Le pr&eacute;sident am&eacute;ricain Donald Trump a annonc&eacute; le 31 d&eacute;cembre qu'il signerait le 15 janvier, &agrave; la Maison Blanche, l'accord partiel conclu avec la Chine apr&egrave;s des mois d'affrontement &agrave; coup de droits de douane punitifs. P&eacute;kin n'avait pas encore confirm&eacute; le rendez-vous, et le texte qui doit &ecirc;tre sign&eacute; n'a pas &eacute;t&eacute; rendu public. Depuis mars 2018, P&eacute;kin et Washington se sont inflig&eacute; des droits de douane r&eacute;ciproques sur des centaines de milliards de dollars d'&eacute;changes annuels, ce qui affecte durement l'&eacute;conomie chinoise et ralentit l'&eacute;conomie mondiale.Selon Washington, l'accord comprend des avanc&eacute;es en mati&egrave;re de transferts de technologies impos&eacute;s aux entreprises &eacute;trang&egrave;res implant&eacute;es en Chine, ainsi qu'un meilleur acc&egrave;s au march&eacute; chinois pour les entreprises du secteur financier. Il stipule aussi que P&eacute;kin ach&egrave;tera pour 200 milliards de dollars de produits am&eacute;ricains sur une p&eacute;riode de deux ans &agrave; partir d'un point de r&eacute;f&eacute;rence en 2017, dont 50 milliards en produits agricoles, ainsi que des produits des secteurs de l'&eacute;nergie et manufacturier.Interrog&eacute; jeudi sur cette question lors d'un point de presse, le porte-parole du minist&egrave;re chinois du Commerce, Gao Feng, n'a pas voulu confirmer le chiffre de 200 milliards. En &eacute;change des engagements chinois pris mi-d&eacute;cembre, l'administration Trump a renonc&eacute; &agrave; imposer de nouveaux droits de douane aux produits chinois. Elle a en outre accept&eacute; de diminuer de moiti&eacute; ceux impos&eacute;s le 1er septembre dernier sur 120 milliards de dollars d'importations chinoises annuelles. Donald Trump a par ailleurs indiqu&eacute; le 31 d&eacute;cembre qu'il se rendrait "&agrave; une date ult&eacute;rieure" &agrave; P&eacute;kin o&ugrave; commenceront les discussions pour la "phase 2" de cet accord.


Le ministère chinois du Commerce a confirmé que le vice-Premier ministre Liu He se rendrait à Washington du 13 au 15 janvier pour signer l'accord préliminaire conçu comme une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine.


Commerce : Pékin confirme que son négociateur signera l'accord à Washington la semaine prochaine

