Remaniement ministériel : Julien Denormandie pour l'Agriculture

Le nouveau gouvernement de Jean Castex conserve un ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation, avec à sa tête Julien Denormandie, qui s'occupait jusqu'alors du logement. Âgé de 39 ans, ce fidèle d'Emmanuel Macron est attendu sur de nombreux dossiers agricoles en cours.

Passé par plusieurs cabinets à Bercy sous la présidence de François Hollande, Julien Denormandie rejoint la campagne d'Emmanuel Macron dès son lancement fin 2016, alors qu'il connaît déjà le futur chef de l'Etat depuis plusieurs années. Paradoxalement, l'élection de M. Macron devait marquer la fin du jeu politique pour M. Denormandie qui comptait rejoindre le privé, chez l'assureur Axa. Mais dans les premières semaines du quinquennat, en juin 2017, le voici rattrapé pour s'occuper du logement, d'abord comme secrétaire d'Etat. Une grosse année plus tard, il devient ministre du Logement. Le 6 juillet 2020, le voici nommé ministre de l'Agriculture.

"La FNSEA sera, comme elle l'a été avec le ministre Didier Guillaume dont elle tient à saluer l'engagement pour l'agriculture, un partenaire ouvert et à l'écoute du nouveau ministre. Mais aussi un partenaire exigeant car la période qui s'ouvre est une opportunité pour redonner un élan à la production agricole française après des années de doutes", a réagi le syndicat majoritaire dans un communiqué.

"Nous serons un partenaire exigeant, comme d'hab'", répète auprès de l'AFP la présidente de la FNSEA Christiane Lambert, satisfaite que l'agriculture et l'alimentation conservent un ministère à part entière. "J'ai hâte de le rencontrer", a-t-elle ajouté au sujet de Julien Denormandie, évoquant un profil de "ministre jeune et moderne" à la formation d'ingénieur agronome.

Christiane Lambert note que "beaucoup de sujets" patientent sur son bureau, en particulier la négociation du budget de la PAC et l'accompagnement des secteurs en crise du fait de l'épidémie de Covid-19. La présidente de la FNSEA attend aussi sa vision de la reconquête de la souveraineté alimentaire promise par le président Macron à la faveur de la crise sanitaire.

Jeunes agriculteurs (JA) demande de son côté "au nouveau ministre de l'Agriculture de travailler étroitement avec la ministre de l'Écologie, Barbara Pompili, avec qui nous dialoguerons également, afin d'accompagner les agriculteurs dans les transitions, notamment la lutte contre le changement climatique, dans une logique incitative plutôt que punitive, et de façon pragmatique plutôt que dogmatique".

À la Confédération paysanne, Nicolas Girod regrette que le profil de Julien Denormandie, fidèle du chef de l'État, ne laisse pas augurer de "rupture avec le gouvernement précédent et les politiques ultralibérales". "On va attendre de le rencontrer et nos premiers échanges pour juger", relève toutefois le porte-parole du syndicat.

Président des Chambres d'agriculture, Sébastien Windsor dit avoir "moins d'attentes que des propositions à faire". Il "propose" ainsi "que les agriculteurs puissent bâtir avec lui une vraie politique qui accompagne les transitions nécessaires" face aux difficultés économiques, aux "attentes environnementales fortes" ou encore au changement climatique.