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John Deere, 100 ans au compteur (des tracteurs)
Née en 1837, la marque fête cette année ses 100 ans en tant que tractoriste. Deux acquisitions réalisées aux États-Unis en 1918 puis en Allemagne en 1956 constitueront les fondements du constructeur dans le domaine des tracteurs.
Lorsque que nait John Deere le 7 février 1804 à Rutland dans l'État du Vermont et lorsqu'il fonde l'entreprise éponyme en 1837 à Grand Detour dans l'État de l'Illinois, le tracteur ne fait évidemment pas partie du paysage agricole, ni dans le Midwest ni ailleurs. Avant l'émergence du pétrole et des moteurs à explosion, c'est en effet la vapeur qui anime les premières machines, notamment le fardier, le premier véhicule automobile de tous les temps, conçu par l'ingénieur militaire français Joseph Cugnot en 1770 et voué à déplacer les canons. Dans le secteur agricole, la vapeur sera à l'origine d'une charrue automotrice (!), visible en Angleterre en 1834, avant d'être mise à profit sur les tracteurs par un certain Jerome Increase Case à Chicago (Illinois) à partir 1869. La charrue, c'est elle met le pied à l'étrier du forgeron John Deere, qui démarre son activité en 1837 avec la mise au point d'un versoir en acier poli à partir d'une lame de scie cassée, déjouant le problème d'adhérence des terres lourdes sur la fonte alors en usage.
Waterloo Boy, un ancêtre du tracteur agricole
Entre 1837 et 1918, John Deere fabriquera, outre différents types de charrues (à mancherons, à siège, butteuses), des cultivateurs, des herses, des semoirs à grains et de précision, des remorques, des équipements de récolte... En 1918, John Deere acquiert la Waterloo Gasoline Engine Company basée dans l'Iowa. Celle-ci est à l'origine du premier tracteur agricole à essence, le Waterloo Boy, sorti en 1892 et doté d'une puissance de 16 ch. C'est en effet à la fin du XXème siècle que va s'écrire l'histoire du moteur thermique à deux temps (en 1872 par l'Américain George Brayton) à quatre temps (par l'Allemand Nikolaus Otto en 1876), à carburateur (par l'Allemand Gottlieb Daimler en 1890), à allumage par compression (par l'Allemand Rudolf Diesel en 1897), suralimenté et turbocompressé par Louis Renault en 1902, Renault qui produira ses premiers tracteurs agricoles à chenilles en 1919, dérivés des chars légers sortis de Billancourt à partir de 1917. En 1918, John Deere commercialise donc ses premiers tracteurs Waterloo Boy N de 12 ch mais c'est en 1923 que le cerf bondissant, l'emblème de la marque depuis 1876 fera son apparition sur le premier tracteur vert et jaune, en l'occurrence le Model D, qui sera produit entre 1923 et 1953, parallèlement aux modèles B, L, A M, R avant d'adopter une dénomination chiffrée à compter de 1956 (520, 730, 3010...).
A Mannheim les tracteurs, à Saran les moteurs
1956, c'est l'année où John Deere acquiert l'entreprise allemande Heinrich Lanz AG, basée à Mannheim, fabricant des tracteurs Bulldog depuis 1921 et de moissonneuses-batteuses. L'inscription Lanz disparaitra en 1969 avec la sortie du premier 6 cylindres (3120) de l'usine de Mannheim. Plusieurs innovations jalonneront l'histoire des tracteurs John Deere telles la direction assistée (1954), la transmission Powershift (1964), le cadre de sécurité ROPS (1966), la cabine Sound-Gard (1973). Aujourd'hui, l'usine fabrique, à raison de 27 100 unités annuelles (2017), la série 6 R d'une puissance comprise entre 90 ch et 250 ch. C'est l'une 12 usines de tracteurs de John Deere au monde. En ce qui concerne les moteurs, l'usine allemande est notamment alimentée par l'usine française de Saran (Loiret) l'une des six usines de la division moteur JDPS. Mise en service en 1965, l'usine occupe 36 ha dont 6 couverts et emploie environ 850 salariés produisant 50 000 moteurs par an. Certifiée Iso 9001, Iso 14001 et Ohsas 18001, l'usine exporte ses moteurs vers tous les continents, en s'adaptant aux différentes normes en usage.