Tout en restant un aliment de choix pour la majorit&eacute; des fran&ccedil;ais, la viande fait aujourd'hui d&eacute;bat, en raison des changements de modes de vie et des pr&eacute;occupations &eacute;thiques (cf. article du 01/01/2020), environnementales et de sant&eacute;. Les &eacute;tudes &eacute;pid&eacute;miologiques soulignent l'int&eacute;r&ecirc;t des r&eacute;gimes riches en v&eacute;g&eacute;taux pour pr&eacute;venir des maladies chroniques. C'est surtout li&eacute; au fait que les personnes adoptant ces r&eacute;gimes ont une alimentation plus proche des recommandations et un mode de vie moins s&eacute;dentaire. Mais rares sont les &eacute;tudes qui s'int&eacute;ressent aux risques de carences chez les non-consommateurs de viande. Pourtant, les r&eacute;gimes d'exclusion peuvent conduire &agrave; des insuffisances d'apports en nutriments avec des cons&eacute;quences sur la sant&eacute;. Les aliments vecteurs de prot&eacute;ines d'origine animale ou d'origine v&eacute;g&eacute;tale peuvent, en th&eacute;orie, couvrir les besoins azot&eacute;s et prot&eacute;iques, ils sont compl&eacute;mentaires, chacun &eacute;tant source d'autres nutriments d'int&eacute;r&ecirc;t pour l'Homme qui, rappelons-le, est omnivore.<h2>Les cons&eacute;quences des r&eacute;gimes sans viande chez un omnivore comme l'Homme</h2>En tant qu'omnivore, l'Homme a de tout temps fait &eacute;voluer son alimentation mais les changements alimentaires ne sont pas toujours sans cons&eacute;quences sur la sant&eacute;. La consommation de viande en est un bon exemple&nbsp;: si sa r&eacute;duction s'av&egrave;re n&eacute;cessaire lorsqu'elle est excessive et li&eacute;e &agrave; un d&eacute;s&eacute;quilibre alimentaire, l'exclure de son r&eacute;gime peut engendrer des insuffisances d'apports, voire m&ecirc;me des carences en micronutriments, en particulier chez certaines populations.<h2>Les risques de carences chez les petits et non-consommateurs de viande</h2>Des apports insuffisants en certains nutriments peuvent engendrer un risque de carences nutritionnelles. La viande rouge contient de nombreux nutriments d'int&eacute;r&ecirc;t, parmi lesquels des prot&eacute;ines riches en acides amin&eacute;s essentiels et de bonne digestibilit&eacute; mais aussi des micronutriments. C'est pourquoi les petits et non-consommateurs de viande&nbsp;peuvent s'exposer &agrave; des carences, principalement pour 3 micronutriments&nbsp;: le fer, le zinc et la vitamine B12.<h2>Les populations les plus &agrave; risque de d&eacute;ficiences en fer, zinc ou vitamine B12</h2>Les risques de d&eacute;ficiences sont tout particuli&egrave;rement &eacute;lev&eacute;s chez les femmes enceintes et les enfants v&eacute;g&eacute;tariens et les personnes excluant tout produit animal (v&eacute;g&eacute;taliens). Pour le fer, les besoins des femmes enceintes sont d&eacute;j&agrave; difficiles &agrave; couvrir avec un r&eacute;gime omnivore, d'o&ugrave; la quasi impossibilit&eacute; d'y parvenir avec un r&eacute;gime v&eacute;g&eacute;tarien et la n&eacute;cessit&eacute; d'une suppl&eacute;mentation. Le constat est le m&ecirc;me pour le zinc. C&ocirc;t&eacute; vitamine B12, la pr&eacute;valence de carence serait de 17 &agrave; 39 % chez les femmes enceintes v&eacute;g&eacute;tariennes et de 45 % chez les nourrissons n&eacute;s et allait&eacute;s de m&egrave;res v&eacute;g&eacute;tariennes. La croissance des enfants et des adolescents g&eacute;n&egrave;re des besoins &eacute;lev&eacute;s en certains nutriments. Sans compl&eacute;mentation, la consommation d'aliments d'origine animale est donc indispensable. L'Anses pr&eacute;conise les aliments riches en fer, tels que les viandes et les poissons, tout en respectant la limitation de 500 g (soit 700-750 g de viande crue) de viande (hors volaille&nbsp;: b&oelig;uf, veau, porc, mouton, agneau, abats) cuite par semaine. Les enfants consommant du poisson ou de la viande moins d'une fois par semaine s'exposent &agrave; un risque de carence en vitamine B12. Chez les personnes &acirc;g&eacute;es, la forte teneur en prot&eacute;ines de la viande, sa composition en acides amin&eacute;s indispensables et sa vitesse de digestion &eacute;lev&eacute;e en font un aliment de choix pour limiter la sarcop&eacute;nie (fonte musculaire li&eacute;e au vieillissement). Selon la cohorte europ&eacute;enne Epic, plus de 70 % des hommes v&eacute;g&eacute;taliens et 55 % des femmes v&eacute;g&eacute;taliennes pr&eacute;sentent des apports insuffisants en zinc. Quant &agrave; la vitamine B12, l'insuffisance d'apports en cette vitamine est estim&eacute;e &agrave; plus de 84 % chez les v&eacute;g&eacute;taliens europ&eacute;ens et &agrave; 83 % et 70 % respectivement chez les femmes et les hommes selon l'&eacute;tude fran&ccedil;aise Nutrinet.<h2>Les isoflavones du soja&nbsp;: de r&eacute;els perturbateurs endocriniens</h2>Aujourd'hui, 4 Fran&ccedil;ais sur 10 consomment des aliments au soja. Leurs prot&eacute;ines sont de tr&egrave;s bonne qualit&eacute; nutritionnelle mais contiennent des isoflavones (entre 1 et 3 mg/g de prot&eacute;ine) qui sont des phyto-&oelig;strog&egrave;nes aux effets analogues &agrave; ceux des &oelig;strog&egrave;nes physiologiques. Ils peuvent perturber le d&eacute;veloppement endocrinien des nourrissons. Ils sont d&eacute;conseill&eacute;s pour les enfants de moins de 3 ans et sont &agrave; limiter pour les adultes. L'ANSES recommande de ne pas d&eacute;passer 1 mg/kg/jour, dose tr&egrave;s largement sup&eacute;rieure &agrave; celle obtenue avec la consommation d'un ou deux produits &agrave; base de soja par jour.<h2>Viande et v&eacute;g&eacute;taux, une bonne compl&eacute;mentarit&eacute; pour la sant&eacute;... mais aussi pour le plaisir alimentaire&nbsp;!</h2>En plus de la contribution de la viande &agrave; notre patrimoine culinaire et au plaisir alimentaire, une compl&eacute;mentarit&eacute; &eacute;vidente existe entre les aliments d'origine v&eacute;g&eacute;tale et animale. Les premiers apportent peu d'&eacute;nergie avec de nombreuses vitamines, des antioxydants, des fibres et certains min&eacute;raux, mais dont la biodisponibilit&eacute;, c'est-&agrave;-dire la part qui pourra &ecirc;tre r&eacute;ellement absorb&eacute;e et donc utile &agrave; l'organisme, est limit&eacute;e. &Agrave; l'inverse, les produits d'origine animale, qui n'apportent pas de fibres et moins d'antioxydants, contiennent des teneurs &eacute;lev&eacute;s en min&eacute;raux ayant une bonne biodisponibilit&eacute;. La viande est notamment une excellente source de zinc, de fer h&eacute;minique et de vitamine B12, pr&eacute;sente uniquement dans les aliments d'origine animale, les v&eacute;g&eacute;taux en &eacute;tant totalement d&eacute;pourvus. En outre, aucun risque de maladie chronique n'est associ&eacute; &agrave; une consommation mod&eacute;r&eacute;e de viande dans un r&eacute;gime &eacute;quilibr&eacute;. Une consommation hebdomadaire respectant la limite de 500 g de viande cuite hors volaille, en accord avec les nouvelles recommandations fran&ccedil;aises, contribue &agrave; une alimentation favorable &agrave; la sant&eacute;, respectant un bon &eacute;quilibre entre aliments d'origine v&eacute;g&eacute;tale et animale.<h2>Les petits et non-consommateurs de viande</h2>Les r&eacute;gimes alimentaires de type v&eacute;g&eacute;tarien se caract&eacute;risent par l'exclusion des aliments contenant de la chair animale. Quatre r&eacute;gimes excluant la viande peuvent &ecirc;tre distingu&eacute;s&nbsp;: le pesco-v&eacute;g&eacute;tarisme, l'ovo-lacto-v&eacute;g&eacute;tarisme, le lacto-v&eacute;g&eacute;tarisme (plus commun&eacute;ment appel&eacute; v&eacute;g&eacute;tarisme) et le v&eacute;g&eacute;talisme-v&eacute;ganisme (cf. figure 1). &Agrave; noter que le terme &laquo;&nbsp;v&eacute;g&eacute;tarisme&nbsp;&raquo; renvoie &agrave; l'ovo-lacto-v&eacute;g&eacute;tarisme qui constitue le r&eacute;gime le plus repr&eacute;sent&eacute; parmi les pratiques dites v&eacute;g&eacute;tariennes.<h2>Le v&eacute;g&eacute;tarisme&nbsp;: une pratique peu r&eacute;pandue en France</h2>Pour sa troisi&egrave;me &eacute;dition, l'enqu&ecirc;te alimentaire Inca a tent&eacute; d'estimer la repr&eacute;sentativit&eacute; de ces pratiques alimentaires dans la population fran&ccedil;aise (Anses, 2017) : 1,8 % des adultes de 18 &agrave; 79 ans et 0,4 % des enfants et adolescents de 0 &agrave; 17 ans d&eacute;clarent suivre un r&eacute;gime v&eacute;g&eacute;tarien excluant au minimum la viande. Parmi ces adultes, 33 % d&eacute;clarent ne pas consommer non plus de poisson ou produits de la mer, 22 % d'&oelig;ufs, 15 % de produits laitiers et 9 % de miel. In fine, 4,9 % de ces adultes d&eacute;clarant exclure la viande ont un r&eacute;gime v&eacute;g&eacute;talien, soit moins de 0,1 % de la population adulte. C&ocirc;t&eacute; enfants et adolescents, 48 % d&eacute;clarent exclure &eacute;galement de leur alimentation le poisson et les produits de la mer, 29 % le miel et 5 % les produits laitiers, mais aucun n'exclut les &oelig;ufs.<h2>Les fran&ccedil;ais&nbsp;: une consommation de viande raisonnable</h2>En France, notre consommation de viande a diminu&eacute; au cours des derni&egrave;res ann&eacute;es et est actuellement raisonnable : un adulte consomme en moyenne 320 g de viande hors volaille par semaine selon la derni&egrave;re enqu&ecirc;te du Cr&eacute;doc avec une baisse progressive des grands consommateurs de viande, de 32 % en 2007 &agrave; 20 % en 2016, concomitante &agrave; une hausse des petits consommateurs, de 32 % en 2007 &agrave; 55 % en 2016 (cf. figure 2). Si la diminution des grands consommateurs est conforme aux recommandations de sant&eacute; publique, l'augmentation des petits consommateurs n'est pas b&eacute;n&eacute;fique sur le plan nutritionnel. Les petits consommateurs sont plus r&eacute;ceptifs aux messages de r&eacute;duction et donc plus enclins &agrave; modifier drastiquement leurs consommations. Cela peut accro&icirc;tre chez eux le risque de d&eacute;ficiences en certains micronutriments.Pour plus d'information&nbsp;:<ul><li>Enjeux soci&eacute;taux &ndash; Les analyses&nbsp;: Apports en micronutriments&nbsp;: Quelles cons&eacute;quences des r&eacute;gimes sans viande (Interbev &ndash; octobre 2019).</li><li>Les prot&eacute;ines dans l'alimentation&nbsp;: vers un &eacute;quilibre animal-v&eacute;g&eacute;tal (Fonds fran&ccedil;ais pour l'alimentation et la sant&eacute; &ndash; octobre 2019).</li></ul>


La consommation de viande fait aujourd’hui l’objet de messages, parfois contradictoires, voire d’injonctions dépassant le champ de la nutrition et de la santé. A partir de deux synthèses bibliographiques réalisées par Interbev et le fonds français pour l’alimentation et la santé (FFAS), cet article vous propose un état des connaissances scientifiques pour permettre à chacun de se forger sa propre opinion.


Enjeux sociétaux : régime alimentaire et santé

Pour la FNSEA, la pilule ne passe pas. La publication le 29 d&eacute;cembre au journal officiel de textes imposant des zones de non-traitement (ZNT), ainsi que leur application rapide au 1er janvier 2020, &laquo; sid&egrave;re le monde agricole&nbsp;&raquo; d&eacute;clare le syndicat dans un communiqu&eacute;. Et d'ajouter &laquo;&nbsp;la FNSEA refuse de voir s'appliquer une r&eacute;glementation impr&eacute;cise, incoh&eacute;rente, en d&eacute;fiance de la science, en m&eacute;connaissance des r&eacute;alit&eacute;s agronomiques et surtout dans une urgence injustifi&eacute;e !&nbsp;&raquo;Par ce communiqu&eacute; le syndicat demande au gouvernement de faire machine arri&egrave;re sur les ZNT. Il souhaite repousser l'application de l'arr&ecirc;t&eacute; &laquo;&nbsp;au moins&nbsp;&raquo; &agrave; la prochaine p&eacute;riode culturale afin de &laquo;&nbsp;poursuivre le travail sur les chartes de bon voisinage&nbsp;&raquo; ainsi que permettre au gouvernement de &laquo;&nbsp;clarifier certaines zones d'ombre de l'arr&ecirc;t&eacute; et de disposer de l'avis de l'ANSES afin de compl&eacute;ter les moyens connus de r&eacute;duction de la d&eacute;rive.&nbsp;&raquo;<h2></h2>De plus, le syndicat souhaite que les agriculteurs ne soient pas les seuls &agrave; porter la charge des ZNT. La FNSEA demande une prise en charge du manque &agrave; gagner avec la possibilit&eacute; de d&eacute;clarer les zones non trait&eacute;es en SIE, jach&egrave;res, prairies ou MAEC et que &laquo;&nbsp;les am&eacute;nageurs publics ou priv&eacute;s incluent d'ores et d&eacute;j&agrave; de telles zones de transition dans l'emprise de leurs futurs projets.&nbsp;&raquo;&nbsp;Et de conclure &laquo;&nbsp;nous attendons des r&eacute;ponses du gouvernement avant le 14 janvier prochain (...) en l'absence de retour positif, nous n'excluons pas des actions fortes dans les prochaines semaines.&nbsp;&raquo;


Dans un communiqué publié le 9 janvier, la FNSEA demande au gouvernement de repousser l’application du décret sur les zones de non traitements à la prochaine période culturale. Le syndicat n'exclut pas de mobiliser son réseau. 


