les hommes, pour donner de l&rsquo;avenir &agrave; l&rsquo;&eacute;levage. Ces priorit&eacute;s devraient &ecirc;tre d&eacute;clin&eacute;es dans un livre blanc d&rsquo;ici la fin de l&rsquo;ann&eacute;e.<br>Sophie Chatenet<br>(1) Copamac Sidam : structure professionnelle compos&eacute;e des pr&eacute;sidents des chambres d&rsquo;agriculture et des syndicats JA et FDSEA des d&eacute;partements du Massif central. La Copamac est une instance de r&eacute;flexion et de propositions sur les dossiers agricoles du Massif central, dont l&rsquo;interlocuteur technique est le Sidam.</p>


Quel élevage à l’horizon 2040 ? Les professionnels agricoles du Massif central veulent bâtir un projet structurant embrassant économie, agronomie, environnement, sociologie et territoire.

Une feuille de route pour que l’élevage dure

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<p>D&egrave;s que l&rsquo;on avance sur l&rsquo;all&eacute;e gravillonn&eacute;e de l&rsquo;exploitation de Pierre Crouigneau, on se sent happ&eacute; par l&rsquo;histoire qui semble se d&eacute;gager du lieu, situ&eacute; &agrave; Bazouges-Cr&eacute;-sur-Loire, dans la Sarthe. La passion de l&rsquo;&eacute;levage ovin, jumel&eacute;e &agrave; celle de la gestion des surfaces bois&eacute;es, est transmise dans la famille depuis trois g&eacute;n&eacute;rations. Car Si Pierre a repris l&rsquo;exploitation de sa m&egrave;re en 2016 lorsqu&rsquo;elle est partie &agrave; la retraite, elle a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;e une g&eacute;n&eacute;ration avant par son grand-p&egrave;re.</p>

<p>Trentenaire dynamique et souriant, Pierre Crouigneau a bas&eacute; sa conduite d&rsquo;&eacute;levage sur deux grands axes : g&eacute;rer au mieux son temps de travail d&rsquo;une part, tirer le maximum d&rsquo;avantages de l&rsquo;environnement de sa ferme d&rsquo;autre part.</p>

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/patre/associer-lelevage-un-autre-travail" target="_blank">Associer l&rsquo;&eacute;levage ovin &agrave; un autre travail</a></div>

<p>Pierre Crouigneau est <a href="https://www.reussir.fr/patre/mille-facons-detre-pluriactifs" target="_blank">double actif</a>, il est salari&eacute; d&rsquo;une entreprise de semences potag&egrave;res 35&nbsp;heures par semaine, c&rsquo;est pourquoi il s&rsquo;efforce de limiter le temps pass&eacute; sur l&rsquo;exploitation &agrave; une trentaine d&rsquo;heures hebdomadaires. &laquo;&nbsp;<em>Je finis mon travail vers 17 h, je consacre environ 3 h heures par jour au troupeau et 20&nbsp;h pendant le week-end.</em>&nbsp;&raquo; &Agrave; la reprise de l&rsquo;exploitation, il a baiss&eacute; le nombre de brebis, passant de 350 &agrave; 220 brebis Mouton vend&eacute;en, agnelles comprises. Il a &eacute;quip&eacute; ses deux b&acirc;timents de contention pour faciliter les soins et depuis cette ann&eacute;e, il essaye de r&eacute;partir les mises bas sur l&rsquo;ann&eacute;e. &laquo;&nbsp;<em>Jusque-l&agrave; je faisais des mises bas de printemps. Sur 2021-2022, je mets en place des agnelages du 15&nbsp;d&eacute;cembre au 15&nbsp;janvier pour faire des agneaux de P&acirc;ques.</em>&nbsp;&raquo; Il r&eacute;fl&eacute;chit &agrave; segmenter encore plus, avec un lot d&rsquo;agnelage en septembre pour faire des agneaux pour No&euml;l. &laquo;&nbsp;<em>Cela me permet d&rsquo;une part d&rsquo;avoir une rentr&eacute;e d&rsquo;argent &agrave; plusieurs p&eacute;riodes de l&rsquo;ann&eacute;e et &eacute;galement d&rsquo;all&eacute;ger la pression sur la ressource fourrag&egrave;re.</em>&nbsp;&raquo;</p>

<div class="accroche">
<h2>"Mieux vaut tirer parti de son environnement que le subir"</h2>
</div>

