Au service de tous les agriculteurs

Le service de remplacement Allier a tenu son assemblée générale le 1er juillet à St-Pourçain-sur-Sioule, à la cave coopérative.

Le président, Pierre Lampaert a rappelé l'importance du service de remplacement pour assurer le maintien de l'activité agricole sur le territoire en cas d'absence du chef d'exploitation (maladie, accident, maternité, paternité, congés, évènement familial, mandat professionnel, mandat électif...). 749 chefs d'exploitation ont adhéré au service pour l'année 2018, jouant ainsi la carte de la mutualisation des moyens. Plus de 37 000 heures de remplacement ont été effectuées pour 300 adhérents. L'activité totale est légèrement inférieure à l'année 2018 : le motif « maternité » est principalement concerné par la baisse. Les motifs accident et maladie restent au cœur de l'activité avec 20 594 heures de remplacement (2 942 jours).

Le service est créateur d'emploi : il a embauché sur l'année plus de 23 équivalent temps plein de salariés. L'équipe d'agent de remplacement compte 10 salariés permanents ; un 11e a été embauché en janvier 2019, suite à un travail qui a été mené sur 2018 avec les adhérents de la Montagne Bourbonnaise. Pour compléter cette équipe, chaque mois, le service embauche entre 30 et 50 salariés supplémentaires.

En fin d'assemblée générale, Peggy Bocquet, conseillère prévention à la MSA, est intervenue pour sensibiliser les membres de l'assemblée à l'utilisation du quad. Ce moyen de locomotion est de plus en plus utilisé sur les exploitations : surveillances des cultures, des troupeaux, transport d'outils, de fourrage.... Mais des règles sont à respecter. Les jeunes de moins de 18 ans ont l'interdiction de conduire les quads considérés comme un véhicule de route (code du travail). Le quad reste un engin tout terrain sans cabine ! La vitesse et le relief sont les principaux facteurs d'accident. Au niveau national, on recense en 2018 près de 200 accidents (renversement sur le conducteur, éjection du conducteur, chocs...). Quelques mesures de précautions sont à prendre lors de l'accueil d'un agent du service de remplacement : prêt d'un casque avec visière, gants, vêtements et chaussures couvrants, formation à la connaissance du relief de l'exploitation... Ces préconisations peuvent être incluses dans le document unique d'évaluation des risques professionnels ou transcrites sur une affiche de sécurité. Il est envisageable de faire signer le salarié après qu'il en est pris connaissance. L'intervention s'est terminée par un point sur « la mule », quad avec arceau : capacité de charge et de traction plus élevées, ceinture de sécurité, remorque intégrée, place pour 2 passagers... L'après-midi s'est terminée par une visite de la cave animée par Jean-Marc Josselin. Les adhérents ont ainsi pu découvrir le fonctionnement, de la production à la commercialisation.

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Indispensable pour la bonne santé des exploitations !

Jean-Louis Michalet est agriculteur au domaine de La Codre, situé sur la commune de Saint-Didier-la-Forêt. Âgé de 58 ans, il est installé en Gaec avec son frère depuis 1985. Une exploitation familiale qu'ils ont reprise ensemble à la suite de leur père. Il a fait appel par trois fois au service de remplacement. 

L'exploitation de Jean-Louis Michalet s'étend sur une surface de 160 hectares. Si le siège social est sur la commune de Saint-Didier-la-Forêt, d'autres parcelles se trouvent sur celle toute proche de Bayet. Une activité agricole de polyculture élevage comprenant 175 vaches avec un engraissement des génisses de trois ans en Label rouge à destination de la Sicaba. Évoluent également sur la ferme quelques bœufs en broutards alourdis. 

Un cheptel qui dispose de plusieurs bâtiments de 1500, 700 et de 570 m2 avec litière et zones de stockage. 

Une entreprise en bonne santé, tributaire de celle de ses exploitants. Malheureusement, Jean-Louis Michalet a perdu sa santé à plusieurs reprises. En 2005, première alerte après un infarctus qui se reproduira en 2012. L'année dernière en 2018, il sera contraint d'arrêter son activité pendant plusieurs semaines après un accident du travail provoqué par l'une de ses bêtes qui lui retournera un membre. 

Des problèmes de santé qui le conduiront à trouver une solution : « Le service de remplacement proposé par la Chambre d'agriculture de l'Allier a été pour moi indispensable. Ils se sont occupés de toutes les démarches. J'avais heureusement souscrit un contrat d'assurance auprès de Groupama, ce qui a limité les frais qui s'élevaient à des sommes considérables ». 

Jean-Louis a vu arriver, dans les 72 heures après son arrêt, les salariés du service de remplacement. Ils ont pu effectuer les travaux indispensables au bon fonctionnement de la ferme : « J'ai eu à faire à quatre personnes différentes sur ces trois périodes d'arrêts. À chaque fois je suis tombé sur de véritables professionnels de l'agriculture, effectuant parfaitement les tâches du quotidien. Il s'agissait le plus souvent de fils d'agriculteurs ayant pour but de s'installer à leur tour et profitant de cette expérience tout en obtenant un salaire. J'ai eu également des exploitants agricoles qui souhaitaient obtenir un complément de revenu ».

Propos recueillis par Sébastien Joly