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Sécuriser ses prix sur les marchés à terme
Historique des marchés à terme
Les marchés à terme et leur mode de fonctionnement reposent sur des pratiques ancestrales dont on retrouve des traces dans la Grèce et la Rome Antique. C’est ainsi que les Grecs et les Romains formalisèrent les échanges de marchandises et mirent en œuvre la notion de marchés centralisés. Dès le XIIIème siècle, la pratique de la négociation avec la livraison différée d'une qualité standard s’est répandue en France et en Grande-Bretagne.
Le XIXème siècle marque l'avènement de l'histoire moderne des marchés à terme, étroitement liée à l'essor du commerce et du négoce des grains dans le Middle West des Etats-Unis. Les déséquilibres ponctuels entre l'offre et la demande, ainsi que les problèmes de transport et de stockage aboutissaient à une situation chaotique qui compromettait la pérennité des producteurs et des transformateurs. Le développement des transactions avec livraison différée permit alors aux intervenants de gérer ces risques de fluctuation.
Le Chicago Board of Trade, ou premiers marchés à terme organisés, ont démarré en 1848.
L’arrivée en France des marchés à terme
La Bourse de commerce, ancienne halle au blé de Paris, a déjà des marchés à terme sur les marchandises dès le début du XXème siècle, dont ceux sur les céréales qui vont être interdits par une loi de 1936.
Dans les années 1960, sont inaugurés des contrats à terme notamment sur le cacao, le café et les sucres blancs. lls vont perdurer jusqu’au début des années 2000.
Le Matif et les matières premières agricoles (les marchandises)
Dans un contexte de dérégulation du marché européen (la réforme de la PAC de 1992 ayant entraîné une réduction du soutien par les prix), les opérateurs européens en oléagineux se sont retrouvés confrontés à la concurrence du marché mondial, impliquant ainsi une fluctuation accrue des prix et une hausse de la volatilité.
Cette nouvelle situation, qui induit une incertitude sur le niveau des prix futurs, a généré un besoin nouveau de transparence, d’information et de gestion du risque.
- Le contrat à terme Colza, lancé en 1994 avec l’interprofession des oléagineux, constitue de fait une véritable référence pour l’ensemble des contrats à terme sur produits agricoles lancés ultérieurement en Europe.
- Le contrat à terme sur le Blé de Meunerie (N°2), ouvert en 1998 après une première version lancée en 1996, est basé sur un blé de qualité standard livrable par un transfert de propriété en silos agréés à Rouen, Dunkerque, La Pallice ou Montoir. La grande simplicité des caractéristiques, calées sur les pratiques du marché physique européen, en font la référence mondiale du prix du blé européen, lisible par tous les professionnels internationaux.
- Viendra ensuite le contrat maïs, lancé en 1999 en livraison FOB (Free On Board) Atlantique pour ensuite, évoluer en rendu silo à Bordeaux, Blaye, Bayonne, La Pallice, Nantes, Dunkerque ou Gand.
Les contrats à terme ont pour but de refléter le prix du marché physique et de son sous-jacent. C’est pour cette raison que des modifications ont été apportées au fil des changements et évolutions du marché. Par exemple, le changement de configuration du marché européen du maïs a vu l’ajout des points de livraison de Gand et Dunkerque en 2019, reflétant davantage la situation du marché import de ces dernières années. D’autres évolutions ont vu les caractéristiques des contrats modifiées, comme la mention « non OGM » en colza pour se conformer à la réglementation européenne en vigueur ou encore, l’ajout du taux de protéine comme critère pour le contrat blé.
Les contrats à terme sont également sous la régulation des autorités financières qui s’assurent du bon fonctionnement des marchés. La directive européenne MiFID 2, entrée en vigueur en 2018, a entre autres, l'objectif de limiter l’influence des acteurs financiers sur le cours des matières premières et d’encadrer également le reporting des positions.
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