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Se lancer en agriculture de conservation des sols (ACS)
3 questions à Michel Schietequatte, directeur de Maschio Gaspardo France
Michel Schietequatte est le directeur de la filiale française de Maschio Gaspardo, entreprise spécialisée dans la production de machines agricoles pour le travail du sol, le semis et la protection des plantes. Agronome de formation avec plus de 25 ans d’expérience dans le secteur du machinisme agricole, il répond à nos questions sur l’agriculture de conservation des sols et sa vision de l’avenir pour ce système de culture.
Quelles sont les raisons qui poussent les agriculteurs à s’engager en ACS ?
Michel Schietequatte : Après avoir conquis certains agriculteurs au Brésil, en Angleterre et en l’Italie, l’ACS se démocratise progressivement en France. Nous pouvons dire que les agriculteurs sont à la recherche de nouveaux défis. Plusieurs raisons incitent à se lancer en ACS, notamment les bénéfices environnementaux, économiques, agronomiques qu’elle génère. En la pratiquant, l’agriculteur obtient une structure du sol améliorée, plus riche en matières organiques, mieux fertilisé grâce aux couverts. Toutes ces composantes permettent au sol de résister aux aléas climatiques ou bien encore de lutter contre l’érosion. C’est aussi une manière de lutter contre le changement climatique, s’engager pour l’environnement notamment en réduisant les GES et en stockant le carbone dans sol. L’ACS est un beau système pour préserver le sol, apporter plus de biodiversité à son champ et générer de la rentabilité !
Quels sont les points de vigilance à observer lors de sa transition en ACS ?
Michel Schietequatte : La période de transition peut s’avérer être compliquée si l’agriculteur ne respecte pas la majorité des bases de l’agriculture de conservation des sols, notamment les rotations, la faible perturbation du sol et l’introduction de variétés plus résistantes. En respectant la majorité de ces critères, l’agriculteur peut ne pas faire face à une baisse de rendement et de rentabilité. En revanche, ceux qui se sont lancés dans le semis direct tout en cultivant tel qu’ils le faisaient en agriculture conventionnel ont connu une période de transition assez longue (environ 3-5 ans).
Les cultures industrielles (pommes de terre, betteraves, lin textile…) sont fortement conditionnées par le travail du sol, ce qui rend leurs productions plus laborieuses en ACS. Cependant rien n’empêche la mise en place de cultures telles que les céréales ou le colza. L’agriculture est une histoire de compromis et d’adaptation. Ça serait une hérésie et un grand risque de se priver de cultures à haute valeur ajoutée dès qu’on a la structure pour les produire.
Quels types d’équipements recommandez-vous ?
Michel Schietequatte : En se tournant vers l’agriculture de conservation des sols, il faut espérer n’avoir plus qu’un semoir et un pulvérisateur sur l’exploitation. En effet, l’objectif est de travailler au minimum le sol et de faire travailler les plantes. Bien entendu, à un moment donné, il faudra veiller à avoir un bon broyeur pour détruire les couverts végétaux ou les chaumes après le semis. Comment choisir entre un semoir à dents ou à disques ? D’après certains agronomes, les deux sont conseillés pour avoir un panel de solutions différentes lorsqu’on implante une graine. En réalité, la question économique prend souvent le dessus, car les semoirs ont un coût assez onéreux. Le semoir à disques est préconisé dans un premier temps, il se détache de par sa polyvalence et son moyen d’implantation. Nos clients qui pratiquent déjà du semis direct optent pour des machines peu équipées (sans options, mis à part avoir une double trémie) mais plus larges afin de semer les produits au bon moment, dans de bonnes conditions. Par ailleurs, ceux qui s’en sortent le mieux en ACS ont préféré attribuer une partie de leur budget dans les espèces à implanter que dans des options secondaires.
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