L'équipe Pleinchamp vous souhaite de joyeuses fêtes ! 

Selon une &eacute;tude de l'institut Ipsos pour l'Observatoire Leclerc des&nbsp;nouvelles consommations, 37% des Fran&ccedil;ais se d&eacute;clarent de plus en plus&nbsp;"pr&eacute;occup&eacute;s par la dimension &eacute;thique de ce repas traditionnel" et 21% des&nbsp;personnes impliqu&eacute;es dans la pr&eacute;paration de ce repas choisissent avant tout&nbsp;des produits respectueux de l'environnement.&nbsp;"En raison d'une demande de plus en plus forte des consommateurs sur les&nbsp;modes d'&eacute;levage et la provenance des aliments, les producteurs n'auront plus&nbsp;d'autre choix que la transparence", rel&egrave;ve Wendy Si Hassen, charg&eacute;e de mission&nbsp;alimentation &agrave; l'association CLCV (Consommation, logement et cadre de vie),&nbsp;aupr&egrave;s de l'AFP.En cette p&eacute;riode de l'ann&eacute;e, "on pr&eacute;conise aux consommateurs d'&ecirc;tre&nbsp;vigilants et de bien regarder les &eacute;tiquettes" et par exemple pour le saumon,&nbsp;de privil&eacute;gier un produit jamais congel&eacute;, le tranchage &agrave; la main, un salage &agrave;&nbsp;sec, une couleur uniforme.&nbsp;La France est le deuxi&egrave;me pays producteur (28.400 tonnes en 2017) et&nbsp;consommateur (32.700 tonnes mises sur le march&eacute; en 2017) de saumon fum&eacute; en&nbsp;Europe.&nbsp;Chez Labeyrie, qui r&eacute;alise 75% de ses ventes annuelles de foie gras au&nbsp;moment de No&euml;l, "on observe effectivement depuis deux ans que ces attentes&nbsp;(d'aliments plus sains, ndlr) s'expriment de fa&ccedil;on plus forte", explique&nbsp;Jacques Trottier, directeur g&eacute;n&eacute;ral du groupe.&nbsp;Labeyrie s'est ainsi positionn&eacute; sur le saumon sauvage d&egrave;s les ann&eacute;es 90 et&nbsp;sur le bio depuis pr&egrave;s de 15 ans. "On a mis des ann&eacute;es" &agrave; convaincre les&nbsp;distributeurs, "on a ram&eacute;" pour leur faire comprendre que des produits "jug&eacute;s&nbsp;festifs" pouvaient sortir de leur c&ocirc;t&eacute; "sanctuaris&eacute;", ajoute M. Trottier&nbsp;aupr&egrave;s de l'AFP.&nbsp;D&eacute;sormais, plus d'un saumon fum&eacute; bio sur deux vendu en France l'est sous&nbsp;marque Labeyrie.<h2>&eacute;lev&eacute;s en plein air</h2>Pour le foie gras, il n'existe en revanche pas de bio, puisque la m&eacute;thode&nbsp;de production, qui passe par le gavage de l'animal, n'est pas conforme au&nbsp;r&egrave;glement europ&eacute;en sur l'agriculture biologique.&nbsp;La fili&egrave;re porte donc ses efforts sur le bien-&ecirc;tre animal. &Eacute;lev&eacute;s en plein air, canards et oies ont vu leur phase d'engraissement&nbsp;diminuer de moiti&eacute; en trente ans pour passer &agrave; une dizaine de jours, d'o&ugrave; une&nbsp;production plus "naturelle", assure &agrave; l'AFP Marie-Pierre P&eacute;, directrice&nbsp;g&eacute;n&eacute;rale du Comit&eacute; interprofessionnel des palmip&egrave;des &agrave; foie gras (Cifog).&nbsp;Autrefois, les &eacute;leveurs &eacute;taient pay&eacute;s au poids donc ils avaient tendance &agrave;&nbsp;gaver de trop leurs b&ecirc;tes, alors que la "qualit&eacute; optimum" d'un foie est&nbsp;atteinte &agrave; environ 500 grammes, pas plus, explique-t-elle.L'hu&icirc;tre, autre star des tabl&eacute;es, n'&eacute;chappe pas non plus &agrave; la tendance du&nbsp;"mieux manger": "5 producteurs en France b&eacute;n&eacute;ficient d&eacute;j&agrave; du label" bio,&nbsp;affirme Philippe Le Gal, pr&eacute;sident du comit&eacute; national de la conchyliculture et&nbsp;lui-m&ecirc;me producteur dans le Morbihan.&nbsp;L'extr&ecirc;me majorit&eacute; des hu&icirc;tres vendues le sont toutefois en conventionnel&nbsp;car la certification bio "d&eacute;pend essentiellement de la qualit&eacute; de l'eau, un&nbsp;facteur qu'on ne ma&icirc;trise pas toujours", explique M. Le Gal.&nbsp;Cette volont&eacute; de manger plus sain des aliments produits de fa&ccedil;on plus&nbsp;respectueuse de l'environnement est durable, selon les industriels.&nbsp;"Il n'y aura pas de retour en arri&egrave;re" et, m&ecirc;me si ces attentes des&nbsp; consommateurs ne sont pas "majoritaires" en fin d'ann&eacute;e, "elles iront&nbsp;crescendo", avance ainsi Jacques Trottier.Du c&ocirc;t&eacute; de la distribution bio, on tente d'attirer le consommateur avec des&nbsp;produits alternatifs. Ainsi, chez Biocoop, on propose des produits vegan: du&nbsp;"faux gras", 100% v&eacute;g&eacute;tal, &agrave; la place du foie gras ou du "Taramalg", un&nbsp;produit &agrave; base d'algues rempla&ccedil;ant le tarama.