ZNT : la FNSEA durcit le ton et demande un moratoire

<h2>Vers une multiplication des formules &agrave; valeur ajout&eacute;e</h2>Mais &eacute;videmment, les choses ne sont pas si simples. La disponibilit&eacute; des coproduits n'est pas toujours en phase avec la demande. La composition chimique des coproduits doit elle-m&ecirc;me &ecirc;tre contr&ocirc;l&eacute;e, car le temps o&ugrave; l'on donnait aux animaux de ferme les surplus et d&eacute;chets v&eacute;g&eacute;taux - et aussi animaux - est r&eacute;volu.Aujourd'hui, les coproduits voient leur co&ucirc;t d'opportunit&eacute; s'additionner de co&ucirc;ts de retraitement destin&eacute;s &agrave; les purifier et les ajuster aux besoins de l'acheteur, en termes de composition chimique. En r&eacute;alit&eacute;, ils font d&eacute;sormais souvent l'objet d'un &laquo; raffinage &raquo; destin&eacute; &agrave; en extraire tel ou tel &eacute;l&eacute;ment min&eacute;ral, mol&eacute;cule ou prot&eacute;ine, qui sera r&eacute;incorpor&eacute; dans une nouvelle formulation.Mais la tendance actuelle va nettement plus loin encore : d&eacute;sormais, les industriels de l'abattage-transformation qui ach&egrave;tent les animaux de rente int&egrave;grent dans les cahiers des charges des obligations pour l'&eacute;leveur de s'approvisionner aupr&egrave;s de tel ou tel fournisseur (qui peut &ecirc;tre d'ailleurs en lien &eacute;troit avec l'industriel de la viande, tant en syst&egrave;me coop&eacute;ratif que priv&eacute;). Il est vrai que les contraintes deviennent fortes, comme pour la production de viande en circuit bio, qui suppose &eacute;videmment que les aliments du b&eacute;tail soient eux-m&ecirc;mes cultiv&eacute;s en mode bio pour que la viande puisse &ecirc;tre certifi&eacute;e.Or, la progression de la demande en viande biologique &ndash; en particulier en volaille et en porc - rend urgent de d&eacute;velopper les cultures bios d&eacute;di&eacute;es &agrave; l'alimentation animale, ainsi que les outils de transformation d&eacute;di&eacute;s (cf. Graphique n&deg;3 ci-contre). En seulement quatre ans, la production fran&ccedil;aise d'alimentation animale certifi&eacute;e &laquo; Bio &raquo; a &eacute;t&eacute; multipli&eacute;e par 1,6 et les ambitions des fili&egrave;res affich&eacute;es lors des &Eacute;tats G&eacute;n&eacute;raux devraient encore acc&eacute;l&eacute;rer la progression de la demande. Celle-ci est particuli&egrave;rement forte pour les aliments Bio destin&eacute;s aux porcins (+ 28 % en 2018) et aux volailles (+ 22 %, particuli&egrave;rement pour les poules pondeuses).<h2>Conclusion : vers une multiplication des circuits sp&eacute;cialis&eacute;s ?</h2>Avant le d&eacute;veloppement du &laquo; Bio &raquo;, les produits d'appellation (AOP, AOC) et les Labels Rouges avait depuis longtemps inclus dans les cahiers des charges des sp&eacute;cificit&eacute;s concernant l'alimentation des animaux. Pour la volaille, cela a sans doute contribu&eacute; au d&eacute;veloppement de fili&egrave;res de qualit&eacute; qui permettent le maintien des volumes des fabricants d'aliments, sans substitution par des importations plus comp&eacute;titives. Les cahiers des charges, s'ils n'apportent pas forc&eacute;ment imm&eacute;diatement plus de valorisation, permettent n&eacute;anmoins un meilleur acc&egrave;s au march&eacute;.&nbsp;D'o&ugrave; la n&eacute;cessit&eacute; et le savoir-faire des industriels fran&ccedil;ais pour g&eacute;rer la diversit&eacute; et la complexit&eacute; croissante de la demande, en appui &agrave; des conduites d'&eacute;levage diff&eacute;rentes - parcours de plein air, temps de grossissement plus long, etc. En viande porcine, &agrave; l'inverse, cela a pu appara&icirc;tre comme un frein inutile dans la course &agrave; la productivit&eacute;, qui peut expliquer le peu de succ&egrave;s de fili&egrave;res de qualit&eacute;. Mais aujourd'hui, en production animale, il devient courant pour toute fili&egrave;re d'excellence d'int&eacute;grer un travail sur l'alimentation de l'animal dans la panoplie des crit&egrave;res d'excellence, avec le souci de retrouver, dans la valorisation de la viande une valeur ajout&eacute;e suffisante &agrave; justifier ces efforts.&nbsp;Un exemple r&eacute;cent de cette approche : la relecture du cahier des charges d'AOC telles que le Comt&eacute;, pour lequel il convient que la vache laiti&egrave;re, outre un choix de race et g&eacute;ographie stricte, paisse sur des prairies dont la composition herbag&egrave;re est pr&eacute;cise et contr&ocirc;l&eacute;e, ce qui n'emp&ecirc;che pas, bien au contraire, l'ajout de compl&eacute;ments alimentaires de mieux en mieux dos&eacute;s. D'une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale, ce sera en partant de l'aval vers l'amont que l'on verra progressivement se diversifier et donc se complexifier la fabrication de l'aliment de demain, au profit d'une r&eacute;ponse de plus en plus pr&eacute;cise &agrave; la demande du consommateur, tant dans sa composante &laquo; sant&eacute; &raquo; que &laquo; respect du naturel &raquo;...Article extrait de l'Analyse de la conjoncture et de l'actualit&eacute; agricole et agroalimentaire - PRISME n&deg; 28 - Janv.2020


La progression de la demande en viande biologique rend urgent de développer les cultures bios dédiées à l’alimentation animale, ainsi que les outils de transformation dédiés


Nutrition animale : développer les cultures bios dédiées à l’alimentation animale