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/patre/comment-ces-eleveurs-ovins-maitrisent-leur-consommation-de-concentres">Comment ces &eacute;leveurs ovins ma&icirc;trisent leur consommation de concentr&eacute;s</a></div>

<p>Car l&rsquo;objectif de Pierre est de faire des agneaux d&rsquo;herbe, avec un recours maximal au p&acirc;turage. &laquo;&nbsp;<em>Je voulais que mes agneaux, une fois sevr&eacute;s, soient quasiment pr&ecirc;ts &agrave; partir.</em>&nbsp;&raquo; Mais les s&eacute;cheresses &agrave; r&eacute;p&eacute;tition de ces derni&egrave;res ann&eacute;es ne lui en ont pas laiss&eacute; l&rsquo;opportunit&eacute;. &laquo;&nbsp;<em>Avec l&rsquo;&eacute;talement des mises bas, c&rsquo;est une s&eacute;curisation du fourrage que je mets en place.</em>&nbsp;&raquo; L&rsquo;&eacute;leveur a cependant conscience de l&rsquo;&eacute;cueil que repr&eacute;sente le d&eacute;saisonnement pour la race Mouton vend&eacute;en. "<em>Comme cet &eacute;t&eacute; n&rsquo;a pas &eacute;t&eacute; tr&egrave;s chaud, j&rsquo;ai eu des bons r&eacute;sultats pour l&rsquo;agnelage de d&eacute;cembre-janvier.</em>" Il a eu connaissance des essais conduits par des s&eacute;lectionneurs. Ceux-ci auraient mis &agrave; la reproduction des femelles en mai et ont gard&eacute; les petites femelles issues des brebis qui ont pris. "<em>&Ccedil;a pourrait &ecirc;tre une solution</em>", souligne cet inconditionnel visionnaire. Les b&eacute;liers, eux, sont choisis par la SAS Lepoureau, l&rsquo;acheteur exclusif de l&rsquo;&eacute;levage. "<em>Nous avons &eacute;tabli une vraie relation de confiance, cela fait trois g&eacute;n&eacute;rations que nous travaillons avec eux</em>", appr&eacute;cie Pierre Crouigneau.</p>

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/patre/les-bonnes-prairies-boostees-par-le-paturage-dynamique" target="_blank">&laquo;&nbsp;Les bonnes prairies boost&eacute;es&nbsp;par le p&acirc;turage dynamique&nbsp;&raquo;</a></div>

<p>Pour optimiser encore ses 70 hectares de prairies permanentes, Pierre s&rsquo;est lanc&eacute; dans le p&acirc;turage tournant dynamique. Pour cela, il a commenc&eacute; &agrave; &eacute;lectrifier une partie de sa surface en herbe, en recoupant les parcelles. Il a investi 10 000&nbsp;euros dans l&rsquo;&eacute;lectrificateur et le mat&eacute;riel allant de pair (cl&ocirc;ture, fil,&nbsp;etc.) et a &eacute;quip&eacute; 35 hectares qu&rsquo;il a divis&eacute;s en parcelles de deux hectares &agrave; l&rsquo;aide de cl&ocirc;tures fixes. &laquo;&nbsp;<em>Ainsi, au 1er&nbsp;janvier 2016 nous avions huit parcelles de p&acirc;turage, contre 24 en ce d&eacute;but d&rsquo;ann&eacute;e</em>&nbsp;&raquo;, souligne-t-il. Avec la diminution du cheptel, les parcelles &eacute;taient devenues trop grandes, et il y avait du gaspillage d&rsquo;herbe, avec le risque de se faire d&eacute;border lors de la pousse. &laquo;&nbsp;<em>Aujourd&rsquo;hui je compte un jour par hectare pour 80 brebis, donc elles changent de pr&eacute; tous les deux jours, lorsqu&rsquo;une prairie pr&eacute;sente des gramin&eacute;es au stade trois feuilles.</em>&nbsp;&raquo;</p>

<p>Pierre Crouigneau a d&eacute;cid&eacute; de faire appel &agrave; une entreprise de travaux agricoles pour quasiment toutes les interventions au champ, de la coupe du foin &agrave; l&rsquo;enrubannage, &eacute;pandage et semis. &laquo;&nbsp;<em>Cela me co&ucirc;te relativement cher, mais c&rsquo;est une fa&ccedil;on de consacrer tout mon temps disponible &agrave; la conduite du troupeau.</em>&nbsp;&raquo;</p>

