Se lancer en agriculture de conservation des sols (ACS)

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Démarrer sur un sol sain

Un diagnostic complet est essentiel pour une meilleure compréhension des mécanismes vivants qui animent votre sol. C’est également une étape capitale : une fois le potentiel de départ de votre sol évalué, vous pourrez en corriger certaines faiblesses ou carences identifiées avant d’enclencher votre transition.

« Arrêter tout travail du sol va remettre en cause tout le fonctionnement du sol : le métal devra être remplacé par le végétal. Tout problème de sol, en particulier de structure, pénalisera une évolution optimale de la biologie », prévient l’Apad dans son guide « Les clefs de réussite pour amorcer sa transition en Agriculture de Conservation des Sols ».  Il est donc fortement recommandé de démarrer sur un sol sain.

Dans l’idéal, un sol sain présente une porosité homogène, une MO équilibrée, une richesse en carbone, une vie biologique intense, une structure correcte, pas d’excès d’eau…  Ce que l’on peut attendre en partie des bénéfices de l’ACS !

Dans la pratique, et pour commencer, il s’agit d’un sol où vous aurez préalablement résolu les problématiques de structure et de pression d’adventices les plus flagrantes afin de mettre toutes les chances de votre côté. Les bouleversements du sol réclamés pour ces « corrections », seront les derniers pratiqués avant de vous lancer. 

Corriger les derniers problèmes

Si la structure de votre sol est trop compactée, vous pourrez par exemple la reprendre par un outil à dents en profondeur. C’est le cas de Frédéric Rémi, chef de culture à la Ferme du Domaine de Saint-Lubin dans le Val d’Oise. Arrivé sur cette l’exploitation de 450 ha en 2008, il a été confronté à des terres compactées lors de sa transition vers l’ACS. « L’idéal est de fissurer le sol avec un outil adapté sans bouleverser ses horizons afin de créer une porosité mécanique, puis de semer immédiatement un couvert pour la remplacer par une porosité biologique avec des racines vivantes », indique-t-il.

De la même manière, vous pourrez pratiquer un dernier gros labour pour enfouir le stock semencier d’adventices en cas de forte pression puis y implanter un couvert adapté pour débuter sa nouvelle structuration biologique.

Dernier cas de figure : si votre sol présente un taux d’acidité pouvant pénaliser la biologie de votre sol, il est conseillé de corriger son pH par un dernier chaulage incorporé dans les 20 premiers centimètres, puis de semer un couvert.

Protéger son sol

Cette phase de transition est délicate car l’équilibre biologique et la vie de votre sol vont progressivement et naturellement se développer durant 3 à 5 ans, voire plus. Le sol étant peu résilient, il sera important de le préserver du tassement et de le protéger par une implantation permanente de cultures et/ou de couverts végétaux durant cette période. Bien évidemment, tout bouleversement du sol - si minime soit-il - compromettra irrémédiablement le développement de l’équilibre en cours et imposera une remise des compteurs à zéro.

Avec l’implantation de vos premiers couverts, vous tracez désormais un nouveau sillon vers de nouvelles pratiques !  Nous vous invitons à les approfondir ensemble dans la suite de ce guide.

Les couverts végétaux sont l'un des piliers de l'agriculture de conservation des sols (crédit photo : Apad)
Les couverts végétaux sont l'un des piliers de l'agriculture de conservation des sols (crédit photo : Apad)

 

>> Cliquez ici pour accéder au chapitre 6 : "Les couverts végétaux : « l’assurance vie » des sols"

 

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