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Biodiversité : quand l’AB entre en piste sur les BA
En cette journée mondiale de la biodiversité, focus sur la désartificialisation des terres, une des 90 actions listées par le Plan Biodiversité lancé en 2018. Quand l’agriculture, biologique ou pas, entre en piste sur d’anciennes bases ariennes (BA).
Quel sont les points communs entre la base aérienne BA 217 de Brétigny-sur-Orge (Essonne), la BA 112 de Reims (Marne) ou encore la BA 128 de Metz-Frescaty (Moselle) ? Elles ont toutes fait les frais du Plan de modernisation de la Défense, lancé en 2008, et qui s'est traduit pas la fermeture de 83 sites militaires sur le territoire national, dont 11 bases aériennes. Ces trois bases ont un autre point commun : leur reconversion intègre des projets à vocation agricole, cohabitant, ou pas, avec d'autres activités économiques (entrepôts logistiques, studios de tournage...). En dépit des hangars et des pistes bitumées, les bases aériennes font la part belle aux terres agricoles, qui peuvent ainsi retrouver une fonction nourricière, fortement contrainte sinon proscrite, du fait des vols d'aéronefs militaires.
Base de transfert agroécologique
En Champagne par exemple, la BA 112 couvre 420 ha, dont 240 ha de terres agricoles. Propriété de l'association TerraSolis, l'ex-base accueille TerraLab, une plateforme dédiée à l'innovation, plus particulièrement centrée sur l'évaluation de la multi-performance des systèmes agricoles. Les expérimentations sont développées à grande échelle, pour ne pas dire en grandeur nature, grâce à l'implication d'une exploitation agricole, en l'occurrence la Scea Ferme 112, dont les 6 exploitants associés ont depuis 2016 la charge de tester de nouveaux systèmes culturaux, aux accents agroécologiques (biodiversité, bioéconomie) et agrotechnologiques (numérique). L'ex-base aérienne est ainsi une base de transfert des nouveaux savoirs, une vitrine de l'agriculture du futur, tant pour les professionnels que pour le grand public, auquel est réservé un parcours de la biodiversité.
Ferme de l'envol
A Brétigny-sur-Orge (91), le projet porté par Cœur d'Essonne Agglomération (21 communes, 200.000 habitants) sur l'ex-base aérienne 217 (300 ha), réserve 75 ha de surface agricole, mise à la disposition de l'association Fermes d'avenir. Les terres sont exploitées par la Ferme de l'envol, une Scop (Société coopérative et participative), comptant aujourd'hui quatre associés, dont deux maraichers bio et une paysanne boulangère, ayant vocation à recruter d'autres agriculteurs sous statut de sociétaire-salarié. D'ici à 5 ans, la Ferme de l'envol va muer en exploitation bio de polyculture-élevage ayant vocation alimenter la population locale en pain, produits laitiers, fruits et légumes, via différents circuits commerciaux (vente directe, Amap, restauration collective, GMS...).
La Ferme de l'Envol c'est l'histoire d'un collectif d'agriculteurs qui a un but : créer une ferme #agroécologique sur une ancienne base aérienne. Soyez acteur de cette belle histoire en votant pour leur projet afin de les aider à remporter 65 000 € ! https://t.co/XqWI0Pt9iZ pic.twitter.com/VwtDFoh8FP
— Fermes d'Avenir (@FermesdAvenir) 7 mai 2019
Espace-test à l'installation
La ferme emploiera 13,5 équivalents temps plein pour un chiffre d'affaire visé de 1,4 M €. Un modèle que Cœur d'Essonne souhaite voir essaimer sur son territoire, avec un objectif de 100 fermes analogues d'ici à 10 ans. L'association Fermes d'avenir est également engagée dans la création d'un pôle agricole sur l'ex-base 128 (400 ha) de Metz-Frescaty (Moselle), propriété de Metz-Métropole. Environ 20 ha seront réservés à des éleveurs et maraichers bio, auxquels s'ajouteront 5 ha faisant office d'espace-test à l'installation.