Foie gras, huîtres, saumon : les ingrédients traditionnels du repas de Noël étaient jusqu'à présent "sanctuarisés" car festifs mais, avec la tendance à consommer plus sain et plus local, passent-ils au prisme du "mieux manger" ?


Foie gras, huîtres, saumon : le repas de Noël passe-t-il au prisme du "mieux  manger" ?

Avec seulement 2% des vignobles de la r&eacute;gion de Champagne cultiv&eacute;s selon&nbsp;des principes biologiques, sans engrais chimique ni produit phytosanitaire de&nbsp;synth&egrave;se, les bulles de f&ecirc;te bio restent une niche de luxe. Lise Cheurlin, install&eacute;e avec son fr&egrave;re dans l'Aube, a produit sa premi&egrave;re&nbsp;cuv&eacute;e bio en 2014: "Nous y sommes all&eacute;s tr&egrave;s progressivement en cinq ans, avec&nbsp;l'aide d'agronomes, nous avons diminu&eacute; les doses de produits phytosanitaires,&nbsp;puis utilis&eacute; des huiles essentielles pour donner de la vigueur &agrave; la vigne"&nbsp;explique-t-elle &agrave; l'AFP lors du salon Vinibio, qui s'est tenu mi-d&eacute;cembre &agrave;&nbsp;Paris. "Mais le bio, c'est tr&egrave;s difficile pour nous" dit-elle. La Champagne est&nbsp;situ&eacute;e sur une latitude nord qui d&eacute;finit la limite de la viticulture. Le&nbsp;nombre de jours de pluie favorise le d&eacute;veloppement des champignons qui&nbsp;menacent le raisin et les r&eacute;coltes.<h2>"Les vignobles devenaient bleus"</h2>Le bio est n&eacute;anmoins en "tr&egrave;s fort d&eacute;veloppement", "surtout chez les jeunes&nbsp;vignerons" explique &agrave; l'AFP Maxime Toubart, pr&eacute;sident du Syndicat g&eacute;n&eacute;ral des&nbsp;vignerons de la Champagne (SGV). Il &eacute;tait temps, les vignes champenoises n'ont pas toujours &eacute;t&eacute; vertueuses&nbsp;pour l'environnement.&nbsp;&nbsp;&nbsp; Les 15.000 viticulteurs champenois ont d&ucirc; se d&eacute;faire d'une pratique de&nbsp;fertilisation &agrave; base de d&eacute;chets organiques urbains issus des poubelles&nbsp;franciliennes. "Les vignobles devenaient bleus" &agrave; cause des sacs poubelles&nbsp;hach&eacute;s menu dans le compost qui s'infiltraient dans la terre, se souvient&nbsp;Jean-Michel Deluc, ex-chef sommelier du Ritz.&nbsp;A des latitudes voisines, le Jura et l'Alsace, font mieux pour le bio que&nbsp;la Champagne", dit M. Deluc &agrave; l'AFP. Mais les parcelles champenoises, petites&nbsp;en surface, sont difficiles &agrave; soigner en bio quand le voisin utilise des&nbsp;produits chimiques, admet-il.&nbsp;"Mon grand-p&egrave;re nous a trait&eacute;s de fous quand nous nous sommes lanc&eacute;s en&nbsp;bio" reconnait d'ailleurs Lise Cheurlin, qui repr&eacute;sente la 5e g&eacute;n&eacute;ration de&nbsp;vignerons de sa famille. "Enfant, il avait assist&eacute; aux ravages des maladies&nbsp;sur les vignes, et aux gal&egrave;res qu'avaient affront&eacute;es ses parents pour&nbsp;produire". Pour sa g&eacute;n&eacute;ration, la r&eacute;volution chimique avait &eacute;t&eacute; l'av&egrave;nement du&nbsp;rendement garanti. Aussi a-t-elle "beaucoup investi sur le mat&eacute;riel": un tracteur chenillard&nbsp;qui n'&eacute;crase pas le sol, une "trottinette" pour d&eacute;sherber entre les rangs tout&nbsp;en &eacute;vitant les ceps. Au total, "un travail beaucoup plus physique" et plus&nbsp;d'heures de travail.<h2>"Le plaisir d'&ecirc;tre dans nos vignes"</h2>"Le bio, c'est surtout pour l'environnement et pour retrouver le plaisir&nbsp;d'&ecirc;tre dans nos vignes" ajoute Olivier Mazet, qui a lui aussi repris&nbsp;l'exploitation de son p&egrave;re &agrave; Chigny-les-Roses (Marne), tout en bio, et parle&nbsp;avec passion de son terroir de craie: l'humidit&eacute; conserv&eacute;e dans les racines a&nbsp;permis &agrave; la vigne de supporter la grande s&eacute;cheresse de cet &eacute;t&eacute;. "Gr&acirc;ce &agrave; la double fermentation alcoolique, m&ecirc;me dans un champagne dit&nbsp;conventionnel, on ne retrouve aucune trace de pesticide" assure-t-il. Contrairement &agrave; la Bourgogne voisine, o&ugrave; les plus prestigieux domaines&nbsp;viticoles comme la Roman&eacute;e-Conti sont men&eacute;s en bio -voire en biodynamie encore&nbsp;plus restrictive et exigeante sur les soins-, en Champagne, le bio est surtout&nbsp;promu par des petits vignerons. A l'exception notable de Roederer, qui mise&nbsp;aussi sur le tout bio.&nbsp;&nbsp; "C'est sans doute parce que les grandes maisons tr&egrave;s pr&eacute;sentes sur les&nbsp;march&eacute;s d'exportation ont beaucoup de sources diff&eacute;rentes d'approvisionnement,&nbsp;elles sont avant tout des acheteuses de raisin, ont besoin de grosses&nbsp;quantit&eacute;s et ne peuvent se permettre d'al&eacute;as" dit un vigneron. Or le bio&nbsp;repr&eacute;sente un risque de perte de volume. Maxime Toubart du SGV refuse pour sa part d'opposer bio et non bio, petits&nbsp;producteurs et grandes maisons, et salue une "am&eacute;lioration continue des&nbsp;pratiques" dans les quatre terroirs de la Champagne. "Les efforts de tous valent mieux que les prouesses de quelques-uns"&nbsp;dit-il: "aujourd'hui, sans &ecirc;tre bio, 20% des vignerons champenois sont&nbsp;certifi&eacute;s dans des pratiques agricoles durables, et 80% d'entre eux s'y&nbsp;engagent".