En 2018, la France a import&eacute; environ 2,8 millions de tonnes de tourteaux de soja, principalement en provenance du Br&eacute;sil. Cela repr&eacute;sente une augmentation de l'ordre de 60 % depuis 2011 et ces volumes couvrent plus de 45 % des besoins de l'alimentation animale en tourteaux de soja en France. Cette d&eacute;pendance est d'ailleurs plus forte encore au niveau europ&eacute;en, avec 70 % des besoins en tourteaux de soja satisfaits par les importations. On peut aussi souligner que d'une mani&egrave;re g&eacute;n&eacute;rale la France importe entre 20 % et 25 % des mati&egrave;res premi&egrave;res utilis&eacute;es en alimentation animale, dont un tiers d'autres pays de l'Union europ&eacute;enne, et les deux tiers en provenance de pays tiers. L&agrave; encore, parmi ces produits, les tourteaux de soja, l&eacute;gumineuse peu produite chez nous (400 000 tonnes environ) car peu adapt&eacute;e au climat et aux sols fran&ccedil;ais, se taillent la part du lion.C'est cette d&eacute;pendance que l'on voudrait battre en br&egrave;che aujourd'hui avec ce qu'on appelle le &laquo; plan prot&eacute;ine &raquo;. En effet, dans ce contexte, l'urgence de construire une fili&egrave;re prot&eacute;agineuse comp&eacute;titive en France m&ecirc;me se fait plus sentir chaque jour : la construction des plans de fili&egrave;res, cons&eacute;cutive aux &Eacute;tats g&eacute;n&eacute;raux de l'Alimentation en 2018, lui fait une large place de la part des acteurs de la fili&egrave;re, conduits par la FOP (2). Il s'agit de r&eacute;duire la d&eacute;pendance nationale au soja &agrave; un tiers des besoins, soit 35 %, ou 10 points de moins, dans un d&eacute;lai de 5 ans maximum.&Agrave; l'origine de ce plan, il n'y a pas seulement le souci de retrouver de l'ind&eacute;pendance alimentaire. La France n'est d'ailleurs pas le pays europ&eacute;en le plus mal loti, tant du fait des surfaces dont elle dispose en g&eacute;n&eacute;ral que de la quantit&eacute; d'herbages et de la capacit&eacute; en d&eacute;finitive assez grande qui a &eacute;t&eacute; pr&eacute;serv&eacute;e par nombre d'exploitations de produire leur aliment &laquo; &agrave; la ferme &raquo;.&nbsp; C'est aussi parce qu'il est &eacute;videmment plus facile de tracer les produits d'origine quand ils sont produits sur place que lorsqu'ils viennent de loin. En particulier, l'obligation de s'appuyer sur des vari&eacute;t&eacute;s v&eacute;g&eacute;tales non g&eacute;n&eacute;tiquement modifi&eacute;es oblige, soit &agrave; passer des contrats sp&eacute;cifiques avec des op&eacute;rateurs du pays exportateur - le Br&eacute;sil s'est d&eacute;j&agrave; mis en ordre de marche pour y r&eacute;pondre -, pays qui doit s'engager contractuellement, et accepter des inspections r&eacute;guli&egrave;res, soit &agrave; ne s'approvisionner que sur une production domestique. Mais en ce qui concerne le soja, par exemple, celle-ci fait &eacute;videmment d&eacute;faut.Comment faire ? La solution passe sans aucun doute par les coproduits. Les coproduits sont les produits issus de la transformation agroalimentaire. Ils sont tr&egrave;s divers : tourteaux de colza, tournesol, soja, pulpes de betteraves ou de raisin, sons issus de la meunerie et de l'amidonnerie, mais aussi : lactos&eacute;rum, graisses et prot&eacute;ines animales transform&eacute;es - PAT, &agrave; ne pas confondre avec les farines animales.Or, l'efficacit&eacute; croissante des technologies a permis un accroissement significatif des volumes de coproduits : selon le SNIA, syndicat national de l'alimentation animale, en 2016, 8,7 millions de tonnes &eacute;quivalentes-mati&egrave;re s&egrave;che entrent dans les fabrications d'aliments, sur plus de 10 milliers de tonnes disponibles. Cela repr&eacute;sente une augmentation de 70 % des volumes en moins de 10 ans&nbsp;(cf. graphique n&deg;2 ci-apr&egrave;s).Ce cheminement n'est pourtant pas simple, ne serait-ce que parce que le volume de mati&egrave;re s&egrave;che ne pr&eacute;juge pas de laqualit&eacute; du coproduit, notamment en termes de digestibilit&eacute; pour l'animal. C'est en particulier la force du tourteau de soja qui offre un rapport particuli&egrave;rement favorable, meilleur que le colza, le tournesol et a fortiori le ma&iuml;s, entre sa teneur en prot&eacute;ines brutes et la proportion de cellulose issue des parois, moins bien valoris&eacute;e notamment en porc et en volaille.Article extrait de l'Analyse de la conjoncture et de l'actualit&eacute; agricole et agroalimentaire - PRISME n&deg; 28 - Janv.2020


Gérer les contradictions d’une demande qui s’affine sans cesse


Nutrition animale : en 2018, la France a importé environ 2,8 millions de tonnes de tourteaux de soja

