Comment mieux mesurer le retour sur investissement ?

Par rapport aux investissements réalisés sur l’exploitation, il est naturel d’espérer que chaque projet entrepris apporte bénéfices économiques, productivité et gains en qualité de vie. Cogedis vous donne les clés pour mieux mesurer votre retour sur investissement.

Un indice financier fondamental : le RSI

En amont de tout investissement, l'exploitant évalue le niveau de rentabilité du projet. Pour l'accompagner dans ce calcul, il peut se fier au RSI, le retour sur investissement, un indice tout à fait fondamental, qu'il convient de calculer avant de s'engager. Le retour sur investissement (ou ROI, Return on Investment en anglais) est avant tout un indicateur financier qui permet de mesurer et de comparer la rentabilité de chaque investissement.

Dans le secteur agricole, les investissements sont souvent subis et vécus comme des contraintes car ils revêtent dans bien des cas un caractère obligatoire : « Le moteur de mon tracteur est cassé, mieux vaut racheter du neuf », « Ma fumière n'est plus aux normes, il faut bien que je l'agrandisse ! » Etc. Pourtant, l'analyse des projets, décryptés à la lumière du RSI, permet dans certains cas de mieux orienter ses choix en matière d'investissement en particulier matériels afin d'opter pour l'option la plus rentable : acquérir en propre, acheter à plusieurs, différer l'investissement dans le temps ou bien encore choisir de déléguer.

Exprimé en pourcentage, le RSI prend en compte l'argent investi pour le comparer à l'argent gagné. Il permet en outre de déterminer « la durée de rentabilité », c'est-à-dire d'estimer à quel moment, en prenant pour point de départ le démarrage du projet, l'exploitant rentrera dans ses frais. Ainsi, l'indicateur concerne principalement les projets d'investissement générateurs de recettes nouvelles sur l'exploitation (nouvel atelier, diversification...) ou encore générateurs de gains de productivité sur les productions actuelles (robot de traite, automatisation de la chaîne d'alimentation...)

Prendre en compte d'autres facteurs

Le calcul du RSI est constitué uniquement d'informations économiques et ne prend pas en compte le risque lié à la nature de l'investissement et aux hypothèses retenues. Ainsi, pour être totalement significatif, il convient de compléter l'analyse du RSI par les notions de risques encourus. Par exemple, un RSI peut être élevé sur un projet et malheureusement dissimuler un taux de risque plus grand en fonction des impacts sanitaire, environnemental, ..., qu'il induit. Par ailleurs, l'impact sur la productivité, le temps de travail et la qualité de vie doivent être mesurés. Un autre élément d'arbitrage très subjectif est la notion de plaisir qui appartient à chacun.

Par exemple, si un exploitant projette d'ouvrir un gîte rural en parallèle de ses activités, il aura tout intérêt à finement évaluer l'impact que cette nouvelle activité aura sur son temps de travail. En effet, il va de soi que des temps de disponibilité et de dialogue avec les locataires vont s'imposer, voire se révéler  indispensables pour la réussite de ce projet touristique. Idem pour les exploitants qui se tournent aujourd'hui vers la production d'électricité ou de gaz à la ferme (méthanisation, photovoltaïque, ...). Au delà du temps de travail, ces activités nécessitent des compétences nouvelles qu'il va falloir acquérir.  

En conclusion, en amont de chaque investissement, les exploitants peuvent s'appuyer sur le RSI en n'oubliant pas de calculer le risque encouru, l'impact sur la productivité, le temps de travail et la qualité de vie.

ETUDE DE CAS

Exemple de calcul de RSI