"Nous prenons forcément beaucoup plus de risques que les autres, car nous ne sommes jamais sûrs de faire une récolte de raisin": pour Gérard Gaiffe, vigneron dans la Marne près d'Epernay, le champagne bio est un produit d'exception.


Champagne bio, les bulles les plus rares

"On est dans un basculement depuis 5 ans en mati&egrave;re d'&eacute;valuation des&nbsp;risques", confirme le chercheur &agrave; l'Institut de la recherche agronomique&nbsp;Jean-Pierre Cravedi.&nbsp;Une nouvelle notion a &eacute;merg&eacute;, "l'exposome", c'est-&agrave;-dire la totalit&eacute; des&nbsp;expositions d'un individu &agrave; des facteurs environnementaux au cours de sa vie,&nbsp;en commen&ccedil;ant par le foetus.&nbsp;Nous sommes soumis au cours de la vie &agrave; plus de 100.000 substances&nbsp;chimiques auxquelles s'ajoutent les toxines naturelles (provenant des&nbsp;champignons) et les substances&nbsp;"n&eacute;oform&eacute;es", c'est-&agrave;-dire issues des processus&nbsp;de transformation et de pr&eacute;paration des aliments.Pour mesurer la toxicit&eacute;, la m&eacute;thode &eacute;prouv&eacute;e jusqu'&agrave; pr&eacute;sent consiste &agrave;&nbsp;tester le produit &agrave; plusieurs doses sur l'animal, typiquement le rat. On en&nbsp;tire des "doses journali&egrave;res admissibles" et des "doses journali&egrave;res&nbsp;tol&eacute;rables", pour qualifier la quantit&eacute; de substance chimique pouvant &ecirc;tre&nbsp;ing&eacute;r&eacute;e quotidiennement sans risque appr&eacute;ciable.&nbsp;Mais la m&eacute;thode a ses limites en mati&egrave;re de co&ucirc;t (un test de&nbsp;canc&eacute;rog&eacute;nicit&eacute; co&ucirc;te plus de 700.000 euros et dure 2 ans) et utilise beaucoup&nbsp;d'animaux de laboratoire (quelque 500.000 par an en Europe en 2011).&nbsp;En outre,&nbsp;"dans la vraie vie", nous ne sommes pas expos&eacute;s &agrave; un, mais &agrave; des&nbsp;quantit&eacute;s de substances qui interagissent, note Jean-Pierre Cravedi.&nbsp;Or, "on en est au tout d&eacute;but de la mesure des expositions pr&eacute;visibles",&nbsp;constate-t-il.Les nouvelles m&eacute;thodes toxicologiques s'appuient sur l'&eacute;tude in vitro, la&nbsp;biologie mol&eacute;culaire et la bio-informatique: "les tests de criblage &agrave; haut&nbsp;d&eacute;bit permettent 1,5 million de mesures par jour, on est en train de&nbsp;constituer des bases de donn&eacute;es consid&eacute;rables", explique-t-il.&nbsp;Probl&egrave;me: ces approches haut d&eacute;bit bas&eacute;es sur des tests in vitro sont&nbsp;capables de renseigner sur les dangers d'un nombre encore limit&eacute; de&nbsp;substances, et demandent souvent &agrave; &ecirc;tre confirm&eacute;es par des tests animaux.&nbsp;Mais "d'ici quelques ann&eacute;es l'&eacute;valuation du risque sera plus s&ucirc;re",&nbsp;affirme-t-il.<h2>L'intestin, "muraille de Chine" du syst&egrave;me immunitaire</h2>Les r&eacute;centes &eacute;tudes de l'Inra sur les contaminants alimentaires montrent&nbsp;l'urgence de telles mesures: en juin des chercheurs ont constat&eacute; l'effet d'un&nbsp;cocktail de pesticides utilis&eacute;s dans les pommeraies sur le rat m&acirc;le: surpoids,&nbsp;d&eacute;veloppement de maladies m&eacute;taboliques telles que l'ob&eacute;sit&eacute; et ses&nbsp;complications.&nbsp;En passant sous revue 78 &eacute;tudes li&eacute;es &agrave; l'impact de m&eacute;langes de pesticides&nbsp;sur des mod&egrave;les animaux et humains, les chercheurs ont trouv&eacute; que dans&nbsp;seulement 15% des cas il n'y avait pas d'effet combin&eacute;. 48% des effets&nbsp;cocktails &eacute;taient dus &agrave; une addition de doses et 35% &agrave; des interactions.Les nanoparticules pr&eacute;sentes dans les additifs, les emballages et&nbsp;&eacute;tiquettes de l'alimentation ne sont pas moins inqui&eacute;tantes. Pour Eric&nbsp;Houdeau, qui a mis en &eacute;vidence la toxicit&eacute; de l'additif E171 en 2017 (dioxyde&nbsp;de titane), "on s'aper&ccedil;oit que ce sont des millions de particules qui passent&nbsp;la barri&egrave;re de l'intestin".&nbsp;Or, l'intestin est en quelque sorte la&nbsp;"muraille de Chine" de notre syst&egrave;me&nbsp;immunitaire, observe-t-il. Lorsque des nanoparticules passent cette barri&egrave;re&nbsp;et aboutissent dans la rate, elles sont susceptibles de fragiliser le syst&egrave;me&nbsp;immunitaire et d'exacerber les inflammations.Un autre danger provient des mycotoxines produites par les champignons,&nbsp;pr&eacute;sentes &agrave; l'&eacute;tat naturel dans 50% des sources alimentaires au niveau de la&nbsp;plan&egrave;te. La plupart des &eacute;tudes, l&agrave; encore, mesurent l'effet toxique d'un&nbsp;compos&eacute; seul, et non les m&eacute;langes&nbsp;"cocktails".&nbsp;Isabelle Oswald, laur&eacute;ate du Grand prix de la recherche de l'Inra 2018, a&nbsp;montr&eacute; un effet de synergie de ces toxines &agrave; faible dose et des interactions&nbsp;avec les m&eacute;taux lourds, &eacute;galement pr&eacute;sents dans l'alimentation.


Le défi est immense: mesurer l'effet sur la santé des cocktails de produits chimiques auxquels nous sommes exposés, mais "la bonne nouvelle c'est que nous avons pour cela à de nouveaux outils", résume mercredi le PDG de l'Inra Philippe Mauguin à l'ouverture d'un colloque sur les contaminants alimentaires.