L'alimentation humaine est fortement tributaire de celle des animaux, m&ecirc;me si l'&eacute;volution des habitudes alimentaires de nos contemporains va vers moins, ou m&ecirc;me beaucoup moins de prot&eacute;ines animales, projet que soutiennent le flexitarisme, le v&eacute;g&eacute;tarisme ou le v&eacute;ganisme. Mais pour la plupart d'entre nous, l'apport carn&eacute; garde toute sa l&eacute;gitimit&eacute; dans le quotidien du repas (notamment en restauration hors domicile o&ugrave; le hamburger est devenu le premier plat consomm&eacute;). Ce qui prend surtout de l'ampleur, c'est l'exigence des consommateurs, que leur alimentation soit toujours mieux contr&ocirc;l&eacute;e, plus s&eacute;curis&eacute;e et toujours meilleure sur le plan di&eacute;t&eacute;tique et organoleptique. Et cela passe &eacute;videmment aussi par l'alimentation des animaux dont ils consomment la viande.D'abord, compte la composition organique de cette viande, &eacute;quilibre entre prot&eacute;ines, lipides, et tous les &eacute;l&eacute;ments qu'elle contient au profit de celui qui la dig&egrave;re. Cela passe aussi par la bonne sant&eacute; et le bien-&ecirc;tre de l'animal qui fournit la viande. Et en d&eacute;finitive, cela tient &agrave; ce que l'animal sacrifi&eacute; pour remplir nos assiettes mange lui-m&ecirc;me une nourriture saine. La cause est entendue : les Fran&ccedil;ais - comme la plupart des habitants des pays d&eacute;velopp&eacute;s - mangent encore beaucoup de viande, mais aussi, il est vrai, de moins en moins. &Agrave; cela plusieurs raisons : vieillissement d'une population dont les besoins &eacute;nerg&eacute;tiques se r&eacute;duisent tr&egrave;s naturellement ; mobilisation des convictions au profit d'une meilleure di&eacute;t&eacute;tique - moins de graisses, moins de glucides, plus de fibres ; d&eacute;tournement de certaines viandes - le b&oelig;uf - ou de certaines pr&eacute;parations - la charcuterie - selon des avis divers, parfois vite contredits ; motivations religieuses ; refus de la n&eacute;cessit&eacute; de tuer, de faire souffrir, et on en passe. Mais ce n'est pas tout : quitte &agrave; manger de la chair d'animal, de plus en plus il s'agit de s'assurer qu'elle est absolument saine et que dans son alimentation, rien n'est venu contrarier la nature m&ecirc;me de l'animal abattu et la qualit&eacute; de sa viande. On pense &eacute;videmment au scandale de l'ESB et aux d&eacute;cisions qui en ont r&eacute;sult&eacute; d'interdire toute farine animale dans l'alimentation des cheptels.<h2>Prot&eacute;ine : une &eacute;quation difficile &agrave; satisfaire Mais comment faire ? </h2>Prot&eacute;ine : une &eacute;quation difficile &agrave; satisfaire Mais comment faire ? Comme toujours en mati&egrave;re d'alimentation, il s'agit de vendre au consommateur ce qu'il attend, au besoin de le lui sugg&eacute;rer, en captant ce qu'il souhaite. Et donc, quel est son souhait ? Le souhait du consommateur s'exprime aujourd'hui en 3 mots : qualit&eacute;, proximit&eacute;, tra&ccedil;abilit&eacute;. Il est donc important de d&eacute;cliner ces trois exigences &agrave; travers l'alimentation de l'animal. On l'a aussi vu r&eacute;cemment en mati&egrave;re de lait de consommation : on vend mieux, voir plus cher un lait dont on peut assurer que les aches qui l'ont produit ont pass&eacute; du temps dans les herbages plut&ocirc;t que d'avoir consomm&eacute; de l'aliment apport&eacute; parfois de tr&egrave;s loin. Mais dans quelle mesure cela est-il possible ? En effet, la nutrition animale suppose un &eacute;quilibre de substrats qui ne correspond pas forc&eacute;ment &agrave; l'offre domestique. La France, a priori, a les moyens de se nourrir, car elle dispose d'une surface agricole utile importante pour un pays europ&eacute;en, 29 millions d'hectares, plus de 50 % du territoire. Pratiquement la moiti&eacute; de cette SAU est consacr&eacute;e aux prairies et surfaces fourrag&egrave;res, une proportion plus importante que la moyenne europ&eacute;enne (42 %), mais qui ne suffit pourtant pas &agrave; nourrir les animaux, porcins et volailles, notamment. La France exporte des c&eacute;r&eacute;ales, la cause est entendue, mais en revanche, elle doit importer des prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales, principalement sous forme de tourteaux de soja : c'est ce qu'on traduit commun&eacute;ment par &laquo; carence prot&eacute;ique &raquo;.On le sait, la production d'un kilo de viande n&eacute;cessite selon les esp&egrave;ces entre 2 et 10 kg de mati&egrave;re v&eacute;g&eacute;tale. Mais si les &eacute;levages de porcs ou de volailles n&eacute;cessitent moins de volume d'aliment, la proportion d'aliment concentr&eacute;, beaucoup plus riche en prot&eacute;ines, est beaucoup plus importante que pour les ruminants : la ration d'un ruminant comporte deux fois plus de prot&eacute;ine d'origine fourrag&egrave;re qu'issue des aliments concentr&eacute;s et compos&eacute;s, alors que c'est pr&eacute;cis&eacute;ment l'inverse pour les monogastriques. Or le fourrage est &eacute;videmment bien moins riche en prot&eacute;ines, ce qui explique d'ailleurs que m&ecirc;me pour les bovins et les ovins, un compl&eacute;ment prot&eacute;ique ext&eacute;rieur soit indispensable. La ration alimentaire des habitants d'un pays d&eacute;velopp&eacute; comme la France comporte environ 40 kg de mati&egrave;re prot&eacute;ique par personne et par an, se r&eacute;partissant ainsi : 25 kg de prot&eacute;ines animales et 15 kg de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales. Pour une population totale de l'ordre de 65 millions d'habitants, cela repr&eacute;sente environ 1 million de tonnes de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales et 1,6 million de tonnes de prot&eacute;ines d'origine animale. Et c'est pour cela que la France conna&icirc;t une carence prot&eacute;ique moyenne mais durable.En effet, pour produire ces 1,6 million de tonnes avec l'ensemble du cheptel fran&ccedil;ais, il faut compter un peu plus de 12 millions de tonnes de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales, soit un rapport moyen de 1 &agrave; 7,5. Au total, le besoin en prot&eacute;ine de la population fran&ccedil;aise se situe donc entre 13 et 14 millions de tonnes de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales (dont, on le voit, &agrave; peine plus de 7 % sont destin&eacute;es &agrave; la consommation humaine directe).En th&eacute;orie, la France a la capacit&eacute; de les fournir : la prot&eacute;ine v&eacute;g&eacute;tale issue des fourrages a pu &ecirc;tre estim&eacute;e &agrave; environ 6,2 millions de tonnes et celle issue des grandes cultures &agrave; 8,9 millions de tonnes (1). Mais ce n'est pas si simple, car en mati&egrave;re &eacute;conomique, opportunit&eacute;s et contraintes compliquent l'&eacute;quation.L'opportunit&eacute;, c'est que les c&eacute;r&eacute;ales fran&ccedil;aises pr&eacute;sentent des qualit&eacute;s sp&eacute;cifiques qui les valorisent fortement &agrave; l'exportation. On le sait, bon an mal an, la moiti&eacute; de la production nationale de c&eacute;r&eacute;ales est export&eacute;e. Tenant compte du fait que les productions ol&eacute;o-prot&eacute;agineuses le sont beaucoup moins, cela repr&eacute;sente entre 2,5 et 3 millions de tonnes &laquo; d'&eacute;quivalent prot&eacute;ines &raquo; qui ne sont plus disponibles &agrave; la consommation domestique du fait de l'exportation de cette part de la r&eacute;colte. La contrainte, c'est que les &eacute;levages d&eacute;sormais intensifs de monogastriques, porcs et volailles, exigent des formulations que ne peuvent pas satisfaire enti&egrave;rement les productions nationales(cf. Graphique n&deg;1 ci-dessous).Il est &eacute;videmment profitable que la France continue autant que possible &agrave; assurer le d&eacute;bouch&eacute; &agrave; l'exportation de cette part des c&eacute;r&eacute;ales qu'elle produit, car elle ne saurait bien les valoriser en nutrition animale sur le march&eacute; int&eacute;rieur, face &agrave; la comp&eacute;titivit&eacute; des mati&egrave;res prot&eacute;iques import&eacute;es, d&eacute;di&eacute;es &agrave; l'alimentation animale. 15 millions de tonnes de prot&eacute;ines produites et l'&eacute;quivalent de 3 millions export&eacute;es pour un besoin domestique global proche de 14 millions de tonnes : c'est l'importation nette de coproduits, principalement du tourteau de soja, qui comble la diff&eacute;rence en apportant les quelque 1,5 &agrave; 2 millions de tonnes de prot&eacute;ines v&eacute;g&eacute;tales n&eacute;cessaires pour compl&eacute;ter l'&eacute;quilibre. Et c'est l&agrave; que les choses se compliquent !Article extrait de l'Analyse de la conjoncture et de l'actualit&eacute; agricole et agroalimentaire - PRISME n&deg; 28 - Janv.2020

Nutrition animale : Remise en cause, Évolution… Révolution ?

Cet outil permet &agrave; l'&eacute;leveur de r&eacute;aliser rapidement un autodiagnostic de ses pratiques et de comprendre leur lien avec la sant&eacute; de ses porcs, la qualit&eacute; des interventions sur les animaux ayant un impact direct sur leur sant&eacute;. Dans ce guide, l'IFIP a s&eacute;lectionn&eacute; les principales situations qui pouvaient &ecirc;tre &eacute;valu&eacute;es de fa&ccedil;on simple et visuelle dans l'&eacute;levage de porcs en liens avec la&nbsp;conduite du troupeau de truies, les&nbsp;soins aux porcelets,&nbsp;l'administration de traitements v&eacute;t&eacute;rinaires. PorciSant&eacute; s'inscrit dans la&nbsp;d&eacute;marche Ecoantibio&nbsp;du Minist&egrave;re de l'Agriculture qui promeut des conditions d'&eacute;levage permettant de&nbsp;r&eacute;duire le recours aux antibiotiques.B&acirc;tiSant&eacute; et PorciSant&eacute;, 2 outils pour 1 m&ecirc;me objectif&nbsp;:&nbsp;une meilleure gestion de la sant&eacute; en &eacute;levage de porcs :&nbsp;voir le flyerPorciSant&eacute; vient compl&eacute;ter la d&eacute;marche entreprise dans&nbsp;B&acirc;tiSant&eacute;, outil prim&eacute; d'un InnovSpace en 2017 pour le d&eacute;veloppement d'une application smartphone t&eacute;l&eacute;chargeable gratuitement sous Android, ax&eacute; sur les liens entre la gestion des b&acirc;timents et la sant&eacute; des porcs.Actu sur le B&acirc;tiSant&eacute;&nbsp;:&nbsp;B&acirc;tiSant&eacute; vise &agrave; am&eacute;liorer la gestion des b&acirc;timents d'&eacute;levage pour optimiser la sant&eacute; des animaux. Ce guide compos&eacute; d'un quizz, d'une grille de notation et de&nbsp;23 fiches techniques&nbsp;revient notamment sur les r&egrave;gles de bios&eacute;curit&eacute; &agrave; respecter.&nbsp;Face au risque de fi&egrave;vre porcine africaine, le guide B&acirc;tisant&eacute; a &eacute;t&eacute; compl&egrave;tement&nbsp;mis &agrave; jour en 2019&nbsp;pour prendre en compte les derni&egrave;res mesures de bios&eacute;curit&eacute; &agrave; appliquer en &eacute;levage porcin&nbsp;!Le tableau ci-dessous rappelle les facteurs de risque &agrave;&nbsp;ma&icirc;triser au niveau des b&acirc;timents et des &eacute;quipements (B&acirc;tiSant&eacute;)&nbsp;et des&nbsp;interventions sur les animaux&nbsp;(PorciSant&eacute;)&nbsp;pour am&eacute;liorer la sant&eacute; en &eacute;levage.Les 2 guides&nbsp;PorciSant&eacute; et B&acirc;tiSant&eacute; sont&nbsp;t&eacute;l&eacute;chargeables gratuitement sur le site internet de l'IFIP&nbsp;Pour t&eacute;l&eacute;charger le Porcisant&eacute; (guide d'autodiagnostic, grille de notations et 18 fiches techniques) : cliquez et remplissez le mini formulairePour t&eacute;l&eacute;charger et mettre &agrave; jour votre outil BatiSant&eacute; version 2019 (guide, grille et 23 fiches) : cliquez et remplissez le miniformulaireCes guides ont &eacute;t&eacute; r&eacute;alis&eacute;s par l'IFIP gr&acirc;ce &agrave; un financement Ecoantibio en partenariat&nbsp;avec le groupe de travail &laquo; Ecoantibio en fili&egrave;re porcine &raquo; compos&eacute; de repr&eacute;sentants des v&eacute;t&eacute;rinaires, des Organisations Professionnelles et de l'Anses : SNGTV, AVPO, AFMVP, Oniris, INAPORC, Coop de France, FNP, SNIA, AREPSA, UGPVB, ANSP, Chambre d'Agriculture de Bretagne.Contact&nbsp;:&nbsp;yvonnick.rousseliere@ifip.asso.fr


