Ceta : Didier Guillaume tente de rassurer les agriculteurs

Le Ceta n’est « pas une menace », a martelé le ministre de l’Agriculture sur BFMTV le 30 juillet. Insistant sur la qualité des services français de détection des fraudes, il dit comprendre la colère des agriculteurs mais condamne les violences.

Le Ceta provoque la colère des agriculteurs, d'une partie des politiques et de nombreuses associations environnementalistes et de consommateurs, mais Didier Guillaume se veut rassurant : l'accord signé avec le Canada n'est « pas une menace », a-t-il affirmé le 30 juillet dans la matinale de BFMTV. « Nous avons mis en place avec le gouvernement un comité de suivi pour vérifier qu'il n'y a pas de concurrence déloyale, et que l'on n'importe pas de produits que nous ne voulons pas », a-t-il fait savoir. Et de marteler : « la France n'importera pas l'agriculture qu'elle ne veut pas ». 

Le ministre dit comprendre les inquiétudes des agriculteurs. Il se veut rassurant : « Nous allons faire des vérifications ! Il faut y croire ! » Mais comment être sûr que des viandes issues de bêtes nourries aux farines animales ne seront pas importées en France ? « Les services sanitaires français sont les plus efficaces du monde » a assuré Didier Guillaume, prenant pour exemple le récent scandale de la viande polonaise avariée. « Quand la viande polonaise est entrée en France de façon frauduleuse, nous avons mis trois jours pour récupérer 800 tonnes de viande », a-t-il rappelé (il s'agissait en fait de 800 kilos).  

Interrogé sur la colère des agriculteurs et ceux qui se sont attaqués à des permanences de LaREM après le vote du Ceta, il répond : « Que serait un pays si, à chaque fois qu'un député votait un texte qui ne correspondait pas à tel ou à tel, il était attaqué, montré du doigt ? Non, c'est impensable. Je veux apporter ma solidarité aux députés qui ont été visés ». « Il faut respecter la démocratie », a-t-il ajouté. 

Il a en revanche admis qu'il était « absurde » de devoir voter un traité déjà en application. « C'est un vrai problème, et ça me choque. Cela ne se passera pas comme ça pour l'accord du Mercosur », a-t-il déclaré. Une assertion qui aura toutes les peines du monde à convaincre les opposants à ces accords de libre-échange.