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/patre/le-paturage-en-foret-une-pratique-encourager" target="_blank">Le p&acirc;turage en for&ecirc;t, une pratique &agrave; encourager</a></div>

<p>Toujours dans l&rsquo;optique d&rsquo;all&eacute;ger la pression sur ses prairies vieillissantes, Pierre a pris le parti du sylvopastoralisme. En plus des surfaces en herbe, l&rsquo;exploitation poss&egrave;de 30 hectares de bois. Les brebis taries sont donc mises dans les sous-bois durant l&rsquo;&eacute;t&eacute;. &laquo;&nbsp;<em>Elles se nourrissent de ronces et des feuilles, profitent de l&rsquo;ombre et de la fra&icirc;cheur des arbres. C&rsquo;est toujours &ccedil;a d&rsquo;&eacute;conomiser, puisque j&rsquo;ach&egrave;te tout mon aliment dans le commerce</em>&nbsp;&raquo;, explique le jeune &eacute;leveur. Les bois, compos&eacute;s en grande partie de ch&ecirc;nes, offrent un autre avantage. &laquo;&nbsp;<em>Les brebis raffolent des glands, &ccedil;a nous sert de flushing</em>, sourit Pierre Crouigneau. <em>Il faut cependant rester vigilant car c&rsquo;est vraiment tr&egrave;s riche en prot&eacute;ines et les brebis ne savent pas se limiter.&nbsp;</em>&raquo;</p>
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<h2>De la paille de roseau pour l&rsquo;engraissement et la liti&egrave;re</h2>

<p class="chapo">Plut&ocirc;t que de voir la nature de ses parcelles comme une contrainte, Pierre Crouigneau a su tirer profit des roseaux qui y poussent.</p>

<p>Pour Pierre Crouigneau, c&rsquo;est la philosophie de sa conduite d&rsquo;exploitation : &laquo;&nbsp;<em>plut&ocirc;t que lutter contre la nature, il vaut mieux r&eacute;fl&eacute;chir &agrave; comment en prendre son parti.</em>&nbsp;&raquo; De cela d&eacute;coule une belle innovation. Les terres de la ferme sont tr&egrave;s hygromorphes, avec par endroits une &eacute;paisseur d&rsquo;argile pouvant aller jusqu&rsquo;&agrave; six m&egrave;tres de profondeur. &laquo;&nbsp;<em>En hiver, il arrive que des parcelles soient compl&egrave;tement sous l&rsquo;eau</em>&nbsp;&raquo;, d&eacute;crit-il. Deux parcelles notamment sont envahies de roseaux, atteignant parfois 1,5 m&egrave;tre de haut. &laquo;&nbsp;<em>Nous avions pour habitude de les couper comme on pouvait pour limiter leur expansion. Mais on ne savait pas quoi faire des d&eacute;chets v&eacute;g&eacute;taux.</em>&nbsp;&raquo; Lui vient alors l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;en faire de la paille pour les brebis taries, comme source de fibre. Et l&agrave;, surprise &laquo;&nbsp;<em>elles en raffolaient ! J&rsquo;ai &eacute;tendu l&rsquo;id&eacute;e aux agneaux en engraissement. M&ecirc;me engouement pour eux, une fois que j&rsquo;ai fait broyer les tiges !</em>&nbsp;&raquo;. Pierre remarque alors que les d&eacute;bris tomb&eacute;s en bergerie semblent plut&ocirc;t bien se comporter, absorbent bien l&rsquo;humidit&eacute;, ne causent pas de probl&egrave;mes particuliers&hellip; il d&eacute;cide alors d&rsquo;utiliser tous les roseaux pour les liti&egrave;res.</p>

<div class="lireaussi">Lire aussi : <a href="https://www.reussir.fr/patre/des-plaquettes-de-bois-en-guise-de-litiere">Des plaquettes de bois en guise de liti&egrave;re</a></div>