PorciSanté est un outil d’auto-diagnostic pour les éleveurs de porcs. Il vise à promouvoir l’importance d’intervenir correctement sur les porcs pour optimiser leur santé. 


PorciSanté, nouveau guide d’autodiagnostic 

&#10073;&#10073; Le Danemark est un petit pays mais un grand producteur laitier et depuis longtemps, Arla, principale coop&eacute;rative laiti&egrave;re du pays, exporte la plus grande part de ses produits, environ les deux tiers. En particulier, plus d'un millier de tonnes de fromages frais partent chaque ann&eacute;e vers l'Extr&ecirc;me-Orient et l'Australie. Pour ces produits &agrave; bonne valeur ajout&eacute;e, il devenait difficile de pr&eacute;server les qualit&eacute;s gustatives du produit, et le transport a&eacute;rien plus rapide peut aussi accentuer sa d&eacute;t&eacute;rioration. Arla semble avoir trouv&eacute; la solution.&#10073;&#10073; Le groupe a mis au point une technique de sur-refroidissement (supercooling, en anglais) qui permet, si elle s'apparente &agrave; la technique d&eacute;j&agrave; &eacute;prouv&eacute;e, de refroidir tr&egrave;s progressivement le produit au-del&agrave; de son point de cong&eacute;lation tout en pr&eacute;servant sa structure mol&eacute;culaire, en &eacute;vitant la formation de cristaux qui d&eacute;t&eacute;riore la structure intime du produit lors du retour &agrave; temp&eacute;rature normale. Le groupe reste discret sur la m&eacute;thode employ&eacute;e, mais il assure que cette technique pr&eacute;serve la fra&icirc;cheur et le go&ucirc;t naturel du produit. Ce traitement autorise aussi &agrave; prolonger la dur&eacute;e de transport du produit, qui peut arriver &agrave; destination par voie maritime. Il s'agit, selon son porte-parole, d'un contr&ocirc;le &eacute;troit de variables de conditionnement selon le temps de transport et le sur-refroidissement du produit.&#10073;&#10073; Le groupe coop&eacute;ratif parle m&ecirc;me d'effet &laquo; Belle au bois dormant &raquo; (Sleeping beauty) ou d'hibernation. Il assure que cette m&eacute;thode permet d'&eacute;viter l'adjonction de conservateurs qui pourrait aussi d&eacute;naturer le go&ucirc;t. Lanc&eacute;s en mai 2019 sur le march&eacute; Australien, les fromages &agrave; la cr&egrave;me Castello sont parmi les premiers &agrave; b&eacute;n&eacute;ficier de ce traitement. Ils sont vendus chez les d&eacute;taillants en trois variantes avec garnitures individuelles : fromage &agrave; la cr&egrave;me aux fruits tropicaux et aux amandes, fromage &agrave; la cr&egrave;me &agrave; l'oignon &agrave; la ciboulette et &agrave; l'oignon printanier, et fromage &agrave; la cr&egrave;me au poivre noir.Article extrait de l'Analyse de la conjoncture et de l'actualit&eacute; agricole et agroalimentaire - PRISME n&deg; 28 - Janv.2020


Le « supercooling » est une technique connue : dans certaines conditions de pression et de dissolution de gaz, un produit liquide ou visqueux peut être refroidi en deçà de sa température de fusion sans qu’il gèle. Cette technique semble avoir été développée par Arla, géant Danois des produits laitiers pour transporter sur de longues distances ses produits sans en altérer le goût ni la texture.


Bio :  Arla met ses produits laitiers frais en « hibernation » pour Les transporter au plus loin

mais&nbsp;un projet d'&eacute;volution engageant des modifications structurelles plus lourdes s'av&eacute;rait n&eacute;cessaire. L'IFIP a donc d&eacute;cid&eacute; de r&eacute;investir pour moderniser l'un de ses outils majeurs pour ses travaux de recherche appliqu&eacute;e&nbsp;et de conforter aussi le mod&egrave;le &eacute;conomique de l'unit&eacute; en valorisant et rentabilisant mieux son exploitation. Le projet a &eacute;t&eacute; soumis aux instances d&eacute;cisionnelles de l'Ifip et un groupe de travail professionnel a &eacute;t&eacute; constitu&eacute; pour exprimer un avis sur le projet et ses priorit&eacute;s.Inaugur&eacute;e en 1998, la station exp&eacute;rimentale porcine de Romill&eacute; est au service de la fili&egrave;re porcine depuis plus de 20 ans. Avec un &eacute;levage naisseur-engraisseur partiel de 205 truies pr&eacute;sentes, la station dispose aujourd'hui pour les truies, de 48 places de maternit&eacute; conventionnelles, 56 places de truies gestantes en petites cases de 6 truies&nbsp;et 78 places de truies gestantes en groupe dynamique aliment&eacute;es par un DAC-prototype multi-aliments. Pour les animaux en croissance, l'outil dispose de 6 salles de post-sevrage et 15 salles d'engraissement (dont 3 sont sur liti&egrave;re accumul&eacute;e). Chaque ann&eacute;e il s'y d&eacute;roule pas moins de 20 essais diff&eacute;rents&nbsp;ce qui repr&eacute;sente plus de 300&nbsp;truies, pr&egrave;s de 2 000&nbsp;porcelets et plus de 2 000&nbsp;porcs charcutiers mobilis&eacute;s dans des plans exp&eacute;rimentaux par an.&nbsp;Les essais couvrent des sujets tr&egrave;s vari&eacute;s, depuis le test d'une nouvelle strat&eacute;gie alimentaire jusqu'&agrave; l'&eacute;valuation de la consommation d'&eacute;nergie d'un ventilateur, en passant par des projets relatifs &agrave; la reproduction, la sant&eacute;, le bien-&ecirc;tre animal...&nbsp;1 - Mieux r&eacute;pondre &agrave; 3 enjeux de la fili&egrave;re porcine :&nbsp;le&nbsp;bien-&ecirc;tre animal, la bios&eacute;curit&eacute; et l'environnementEn 20 ans d'existence, les enjeux pos&eacute;s &agrave; la station ont &eacute;volu&eacute;,&nbsp;dans les sujets &agrave; traiter et&nbsp;la mani&egrave;re de les appr&eacute;hender. L'unit&eacute; pour truies gestantes avait d&eacute;j&agrave; fait l'objet d'une restructuration en 2013 lors de la mise aux normes bien-&ecirc;tre.<ul><li>L'un des objectifs importants de la r&eacute;novation actuelle est la refonte des 48 places de maternit&eacute;s pour traiter de nouvelles probl&eacute;matiques comme celle&nbsp;des truies en libert&eacute;.&nbsp;Ces nouvelles maternit&eacute;s proposent des niches pour porcelets, des cages balances et des cases &laquo;libert&eacute;&raquo; ajustables selon le besoin des travaux de recherche.&nbsp;</li><li>Un objectif prioritaire est le renforcement de la bios&eacute;curit&eacute; de l'unit&eacute;. Une refonte du sas d'entr&eacute;e et du bloc sanitaire (avec une implantation des douches pour garantir une situation sanitaire exemplaire)&nbsp;permettra ainsi de garantir une marche en avant sans faille et un acc&egrave;s diff&eacute;renci&eacute; entre le naissage et l'engraissement. Un sas de fumigation assurera la d&eacute;sinfection du mat&eacute;riel entrant sur la station.&nbsp;Enfin, une nouvelle infirmerie plus fonctionnelle sera disponible pour les animaux en croissance.&nbsp;</li><li>La question environnementale reste&nbsp;un enjeu cl&eacute; :&nbsp;le projet inclut&nbsp;la construction de deux salles d'engraissement jumelles dont l'une est &eacute;quip&eacute;e d'un raclage en &laquo;&nbsp;V&nbsp;&raquo; et l'autre d'une pr&eacute;-fosse standard. Un laveur d'air permettra de poursuivre les travaux sur les co&ucirc;ts et performances de ces technologies.</li></ul>2 - Explorer l'alimentation de pr&eacute;cisionL'alimentation des porcs reste un &eacute;l&eacute;ment central des travaux de R&amp;D de l'IFIP.&nbsp;Or les connaissances et les technologies &eacute;voluent. Pour garantir l'excellence dans les essais que conduit l'IFIP, un nouveau syst&egrave;me d'alimentation par transfert pneumatique &eacute;quipera la totalit&eacute; de la station en garantissant &agrave; la fois une fiabilit&eacute; et une bonne pr&eacute;cision (20 g) sur l'ensemble des 256 points de livraison de la station. Les truies gestantes log&eacute;es en petites cases disposent d'un doseur connect&eacute; enregistrant l'heure et la quantit&eacute; d'aliment consomm&eacute;e. Les cases de maternit&eacute; sont pourvues d'un syst&egrave;me de distribution d'aliment automatis&eacute; permettant l'alimentation de pr&eacute;cision (m&eacute;lange de plusieurs aliments). &nbsp;Enfin, deux nouveaux silos de stockage de grande capacit&eacute; viendront compl&eacute;ter les 38 d&eacute;j&agrave; en place.3 - Et aussi, mieux rentabiliser la station :&nbsp;Une station exp&eacute;rimentale est, par nature, beaucoup plus co&ucirc;teuse qu'un &eacute;levage conventionnel. Afin d'am&eacute;liorer la rentabilit&eacute; de l'exploitation, elle engraissera la totalit&eacute; des porcelets produits gr&acirc;ce &agrave; la construction d'un nouveau b&acirc;timent de 320 places de post-sevrage et 576 places d'engraissement. Les &eacute;volutions sur la bios&eacute;curit&eacute; sont aussi de nature &agrave; am&eacute;liorer les r&eacute;sultats techniques et &eacute;conomiques.&nbsp; &nbsp;Co-Financement : IFIP et R&eacute;gion BretagneContact :&nbsp;Eric.gault@ifip.asso.frVue g&eacute;n&eacute;rale de la station avec en couleurs, les &eacute;volutions pr&eacute;vues&nbsp;Et d&eacute;couvrez la station de Romill&eacute; en vid&eacute;o pour une visite guid&eacute;e de cette DigiFerme


