"Le Ceta est un bon accord" : au Space, Didier Guillaume réaffirme sa position

Devant les représentants des syndicats et des filières agricoles réunis au Space à Rennes, le ministre de l’Agriculture a réaffirmé que l’accord avec le Canada était « un bon accord » et a tenté de rassurer les éleveurs bovins.

Concernant les accords de libre-échange, Didier Guillaume s'est réjoui de voir un front syndical totalement uni. « Je suis plutôt content que les syndicats agricoles parlent d'une seule et même voix », a-t-il ironisé le 10 septembre lors de sa visite au Space de Rennes. « J'espère que dans le cadre de la préparation de la future PAC vous ferez la même chose », a-t-il poursuivi sur le même ton, face aux représentants des syndicats et de la profession agricole.

Un peu plus tôt, dans les allées du salon, il avait été interpellé par le Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne, au sujet de l'accord de libre-échange Ceta avec le Canada. « Le Ceta, et tous les accords de libre-échange, sont néfastes aux paysans », a dénoncé le porte-parole. « On ne peut pas vouloir exporter nos produits sans vouloir importer », a affirmé Didier Guillaume. « Le gouvernement est favorable aux accords de libre-échange », a-t-il rappelé, estimant que de toute façon, avec ou sans accord, le commerce entre les différents pays se faisait depuis des années. Il a rappelé que pour le lait, le fromage, les vins ou les spiritueux, le Ceta était un « excellent accord », qui avait permis une progression des exportations françaises vers le Canada. « Je comprends l'inquiétude de la filière bovine, a fait savoir le ministre. Mais depuis deux ans que le Ceta est en place, nous avons importé seulement 12 tonnes de viande bovine en France. Ce n'est pas ça qui va déstabiliser la filière ! »

Cap vers la Chine

« La filière bovine doit se réorganiser », a affirmé Didier Guillaume, prenant l'exemple des possibilités d'exportations vers la Chine, qui ne sont aujourd'hui selon lui « pas à la hauteur ». « Nous ne sommes pas capables d'exporter plus de 30 tonnes de bœuf vers la Chine », a regretté le ministre. « L'objectif que nous avons fixé, c'est 2 000 tonnes dès l'année prochaine, pour arriver à 15 000 ou 20 000 tonnes », a-t-il lancé, affirmant qu'il fallait que « tous les maillons de la chaîne bougent » afin de permettre une remontée des prix et une hausse des revenus des éleveurs.