<p>&laquo;&nbsp;<em>Au prix de la paille, c&rsquo;est tr&egrave;s int&eacute;ressant d&rsquo;avoir sa propre ressource. D&rsquo;autant plus qu&rsquo;il y a moins de poussi&egrave;res avec &ccedil;a, donc les agneaux n&rsquo;ont quasiment plus de conjonctivite.</em>&nbsp;&raquo; Les roseaux repr&eacute;sentent un rendement d&rsquo;environ neuf tonnes de mati&egrave;re s&egrave;che par hectare, soit une grosse vingtaine de bottes de 450&nbsp;kg. &laquo;&nbsp;<em>Je passe en moyenne une botte par semaine et cette paille est tr&egrave;s facile &agrave; r&eacute;partir</em>&nbsp;&raquo;. Il pr&eacute;f&egrave;re n&eacute;anmoins couper &agrave; une quinzaine de centim&egrave;tres du sol, pour &eacute;viter les parties noires ou moisies des tiges qui stagnent dans l&rsquo;eau. &laquo;&nbsp;<em>Reste la question de la d&eacute;gradation des tiges dans le fumier</em>, se questionne l&rsquo;&eacute;leveur. <em>&Eacute;tant une plante d&rsquo;eau, le roseau est imputrescible. Cependant, j&rsquo;ai d&eacute;j&agrave; constat&eacute; que les tiges se r&eacute;duisaient petit &agrave; petit. La d&eacute;gradation va se faire mais sans doute plus lentement qu&rsquo;avec de la paille de c&eacute;r&eacute;ales.</em>&nbsp;&raquo;</p>
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<h2>Bois &eacute;nergie du Maine valorise les haies en plaquettes de chauffe</h2>

<p>Les parcelles de l&rsquo;exploitation de Pierre Crouigneau sont presque toutes bord&eacute;es de haies foresti&egrave;res de haut jet. &laquo;&nbsp;<em>Nous avions mis de c&ocirc;t&eacute; leur entretien ces derni&egrave;res ann&eacute;es</em>&nbsp;&raquo;, reconna&icirc;t l&rsquo;&eacute;leveur. Si bien que des haies qui ne devaient mesurer que deux m&egrave;tres de largeur pouvaient atteindre pr&egrave;s de 20 m&egrave;tres. Pierre Crouigneau a suivi une formation haies &agrave; la chambre d&rsquo;agriculture de la Sarthe et d&eacute;couvre l&rsquo;activit&eacute; de <a href="https://bois-energie-du-maine.com/" target="_blank">Bois &Eacute;nergie du Maine</a>, entreprise locale qui valorise les haies des agriculteurs en plaquettes de combustion. Non seulement l&rsquo;entreprise se charge de l&rsquo;entretien des haies, mais Pierre Crouigneau touche une part de la valorisation des plaquettes qui sont vendues en majorit&eacute; aux collectivit&eacute;s territoriales (maisons de retraite, lyc&eacute;es,&nbsp;etc.) et &agrave; des particuliers. En 2021, les haies de Pierre Crouigneau ont permis de produire 500 m<sup>3</sup> de plaquettes, l&rsquo;&eacute;leveur souhaite p&eacute;renniser l&rsquo;activit&eacute; en assurant ce m&ecirc;me volume d&rsquo;une ann&eacute;e sur l&rsquo;autre. &laquo;<em>&nbsp;Nous avons d&eacute;j&agrave; reconquis pr&egrave;s d&rsquo;un hectare de prairie gr&acirc;ce &agrave; cette gestion renforc&eacute;e des haies</em>, appr&eacute;cie Pierre Crouigneau. <em>Et l&rsquo;herbe qui repousse apr&egrave;s la coupe des arbres est de tr&egrave;s belle qualit&eacute;.</em>&nbsp;&raquo;</p>
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<h2>Chiffres cl&eacute;s</h2>

<p>220 brebis Mouton vend&eacute;en</p>

<p>30&nbsp;h de travail par semaine +&nbsp;aide familiale</p>

<p>100&nbsp;ha dont 30&nbsp;ha de bois et 70&nbsp;ha de prairies permanentes, 24 parcelles de 2&nbsp;ha pour le p&acirc;turage tournant</p>

<p>500&nbsp;m<sup>3</sup> de plaquettes produites avec la gestion des haies foresti&egrave;res</p>

<p>20-25 bottes de paille de roseau pour la liti&egrave;re et l&rsquo;engraissement des agneaux, &agrave; 9&nbsp;t de MS/ha</p>
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Pierre Crouigneau est installé dans la Sarthe et il a su tirer profit des caractéristiques de son exploitation tant au niveau de la qualité des sols que des bois environnants.