La recherche veut cerner "l'effet cocktail" des produits chimiques sur la santé

"Cette p&eacute;riode de f&ecirc;tes est habituellement tr&egrave;s active pour la fili&egrave;re,&nbsp;elle est cette ann&eacute;e exceptionnellement impact&eacute;e par la crise sociale que nous&nbsp;traversons. Nous n'aurons pas le coup de fouet de fin d'ann&eacute;e", a d&eacute;clar&eacute;&nbsp;Allan Sichel, pr&eacute;sident du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux&nbsp;(CIVB) lors de son assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale.&nbsp;"L'indice de consommation est en forte baisse et le vin n'est pas un&nbsp;produit de premi&egrave;re n&eacute;cessit&eacute;. On s'attend &agrave; ce qu'il soit plus impact&eacute; que le&nbsp;reste", a-t-il pr&eacute;cis&eacute; &agrave; l'AFP.&nbsp;En septembre, par rapport au m&ecirc;me mois de l'an dernier, la vente des vins&nbsp;de Bordeaux &eacute;taient d&eacute;j&agrave; en baisse de 9%. "La commercialisation des vins de&nbsp;Bordeaux a &eacute;t&eacute; directement impact&eacute;e par cette faible r&eacute;colte de 2017. Le&nbsp;march&eacute; actuel est donc peu anim&eacute;", a soulign&eacute; M. Sichel.L'export conna&icirc;t donc une baisse de 7% des exportations bordelaises sur les&nbsp;douze derniers mois, mais une augmentation en valeur de 6% par rapport &agrave;&nbsp;septembre 2017, soit 2,13 milliards d'euros.&nbsp;Cette baisse des ventes est due &agrave; l'&eacute;tranger au ralentissement de&nbsp;l'&eacute;conomie chinoise et "la mont&eacute;e en puissance de nos concurrents australiens&nbsp;et chiliens, avantag&eacute;s par des accords de libre-&eacute;change", et en France au&nbsp;manque de performance de la grande distribution, selon le CIVB.&nbsp;La grande distribution, qui repr&eacute;sente la moiti&eacute; du march&eacute; fran&ccedil;ais, a&nbsp;accus&eacute; fin ao&ucirc;t une baisse de 5% des ventes sur un an. "Des pertes li&eacute;es &agrave; une&nbsp;baisse de la promotion de l'offre en magasin", a pr&eacute;cis&eacute; M. Sichel.&nbsp;La situation pourrait se d&eacute;bloquer en avril avec "l'arriv&eacute;e du nouveau&nbsp;mill&eacute;sime qui s'accompagnera certainement d'un ajustement de prix", a-t-il&nbsp;ajout&eacute;.&nbsp;Le mill&eacute;sime 2017, victime d'un gel historique, accusait une chute en&nbsp;volume de 39% sur 2016, &agrave; 3,5 millions d'hectolitres. La r&eacute;colte 2018, avec&nbsp;"une qualit&eacute; exceptionnelle" selon l'interprofession, devrait &ecirc;tre proche de&nbsp;la moyenne d&eacute;cennale, c'est-&agrave;-dire 5,1 millions d'hectolitres.


Les ventes de vins de Bordeaux devraient connaître "une forte baisse" à cause du mouvement des "gilets jaunes", alors qu'elles diminuaient déjà en septembre, a-t-on appris lundi auprès de l'interprofession.


"Gilets jaunes": forte baisse des ventes de vin prévue à Bordeaux

Le constructeur inaugure un nouveau syst&egrave;me de guidage bas&eacute; sur un laser, ind&eacute;pendant de tout syst&egrave;me GPS, Glonass ou Galil&eacute;o. Dot&eacute; du TracLink Pilot Laser, le tracteur maintient sa trajectoire de fa&ccedil;on autonome entre les rangs, en offrant trois modes de positionnement : centr&eacute; sur le rang, parall&egrave;le au rang droit ou au rang gauche. Lindner cr&eacute;dite sa technologie d'une pr&eacute;cision &agrave; 1 cm, quelle que soit la v&eacute;g&eacute;tation ou la poussi&egrave;re en pr&eacute;sence, ind&eacute;pendamment de la vitesse de travail et en toute s&eacute;curit&eacute;, par le biais d'un d&eacute;tecteur d'obstacles.<h2>Tracteur autonome</h2>Cette technologie est une d&eacute;clinaison du Lintrac TracLink Pilot, un concept de tracteur autonome pilot&eacute; &agrave; partir d'une tablette et d'une appli d&eacute;di&eacute;e. Pr&eacute;sent&eacute; &agrave; l'Agritechnica 2017, le TracLink Pilot permet de contr&ocirc;ler la direction, l'avancement ainsi que les fonctions hydrauliques du tracteur, selon plusieurs sc&eacute;narios.&#8232;En mode copier-coller &raquo;,le tracteur et son chauffeur r&eacute;alisent une s&eacute;quence de travail, laquelle est enregistr&eacute;e et r&eacute;p&eacute;t&eacute;e automatiquement (sans conducteur) de mani&egrave;re exacte &agrave; des intervalles de temps d&eacute;finis. En mode &laquo;&nbsp;suivi&nbsp;&raquo;, un tracteur sans chauffeur peut, &agrave; l'aide d'un GPS et de donn&eacute;es radar, suivre un v&eacute;hicule (avec chauffeur) le pr&eacute;c&eacute;dant &agrave; une distance d&eacute;finie, s'arr&ecirc;ter, puis red&eacute;marrer. Enfin en mode &laquo;&nbsp;bordure&nbsp;&raquo;,, les capteurs int&eacute;gr&eacute;s sont capables de d&eacute;tecter un andain ou des tranch&eacute;es et de guider le tracteur autonome le long de cette ligne.


Lindner dote son tracteur spécialisé d’un système d’autoguidage non satellitaire. Le Lintrac 90 (102 ch) est caractérisé par une cabine suspendue, une transmission à variation continue et un pont arrière directeur (20°), réduisant son rayon de braquage à 7 m.


