Un index génomique sur la durée de gestation chez Gènes Diffusion

A l’automne 2021, l’organisme de sélection Gènes Diffusion diffusera un nouvel index génomique GDScan sur la durée de gestation. Il se révèle intéressant pour affiner les choix d’accouplement, en balance avec les facilités de naissance.

Cet index est construit à partir des données du programme Valoris 38, qui a porté sur plus de 5000 vêlages par an pendant cinq ans, et à partir des données d’IA des élevages rattachés à son organisme de sélection dont dispose Gènes Diffusion - date d’IA et date de vêlage étant connues.

« Au total, les durées de 154 000 gestations de charolaises ont été analysées par les chercheurs de Gènes Diffusion » a expliqué Mathieu Bobineau, technicien génétique Apis Diffusion lors d’une porte-ouverte à la ferme expérimentale des Etablières (Vendée). Seulement les gestations « normales », d’une durée comprise au sein d'une fourchette donnée, ont été étudiées pour écarter les avortements ou les gestations anormalement longues.

Ces données ont permis d’établir un nouvel index génomique, qui sera publié en octobre 2021 pour tous les taureaux d’IA et sera également disponible pour toutes les femelles génotypées GDScan.

Il s’appelle durée de gestation DGest, et se formule, comme les autres index génomiques GDscan, par une note allant de 0 à 10. La note 0 correspond à une durée moyenne de gestation « très longue » de 293,5 jours, et la note 10 à une durée moyenne de gestation « très courte » de 281,5 jours.

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Cet index prend en compte l’effet du sexe du veau, du rang de vêlage, de la combinaison troupeau/année/saison, ainsi qu’un effet direct du veau et un effet maternel. « L’héritabilité est très bonne. Elle est de 0,6» informe Mathieu Bobineau. « De bons niveaux de CD sont aussi obtenus ».

Un argument pour affiner les choix d’accouplement

Pour les éleveurs, cet index apporte une information intéressante pour affiner les choix d’accouplement. « C’est à mettre en balance avec l’index FNAIS » explique Mathieu Bobineau. « Par  exemple Mimosa, qui a un très bon index FNAIS, a également un excellent DGest à 9,3. Ceci correspond bien aux remontées du terrain selon lesquelles ses veaux naissent en moyenne sept jours avant terme. Ces deux index allant dans le même sens, c’est un argument supplémentaire pour dire que ce taureau s’utilise bien sur génisses pour un vêlage à trois ans ou trente mois. »

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Dans l’autre sens, prenons l’exemple d’un taureau qui est à 105 en FNAIS. On considère en général qu’il est possible de l’utiliser sur génisses pour un vêlage à trois ans. Mais si ce taureau révèle un DGest inférieur à 5, cela incitera à le réserver plutôt pour des primipares, voire juste pour des vaches.

« Cet index permet aussi de « faire du correctif » » complète Sébastien Landemaine, responsable génétique races allaitantes chez Gènes Diffusion. « Un éleveur pourra pour ceci utiliser des taureaux bons en Dgest sur des souches à longue gestation, afin de ne pas cumuler sur ces gestations non souhaitables. »

Un indicateur supplémentaire de la facilité de naissance

C'est aussi un index très utile pour la sélection des animaux candidats à la diffusion. « DGest est un indicateur supplémentaire favorable aux facilités de naissance » précise Sébastien Landemaine. « Un jeune mâle candidat à l'achat et à la diffusion, qui serait neutre en facilités de naissance mais disposerait d'une indexation favorable en DGest aura davantage de chance de basculer dans la catégorie "utilisable sur génisses" qu'un taureau ayant un index DGest inférieur à 5. » Le spécialiste constate d’ailleurs que cet index est particulièrement apprécié et utilisé par les étrangers, qui le prennent comme le meilleur indicateur de la facilité de naissance.

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