Dans la Sarthe, il tire tout bénéfice de l’environnement de son élevage ovin

<p>L e fameux cycle de l&rsquo;eau, appris &agrave; l&rsquo;&eacute;cole, est en grande partie faux ! C&rsquo;est un des enseignements de la table ronde organis&eacute;e par les Jeunes agriculteurs du Cantal, lors de leur assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale du 31 mars &agrave; Montsalvy. Quatre intervenants d&eacute;battaient sur le th&egrave;me &ldquo;les vaches &agrave; la rescousse du climat&rdquo;.<br>En introduction, le r&eacute;f&eacute;rent territorial de M&eacute;t&eacute;o-France, David Marchal, plantait le d&eacute;cor : la France a gagn&eacute; + 1,7&deg;C depuis le d&eacute;but de l&rsquo;&egrave;re pr&eacute;industrielle ; en 2022, tous les mois ont affich&eacute; des temp&eacute;ratures sup&eacute;rieures aux moyennes ; record en octobre avec + 4,5&deg;C et, pour la quatri&egrave;me ann&eacute;e cons&eacute;cutive, f&eacute;vrier affichait des donn&eacute;es au-dessus des normales... Le sp&eacute;cialiste parle m&ecirc;me d&rsquo;une &ldquo;cinqui&egrave;me saison&rdquo; que les experts nomment le &ldquo;sur-&eacute;t&eacute;&rdquo;, pour lequel 2022 rivalise avec le tristement c&eacute;l&egrave;bre 2003. Au-del&agrave; de l&rsquo;&eacute;volution des temp&eacute;ratures, la fr&eacute;quence des pr&eacute;cipitations et la quantit&eacute; d&rsquo;eau tomb&eacute;e du ciel inqui&egrave;tent au plus au point. &ldquo;L&rsquo;an dernier a &eacute;t&eacute; l&rsquo;ann&eacute;e la plus s&egrave;che sur le Cantal&rdquo;, confirme l&rsquo;ing&eacute;nieur M&eacute;t&eacute;o-France.<br><strong>La cl&eacute; : l&rsquo;&eacute;vapotranspiration</strong><br>Et voil&agrave; l&rsquo;heure de revoir sa copie sur le cycle de l&rsquo;eau, avec l&rsquo;agronome Konrad&nbsp;Schreiber, un des co-fondateurs de &ldquo;la Vache heureuse&rdquo;, dont la vocation est l&rsquo;autonomie en prot&eacute;ines et en &eacute;nergie des fermes d&rsquo;&eacute;levage, en s&rsquo;inspirant du fonctionnement de la nature. &ldquo;Quand on nous apprend que la pluie qui tombe sur les continents est issue de l&rsquo;&eacute;vaporation de l&rsquo;eau des oc&eacute;ans, ce n&rsquo;est vrai que pour 30 %, l&rsquo;essentiel retombe dans la mer... Le plus gros est issu de l&rsquo;&eacute;vapotranspiration des v&eacute;g&eacute;taux&rdquo;, lance-t-il. Et de fait, il s&rsquo;inqui&egrave;te de la situation des sols fran&ccedil;ais d&rsquo;une zone au sud de l&rsquo;axe Niort/Lyon, o&ugrave;, selon lui, l&rsquo;agriculture a cass&eacute; le cycle de l&rsquo;eau en faisant dispara&icirc;tre l&rsquo;&eacute;levage. Moins de prairies, moins de haies, plus de labours et des sols &agrave; nu. &ldquo;Bio ou pas bio, c&rsquo;est pareil, on se prive du cycle de l&rsquo;&eacute;vaporation d&rsquo;automne et de printemps, sachant que m&ecirc;me les orages suivent un certain type de sol.&rdquo; Il pr&eacute;dit une catastrophe dans le Gers o&ugrave; l&rsquo;&eacute;levage ovin et bovin recule de mani&egrave;re spectaculaire.<br>Autre id&eacute;e contre laquelle se bat Konrad Schreiber, la quantit&eacute; pr&eacute;sum&eacute;e d&rsquo;eau n&eacute;cessaire &agrave; la production d&rsquo;un steak. &ldquo;C&rsquo;est z&eacute;ro, puisque tout est recycl&eacute;. Dans les urines sur la prairie, en &eacute;vaporation ou dans la fumi&egrave;re, dans le lait, dans la viande.