Le Lintrac viticole autoguidé par laser

Les abeilles contribuent en effet &agrave; la pollinisation de 90% des principales&nbsp;cultures dans le monde.&nbsp;Mais ces derni&egrave;res ann&eacute;es, ces pr&eacute;cieux animaux ont &eacute;t&eacute; d&eacute;cim&eacute;s par le&nbsp;"syndrome de l'effondrement des colonies d'abeilles", un mal myst&eacute;rieux. On&nbsp;accuse aussi bien les acariens, les pesticides, les virus que les champignons,&nbsp;voire la combinaison de plusieurs de ces facteurs.&nbsp;Selon l'ONU, plus de 40% des pollinisateurs invert&eacute;br&eacute;s, en particulier les&nbsp;abeilles et les papillons, sont menac&eacute;s d'extinction.&nbsp;Les scientifiques ont pr&eacute;venu que ce d&eacute;clin vertigineux pourrait entra&icirc;ner&nbsp;une hausse des prix des denr&eacute;es alimentaires et un risque de p&eacute;nuries.<h2>Perc&eacute;e m&eacute;dicale</h2>Le vaccin, mis au point par une &eacute;quipe de l'Universit&eacute; d'Helsinki, procure&nbsp;aux abeilles la r&eacute;sistance n&eacute;cessaire pour combattre des maladies microbiennes&nbsp;graves, potentiellement mortelles pour les communaut&eacute;s pollinisatrices.&nbsp;"Si nous pouvons sauver ne serait-ce qu'une petite partie de la population&nbsp;d'abeilles avec cette invention, je pense que nous avons fait notre bonne&nbsp;action et sauv&eacute; un peu le monde", a d&eacute;clar&eacute; Dalial Freitak, chercheuse &agrave; la&nbsp;t&ecirc;te du projet.&nbsp;"M&ecirc;me une augmentation de 2 &agrave; 3% de la population d'abeilles serait&nbsp;&eacute;norme", a-t-elle d&eacute;clar&eacute; &agrave; l'AFP.&nbsp;On croyait auparavant qu'il &eacute;tait impossible de vacciner les insectes, car&nbsp;ils n'ont pas d'anticorps, l'un des principaux m&eacute;canismes que les humains et&nbsp;les autres animaux utilisent pour combattre les maladies.&nbsp;Mais, en 2014, Mme Freitak, sp&eacute;cialiste des insectes et de l'immunologie, a&nbsp;remarqu&eacute; que les papillons nourris de certaines bact&eacute;ries passaient leur&nbsp;immunit&eacute; &agrave; leur port&eacute;e.&nbsp;"Ils pouvaient transmettre quelque chose d'aval&eacute;. Je ne savais tout&nbsp;simplement pas quel &eacute;tait le m&eacute;canisme", dit-elle. "J'ai rencontr&eacute; Heli&nbsp;Salmela, qui travaillait sur les abeilles mellif&egrave;res et une prot&eacute;ine appel&eacute;e&nbsp;vitellog&eacute;nine. Je l'ai entendue parler et je me suis dit: OK, je pourrais&nbsp;parier que c'est ta prot&eacute;ine qui transmet mon signal d'une g&eacute;n&eacute;ration &agrave;&nbsp;l'autre".