​Au fil des années, la station s'est continuellement adaptée afin de répondre toujours mieux aux enjeux de la filière


[Vidéo] La station nationale porcine de Romillé investit pour la R&D de demain

En ao&ucirc;t 2019, lorsque Jacques Breton, agriculteur dans l'Indre, re&ccedil;oit - enfin - la r&eacute;gularisation de ses aides bio pour 2017 et 2018, c'est la douche froide : non seulement il ne touche aucune aide bio, mais en plus des p&eacute;nalit&eacute;s lui sont appliqu&eacute;es. Total :&nbsp;"5 500 euros", indique-t-il. Motif : il n'aurait pas respect&eacute; la r&egrave;gle de rotation des cultures et d'introduction d'une c&eacute;r&eacute;ale ou d'un ol&eacute;o-prot&eacute;agineux, impos&eacute;e pour toucher les aides "grandes cultures bio". Or, assure-t-il, il a bien respect&eacute; cette r&egrave;gle en implantant de l'orge de printemps avant une luzerne.M&ecirc;me constat pour Jean-Fran&ccedil;ois Vincent, &eacute;leveur dans le Cher, qui re&ccedil;oit en 2018 la r&eacute;gularisation de ses aides de 2016. Verdict : "6 000 euros d'aides en moins", pour le m&ecirc;me motif. "Deux ans apr&egrave;s, on vous dit : tout compte fait vous n'aurez pas d'aide, mais en plus vous aurez &agrave; repayer !", t&eacute;moigne-t-il, exasp&eacute;r&eacute;.Ces deux producteurs, comme des dizaines d'autres, ont en commun d'avoir effectu&eacute; une demande d'aide &agrave; la conversion ou au maintien &agrave; l'agriculture biologique en grandes cultures entre 2011 et 2014, juste avant la mise en place de la nouvelle PAC, entr&eacute;e en vigueur en 2015. Les aides bio courant sur cinq ans, ils ont tous sign&eacute; un nouveau contrat en 2015 afin de prolonger leur engagement sur la nouvelle programmation PAC pour un, deux, trois ou quatre ans.&nbsp;Pour b&eacute;n&eacute;ficier d'une aide entrant dans la cat&eacute;gorie "cultures annuelles bio" (300 &euro;/ha/an pour l'aide &agrave; la conversion, 160 &euro;/ha/an pour l'aide au maintien), les agriculteurs doivent s'engager &agrave; "implanter un couvert de grandes cultures (c&eacute;r&eacute;ales, ol&eacute;agineux ou prot&eacute;agineux) au moins une fois au cours de l'engagement", est-il stipul&eacute; par le minist&egrave;re de l'Agriculture.<h2>Rotations tronqu&eacute;es par l'administration</h2>"Le probl&egrave;me, c'est que l'administration n'a comptabilis&eacute; que les cultures implant&eacute;es &agrave; partir de 2015, m&ecirc;me si le contrat d'aide bio d&eacute;marrait avant, fait savoir F&eacute;lix Lepers, charg&eacute; de mission r&eacute;glementation &agrave; la F&eacute;d&eacute;ration nationale de l'agriculture biologique (Fnab). Autrement dit, si un agriculteur a bien implant&eacute; un bl&eacute; ou un ma&iuml;s en 2014 ou en 2013, l'administration ne l'a pas pris en compte. Personne n'&eacute;tait au courant de cette subtilit&eacute;, aux cons&eacute;quences parfois graves pour les producteurs".Jean-Fran&ccedil;ois Vincent&nbsp;s'est retrouv&eacute; dans cette situation : "Au cours de mon contrat, j'ai fait trois ans de c&eacute;r&eacute;ales, de 2012 &agrave; 2014, puis deux ans de tr&egrave;fle violet, en 2015 et 2016, que j'ai d&eacute;clar&eacute; en cultures annuelles, expose-t-il. Sauf que l'administration n'a regard&eacute; que les deux ans au cours desquelles je n'ai pas fait de c&eacute;r&eacute;ales !" Cet &eacute;leveur de porcs et de moutons, vice-pr&eacute;sident du groupement des agriculteurs bio du Cher, a recens&eacute; "19 cas" semblables dans la r&eacute;gion Centre-Val de Loire. "La situation est inacceptable. Le minist&egrave;re ne veut pas reconna&icirc;tre qu'il a fait une erreur et je ne comprends pas la l&eacute;g&egrave;ret&eacute; avec laquelle l'administration traite ce probl&egrave;me", d&eacute;plore-t-il.D&egrave;s 2017, la Fnab alerte le minist&egrave;re de l'Agriculture sur ce sujet, avec un courrier rest&eacute; lettre morte. "Depuis, nous avons alert&eacute; le minist&egrave;re &agrave; plusieurs reprises, mais il n'a jamais formul&eacute; de pistes de secours", indique F&eacute;lix Lepers. Pour les producteurs sanctionn&eacute;s, l'incompr&eacute;hension pr&eacute;vaut, ainsi qu'un gros sentiment d'injustice.&nbsp;"On n'a pas trich&eacute;", "on a tout bien respect&eacute;", sont des phrases qui reviennent dans les t&eacute;moignages.<h2>Des solutions bancales</h2>Au cas par cas, certaines DDT tentent d'arranger le probl&egrave;me. "Elles ont par exemple propos&eacute; &agrave; quelques agriculteurs de requalifier leurs parcelles de grandes cultures en prairies, explique F&eacute;lix Lepers.&nbsp;Mais cela n'est possible que pour les &eacute;leveurs". Et cette mesure, m&ecirc;me si elle permet d'annuler les p&eacute;nalit&eacute;s, entra&icirc;ne une baisse des aides de plus de 50% car les montants pour la conversion &agrave; l'agriculture biologique sont de 130 &euro;/ha pour une prairie, contre 300 &euro;/ha pour une parcelle de grande culture.Pour les producteurs en grandes cultures, aucune solution ne se d&eacute;gage, mis &agrave; part l'annulation pure et simple de leur demande d'aide. "C'est ce qu'a fait ma DDT il y a tout juste un mois, t&eacute;moigne Jean-Fran&ccedil;ois Vincent. Cette annulation fait que je n'ai plus de p&eacute;nalit&eacute;s &agrave; payer, mais en contrepartie je ne re&ccedil;ois pas d'aides ! Ce n'est pas une solution acceptable."<h2></h2>"On en arrive &agrave; des situations totalement absurdes, atteste pour sa part Jacques Breton. Sur un m&ecirc;me relev&eacute; de situation, on me donne une prime sur le premier pilier pour la production de l&eacute;gumineuses fourrag&egrave;res, en l'occurrence chez moi de la luzerne, et on me sanctionne sur les aides du second pilier au motif que justement, j'ai fait de la luzerne ! La main droite ne sait pas ce que fait la main gauche..."Pour F&eacute;lix Lepers,&nbsp;"la l&eacute;galit&eacute; de la demande de remboursement interroge". "Il n'&eacute;tait pas &eacute;crit que, dans la dur&eacute;e du contrat court, il &eacute;tait interdit de faire une l&eacute;gumineuse, argue-t-il. Et il n'a pas &eacute;t&eacute; clairement fait mention du fait que les ann&eacute;es pr&eacute;c&eacute;dant le contrat court ne seraient pas prises en compte". Dans la notice de 2015 pour les aides &agrave; la conversion et au maintien en bio, le minist&egrave;re indiquait seulement ceci :&nbsp;"La dur&eacute;e des engagements pris en 2015 est adapt&eacute;e de mani&egrave;re &agrave; assurer la continuit&eacute; avec la programmation pr&eacute;c&eacute;dente"."L&agrave; o&ugrave; il y a potentiellement faute de l'Etat, c'est que la norme n'&eacute;tait pas claire, intelligible et accessible - or c'est une obligation l&eacute;gale", assure F&eacute;lix Lepers. La Fnab continue d'alerter le minist&egrave;re &agrave; ce sujet et esp&egrave;re, &agrave; terme, qu'une solution amiable pourrait &ecirc;tre trouv&eacute;e avec l'administration.