&rdquo; En gros, rien ne se perd. Sous une condition toutefois, bien savoir g&eacute;rer son fumier et son lisier. &ldquo;On a une perte incommensurable de nutriments, essentiellement azote et souffre, dans la gestion et la r&eacute;glementation d&eacute;lirante autour du stockage et de l&rsquo;&eacute;pandage des lisiers et fumiers : il faudrait les conserver avec des bact&eacute;ries lactiques qui enl&egrave;vent les odeurs, stabilisent en azote pour une qualit&eacute; nutritive des sols et des plantes exceptionnelle. Et tous les &eacute;pandages se font &agrave; l&rsquo;automne, car au printemps, sur un sol qui s&egrave;che, il n&rsquo;aura aucune efficacit&eacute; et g&eacute;n&egrave;rera, sous l&rsquo;action du soleil, des gaz &agrave; effet de serre.&rdquo; L&rsquo;id&eacute;e compl&egrave;te d&rsquo;autres &ldquo;recettes&rdquo;, comme la g&eacute;n&eacute;ralisation du p&acirc;turage dynamique ou du sursemis pour &ldquo;produire de plus en plus de v&eacute;g&eacute;taux, m&ecirc;me quand c&rsquo;est difficile&rdquo;. D&rsquo;o&ugrave; la n&eacute;cessit&eacute; d&rsquo;une &ldquo;bonne gestion de la prairie&rdquo;, insiste Christophe Chabalier de la Chambre d&rsquo;agriculture. Le technicien illustre son propos par la pr&eacute;sentation de l&rsquo;approche agronomique AP3C (Adaptation des pratiques culturales aux changements climatiques). Il salue aussi le travail des GVA qui r&eacute;fl&eacute;chissent collectivement &agrave; la probl&eacute;matique. &ldquo;La nouvelle g&eacute;n&eacute;ration a int&eacute;gr&eacute; l&rsquo;accompagnement aux changements climatiques. &Agrave; nous de savoir accueillir ces nouveaux profils&rdquo;, ajoute le pr&eacute;sident de la FDSEA, Jo&euml;l Piganiol.<br><strong>Parole de jeune &eacute;leveur</strong><br>Install&eacute; en Gaec &agrave; Menet depuis trois ans, Pierre Taguet a livr&eacute; quelques pistes explor&eacute;es sur son exploitation. &ldquo;On essaie de recapter des sources, redisposer des points d&rsquo;eau pour les animaux, r&eacute;cup&eacute;rer l&rsquo;eau pluie tomb&eacute;e sur les toitures des b&acirc;timents...&rdquo;, liste-t-il. Il pratique le p&acirc;turage tournant &ldquo;par petits lots qui tournent vite&rdquo;, proc&egrave;de &agrave; des fauches pr&eacute;coces, conserve toutes les haies et, l&agrave; o&ugrave; il constate des sols qui s&rsquo;appauvrissent, il (re)amende les terrains pour retrouver une flore diversifi&eacute;e. Il est &eacute;galement convaincu qu&rsquo;un faible chargement (une vache pour deux hectares) est la cl&eacute; de la r&eacute;ussite. Ce n&rsquo;est pas encore le cas sur son exploitation, mais le Gaec de la Roche blanche a la volont&eacute; de tendre vers ce ratio.<br>Et pour faire le lien avec l&rsquo;actualit&eacute;, (voir aussi ci-dessous), quid des retenues d&rsquo;eau ? &ldquo;Oui, elles ont leur utilit&eacute;&rdquo;, affirme Konrad Schreiber. &ldquo;On peut faire pleuvoir en cr&eacute;ant une d&eacute;pression une fois qu&rsquo;on a fait &eacute;vaporer de l&rsquo;eau de l&rsquo;irrigation, en changeant la temp&eacute;rature des sols par des cultures imm&eacute;diatement apr&egrave;s r&eacute;colte.&rdquo; &Agrave; l&rsquo;heure de la conclusion, le pr&eacute;sident des JA du Cantal, Mathieu Th&eacute;ron, convenait que personne n&rsquo;&eacute;chappera au changement climatique et que, de fait, tout un<br>chacun sera &ldquo;oblig&eacute; d&rsquo;adapter un peu ou beaucoup ses pratiques&rdquo;.<br>Renaud Saint-Andr&eacute;</p>


Non seulement l’élevage ne consomme pas autant d’eau que beaucoup le prétendre, mais il est aussi utile pour... faire pleuvoir !

Des vaches à la rescousse du climat


Chaque semaine FranceAgriMer effectue un suivi précis de l'évolution des marchés ; bovins, ovins et porcins et publie des informations de conjoncture. Semaine 46 (du 12 octobre au 18 novembre 2018)


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