&nbsp;Le duo a cr&eacute;&eacute; un vaccin contre la loque am&eacute;ricaine, la plus r&eacute;pandue et la&nbsp;plus destructrice des maladies bact&eacute;riennes de l'abeille.Le traitement est administr&eacute; &agrave; la reine des abeilles par l'interm&eacute;diaire&nbsp;d'un sucre en morceau, mani&egrave;re selon laquelle de nombreux enfants re&ccedil;oivent le&nbsp;vaccin contre la polio.&nbsp;La reine transmet ensuite l'immunit&eacute; &agrave; sa prog&eacute;niture.&nbsp;En plus de travailler sur des vaccins contre d'autres maladies, l'&eacute;quipe&nbsp;cherche &agrave; lever des fonds pour rendre le vaccin disponible sur le march&eacute;, avec&nbsp;un retour "tr&egrave;s positif" jusqu'&agrave; pr&eacute;sent, selon Mme Freitak.&nbsp;Mais "il existe de nombreux obstacles r&eacute;glementaires. Quatre &agrave; cinq ans&nbsp;pour atteindre le march&eacute; est une estimation optimiste", dit-elle.<h2>Croissance des cultures affect&eacute;e</h2>Les scientifiques estiment que les maladies ne sont qu'une des nombreuses&nbsp;raisons de la perte des pollinisateurs. Les pesticides et l'agriculture&nbsp;intensive, qui r&eacute;duit la diversit&eacute; de l'alimentation des insectes, en font&nbsp;aussi partie.&nbsp;Mais l'&eacute;quipe de Mme Freitak croit que la protection des populations&nbsp;d'abeilles contre les maladies les rendra plus fortes, et partant mieux&nbsp;&eacute;quip&eacute;es pour r&eacute;sister aux autres menaces.&nbsp;L'Union europ&eacute;enne et le Canada ont vot&eacute; en faveur de l'interdiction des&nbsp;n&eacute;onicotino&iuml;des, dont des &eacute;tudes ont montr&eacute; que la nuisibilit&eacute; pour la&nbsp;reproduction des abeilles.&nbsp;Selon une &eacute;tude de l'ONU publi&eacute;e en 2016, l'&eacute;quivalent de 507 milliards&nbsp;d'euros d'aliments cultiv&eacute;s chaque ann&eacute;e d&eacute;pendent directement des&nbsp;pollinisateurs. Le volume d'aliments produits qui d&eacute;pendent des pollinisateurs&nbsp;a augment&eacute; de 300% au cours des cinquante derni&egrave;res ann&eacute;es.&nbsp;Avec la diminution du nombre de pollinisateurs, certains agriculteurs se&nbsp;sont tourn&eacute;s vers la location d'abeilles ou la pollinisation &agrave; la main - comme&nbsp;dans le cas des arbres fruitiers dans certaines r&eacute;gions de Chine.&nbsp;&Agrave; Helsinki, le projet s'est appuy&eacute; sur un financement ext&eacute;rieur, mais&nbsp;l'&eacute;quipe a maintenant accept&eacute; de poursuivre ses recherches &agrave; l'Universit&eacute; de&nbsp;Graz en Autriche, celle du c&eacute;l&egrave;bre zoologue Karl von Frisch. Ses d&eacute;couvertes&nbsp;sur la danse des abeilles lui avaient valu le prix Nobel de m&eacute;decine en 1973.


