Négociations commerciales: le bio français se sent menacé par la guerre des prix

La filière bio française a dénoncé lundi la guerre des prix qui s'exerce lors des négociations commerciales avec la grande distribution, laquelle risque de la "fragiliser" au bénéfice des produits bios importés.

Le Synabio, syndicat de l'agroalimentaire biologique, qui publie pour la première fois un observatoire des négociations commerciales, a évoqué la "forte pression" des distributeurs. "Cette pression s'exerce d'abord sur les tarifs:  28% des entreprises bio se voient ainsi réclamer une baisse de tarif avant toute discussion. A l'issue des premiers rounds de négociation, cet indicateur monte à 40%", a affirmé le Synabio dans un communiqué. La cause de ce phénomène, l'appétit grandissant des consommateurs et par ricochet de la grande distribution pour les produits bio, "désormais au coeur de la stratégie" de ces enseignes.

En 2018, le chiffre d'affaires cumulé du bio en grande distribution "dépassera les 4,5 milliards d'euros. Leclerc entend doubler son chiffre d'affaires d'ici 2022 tandis que Carrefour envisage de le quadrupler", a rappelé le Synabio, qui souligne que cet engouement permet "de compenser l'évolution négative de certains marchés conventionnels".

Le Synabio craint que le phénomène aille en s'aggravant dans les prochains mois et les prochaines années: "Avec une concurrence croissante, on risque d'avoir une pression croissante sur les fournisseurs, chaque enseigne essayant de sortir des prix plus attractifs", a déclaré à l'AFP Charles Pernin, délégué général du Synabio.