Si le marasme autour des retards de paiement des aides bio a fait couler beaucoup d’encre ces dernières années, celui concernant un autre imbroglio administratif est resté jusqu’à présent confidentiel : le sujet des contrats courts. Il touche pourtant des dizaines d’agriculteurs bio, pour des montants de plusieurs milliers d’euros. 


Aides supprimées et pénalités : nouvel imbroglio administratif autour des aides bio

<h2>Elle &oelig;uvre pour relancer la fili&egrave;re sainfoin</h2>Pr&eacute;sidente de la coop&eacute;rative Sainfolia (Aube), Pascale Gombault s'investit depuis 10 ans dans la relance du sainfoin, notamment sous forme de granul&eacute;s d&eacute;shydrat&eacute;s. Les promesses sont fortes en nutrition animale, d&eacute;m&eacute;dication, lutte contre les n&eacute;matodes vecteurs du court-nou&eacute; de la vigne. Sans oublier les vertus mellif&egrave;res en culture. Mais les granul&eacute;s se font encore rares car la coop veut achever de s&eacute;curiser la diversit&eacute; de ses d&eacute;bouch&eacute;s, en tonnages et en prix.Pour lire ou relire son t&eacute;moignage&nbsp;: Vers la relance du sainfoin : une l&eacute;gumineuse, des legs lumineux<h2>Elle cr&eacute;e la marque &laquo;&nbsp;Viande de nos prairies&nbsp;&raquo;</h2>Cr&eacute;er un d&eacute;bouch&eacute; de qualit&eacute; pour valoriser sa production : c'est le d&eacute;fi qu'a relev&eacute; Ang&eacute;lique Aupiais, qui &eacute;l&egrave;ve 180 vaches allaitantes dans un syst&egrave;me quasiment tout herbe en bordure de Loire. Avec l'aide de l'association Elvea 44, elle a particip&eacute; &agrave; la cr&eacute;ation de la marque "Viande de nos prairies", dont le cahier des charges fait la part belle au p&acirc;turage.Pour lire ou relire son t&eacute;moignage (+ vid&eacute;o)&nbsp;: "Nos vaches vivent dans les marais, au rythme des mar&eacute;es"<h2>Elle milite pour l'abattage &agrave; la ferme</h2>&Eacute;leveuse de charolais &agrave; Beurizot (C&ocirc;te-d'Or), &Eacute;milie Jeannin est &agrave; l'origine d'un projet d'abattage mobile &agrave; la ferme, port&eacute; par la SAS Le B&oelig;uf Ethique. Un pied-de-nez &agrave; la pens&eacute;e unique. Une utopie &agrave; 1,6 millions d'euros. En passe de devenir r&eacute;alit&eacute;.Pour lire ou relire son t&eacute;moignage&nbsp;: Elle milite pour l'abattage mobile, "au pr&eacute;" des b&ecirc;tes<h2>Elle cr&eacute;e un nouveau d&eacute;bouch&eacute; sur son exploitation</h2>Pour faire face &agrave; l'instabilit&eacute; des revenus sur son exploitation de polyculture-&eacute;levage, Emilie Duchier a d&eacute;cid&eacute; de cr&eacute;er un atelier de poules pondeuses de plein air. Elle produit 270 000 oeufs par an, vendus dans un rayon de 30 kilom&egrave;tres autour de leur ferme. Entre la conception du projet et l'arriv&eacute;e des premi&egrave;res poules, un an s'est &eacute;coul&eacute;. Elle raconte &agrave; Pleinchamp comment s'est construit le projet de diversification dans le Gaec qu'elle g&egrave;re avec son mari, et les pr&eacute;cautions qu'ils ont prises pour le mener &agrave; bien.Pour lire ou relire son t&eacute;moignage (+ vid&eacute;o)&nbsp;: Se diversifier, mais pas &agrave; tout prix


Elles s’investissent sur leur exploitation en particulier et pour l’agriculture en général : créer une nouvelle marque, développer une filière ou œuvrer pour changer les lois sont des défis qu’elles ont relevés. Retrouvez quatre témoignages, publiés par Pleinchamp en 2019, d’agricultrices ayant de l’énergie à revendre. 


Quatre agricultrices qui ont de l’énergie à revendre

Entre les incidents climatiques moins impactants qu'attendu, la meilleure prise en compte de l'agribashing, sans oublier et l'am&eacute;lioration des cours de certaines productions (c&eacute;r&eacute;ales, porc et lait)&nbsp;- v&eacute;ritable bol d'oxyg&egrave;ne pour les tr&eacute;soreries -, l'ann&eacute;e qui se termine pourrait &ecirc;tre r&eacute;sum&eacute;e par une expression&nbsp;: &laquo;&nbsp;Plus de peur que de mal.&nbsp;&raquo;Cependant, les chantiers et les incertitudes de (pour&nbsp;?) l'ann&eacute;e &agrave; venir sont cons&eacute;quents. Le ton sera donn&eacute; par les travaux de la future politique agricole commune, notamment la d&eacute;clinaison du &laquo;&nbsp;pacte vert pour l'Europe&nbsp;&raquo; qui ambitionne la neutralit&eacute; carbone &agrave; horizon 2050. Ce plan repr&eacute;sentera 40% du budget de la future PAC.Ce qu'il faut souhaiter pour 2020, c'est un plan clair et ambitieux pour l'agriculture fran&ccedil;aise et europ&eacute;enne, au-del&agrave; de toute posture politique.L'&eacute;quipe Pleinchamp vous souhaite une excellente ann&eacute;e &agrave; toutes et tous.

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