En Finlande, des scientifiques ont mis au point ce qu'ils croient être le premier vaccin au monde pour protéger les abeilles, avec l'espoir d'enrayer la chute des populations de cet insecte, qui pourrait provoquer une crise alimentaire mondiale. 


Un vaccin pour les abeilles face à "l'apocalypse des insectes"

Selon le service m&eacute;t&eacute;orologique allemand (DWD), la s&eacute;cheresse de cet &eacute;t&eacute;&nbsp;est la plus longue depuis que les relev&eacute;s ont d&eacute;but&eacute;, il y a 140 ans.&nbsp;Partout, rendements et volumes de l&eacute;gumes, fruits, c&eacute;r&eacute;ales, ou fourrage&nbsp;ont chut&eacute;.&nbsp;Rare exception, la vigne, qui a plut&ocirc;t profit&eacute; de la chaleur. Le mill&eacute;sime&nbsp;s'annonce notamment exceptionnel en Champagne.&nbsp;Mais les frites vont &ecirc;tre ch&egrave;res. La production de pommes de terre de&nbsp;conservation a en effet recul&eacute; "d'au moins 20%" par rapport &agrave; l'an pass&eacute; dans&nbsp;quatre des cinq pays producteurs majeurs en Europe (Allemagne, Belgique,&nbsp;France et Pays-Bas), avec des volumes &agrave; un plus bas historique en Allemagne.&nbsp;La Su&egrave;de a m&ecirc;me produit moins de pommes de terre qu'en 1867, ann&eacute;e de&nbsp;grande famine. Et sa r&eacute;colte de c&eacute;r&eacute;ales a d&eacute;gringol&eacute; de 59% par rapport &agrave;&nbsp;2017, selon l'agence d'Etat pour l'agriculture.<h2>Aides d'urgence</h2>En Autriche, les dommages sont &eacute;valu&eacute;s &agrave; plus de 210 millions d'euros, dont&nbsp;130 pour le seul fourrage. En France, le Grand-Est, la Bourgogne-Franche&nbsp;Comt&eacute;, le Massif Central et les Alpes manquent particuli&egrave;rement de fourrage,&nbsp;et les pertes totales sont estim&eacute;es entre 1,5 et 2 milliards d'euros par la&nbsp;premi&egrave;re organisation agricole FNSEA. "70 d&eacute;partements fran&ccedil;ais (sur 101, NDR) devraient b&eacute;n&eacute;ficier du r&eacute;gime des&nbsp; calamit&eacute;s agricoles, soit une s&eacute;cheresse aussi forte que celle de 2003, d&eacute;j&agrave;&nbsp;class&eacute;e historique", souligne Jo&euml;l Limouzin, un responsable de la FNSEA.&nbsp;La s&eacute;cheresse ayant &eacute;t&eacute; exceptionnelle par sa longueur, les prairies n'ont&nbsp;pas reverdi &agrave; l'automne par manque de pluie. En France, 30% des surfaces&nbsp;sem&eacute;es de colza n'ont pas lev&eacute;.&nbsp;Des aides d'urgence ont &eacute;t&eacute; d&eacute;bloqu&eacute;es: 340 millions d'euros en Allemagne,&nbsp;115 millions en Su&egrave;de, 60 en Autriche... Et le versement des aides europ&eacute;ennes&nbsp;a &eacute;t&eacute; avanc&eacute; dans la plupart des pays concern&eacute;s.&nbsp;<h2>Abattages anticip&eacute;s</h2>Face au manque de fourrage et de paille, qui ne se trouvaient souvent qu'&agrave;&nbsp;des prix exorbitants, des abattages anticip&eacute;s de vaches ont eu lieu.&nbsp;En Haute-Autriche, principale r&eacute;gion d'&eacute;levage bovin du pays, ils ont &eacute;t&eacute;&nbsp;de 7% sup&eacute;rieurs &agrave; la normale, et les prix pay&eacute;s aux &eacute;leveurs ont chut&eacute; de 18%&nbsp;par rapport au printemps.&nbsp;Au Royaume-Uni, les abattages ont augment&eacute; de 30.000 b&ecirc;tes, et le pays&nbsp;compte un million d'agneaux manquants par rapport &agrave; 2017, selon le National&nbsp;Farmers Union (NFU).&nbsp;En France, la "d&eacute;capitalisation" du cheptel laitier a commenc&eacute; avec une&nbsp;hausse de 7,5% des abattages de vaches laiti&egrave;res en octobre par rapport &agrave;&nbsp;octobre 2017, alimentant en retour une chute des cours de la viande.