Tarissement : sécuriser encore plus avec les hautes productrices

S’il est possible de faire du traitement sélectif avec des hautes productrices, des précautions s’imposent.

À l’approche de la dernière traite, l’objectif est de réduire le volume mammaire afin de limiter la présence de lait résiduel et d’éviter les pertes de lait après tarissement. « Le niveau de production est un gros facteur de risque, rappelle Jean-Pierre Massoz, vétérinaire à Littoral Normand. Mieux vaut ramener la production à moins de 15 litres par jour. Or, les hautes productrices sont parfois taries à plus de 30 litres. » En Bretagne, plus d’un tiers des vaches produisent encore plus de 20 kilos au tarissement.

À l’arrêt de la traite, un bouchon de kératine se forme naturellement en quelques jours dans le canal des trayons pour empêcher les bactéries d’entrer dans la mamelle. Mais chez les hautes productrices, les pertes de lait sont plus fréquentes et ce bouchon se met en place plus difficilement. « Des études ont montré que chez les vaches produisant plus de 21 litres, la moitié des sphincters sont encore ouverts six semaines après l’arrêt de la traite. »

Diminuer la production et obturer le trayon

« Je préconise de couper le concentré une semaine avant le tarissement », indique Philippe Le Page, vétérinaire dans le Finistère. La prévention passe aussi par la fréquence de traite. En robot, il est possible de la réduire progressivement un mois avant la date de tarissement prévue, et en salle de traite, la vache peut sauter une traite sur deux la semaine précédente, mais ce n’est pas toujours simple dans la pratique…

« Il existe des produits « coupe-lait », suggère Jean-Pierre Massoz. Ce sont des additifs alimentaires à base d’extraits de plantes connus pour leur action antilactogène. » Des bolus composés de sels anioniques (chlorure d’ammonium, chlorure de calcium et sulfate de calcium) peuvent également être administrés entre 8 et 12 heures avant la dernière traite pour réduire la production.

Plus encore que les autres vaches, les hautes productrices sont sujettes à l’obturateur. « Ce dernier réduit les pertes de lait, sans les empêcher toutefois complètement, précise Frédéric Lemarchand, de Zoetis. Mais les éleveurs observent néanmoins une involution de la mamelle plus rapide avec l’obturateur. »