&nbsp;Certaines b&ecirc;tes sont vendues &agrave; 2,80 euros le kilo en d&eacute;cembre, "alors qu'il&nbsp;faudrait 4,50 euros pour couvrir les co&ucirc;ts de production" se d&eacute;sole M.&nbsp;Limouzin, qui craint un "arr&ecirc;t massif" d'exploitations d'&eacute;levage au printemps&nbsp;prochain.<h2>Adapter la nouvelle PAC au climat</h2>Pas d'abattage exceptionnel en Allemagne. Ni aux Pays-Bas, o&ugrave; les &eacute;leveurs&nbsp;disposaient de r&eacute;serves de foin des ann&eacute;es pr&eacute;c&eacute;dentes. Mais la future&nbsp;Politique agricole commune (PAC) europ&eacute;enne, en cours d'&eacute;laboration pour&nbsp;l'apr&egrave;s 2021, devra "aider les producteurs &agrave; faire face aux effets du&nbsp;changement climatique", avertit Esther de Snoo, de l'organisation agricole&nbsp;n&eacute;erlandaise LTO.&nbsp;Au Royaume-Uni, qui s'appr&ecirc;te &agrave; quitter l'UE, le NFU souhaite aussi des&nbsp;mesures permettant au secteur d'affronter les s&eacute;cheresses &agrave; l'avenir. Il&nbsp;demande que la production de biens alimentaires soit consid&eacute;r&eacute;e prioritaire&nbsp;pour l'approvisionnement en eau, et l'investissement dans des r&eacute;servoirs&nbsp;favoris&eacute;.Face aux enjeux climatiques, les Etats de l'UE devraient pouvoir utiliser&nbsp;une partie des fonds jusqu'&agrave; pr&eacute;sent r&eacute;serv&eacute;s aux aides directes aux&nbsp;agriculteurs, pour l'environnement, a soulign&eacute; la semaine derni&egrave;re &agrave; Bruxelles&nbsp;Aymeric Berling, de la Direction g&eacute;n&eacute;rale agriculture de la Commission, face &agrave;&nbsp;la presse.&nbsp;"Le ma&icirc;tre-mot c'est l'innovation et l'anticipation", estime M. Limouzin,&nbsp;"il faut que la PAC permette aux agriculteurs d'avoir une vraie gestion de&nbsp;risques, et de pr&eacute;vention, par exemple pour permettre le stockage de l'eau, et&nbsp;amplifier le syst&egrave;me assurantiel", y compris pour les prairies, gr&acirc;ce aux&nbsp;cartes satellites de plus en plus pr&eacute;cises.&nbsp;Or, selon une &eacute;tude r&eacute;cente, les mesures agro-environnementales et&nbsp; climatiques (MAEC) destin&eacute;es &agrave; r&eacute;duire les pr&eacute;l&egrave;vements en eau pour&nbsp;l'irrigation, pr&eacute;vues par la PAC 2014-2020, ont &eacute;t&eacute; "globalement peu&nbsp;efficaces" en Gr&egrave;ce, Chypre, Roumanie, Italie et Espagne, car peu souscrites&nbsp;par les agriculteurs.A lire aussi :&nbsp;<h2>S&eacute;cheresse, canicule, gr&ecirc;le : Pacifica dresse le bilan pour ses assurances climatiques</h2>


Forêts parties en fumée en Suède, récolte de pommes de terre au plus bas historique, abattages de troupeaux par manque de fourrage... Les agriculteurs européens ne comptent plus les conséquences de la sécheresse qui a frappé le nord du continent en 2018.


La grande soif de la terre: en 2018, une sécheresse historique en Europe du Nord

<h2>Quel est le bilan de campagne 2018 dress&eacute; par Pacifica ?</h2>Jean-Michel Geeraert :&nbsp;&laquo;&nbsp;pour les grandes cultures, vignes et fruits, les sinistres que nous enregistrons en assurance r&eacute;coltes en 2018 se r&eacute;partissent comme suit : la gr&ecirc;le pour 43%, la s&eacute;cheresse et la canicule pour 25% et le solde pour les autres &eacute;v&egrave;nements climatiques comme par exemple l'exc&egrave;s d'eau.&nbsp;L'essentiel des dommages dus &agrave; la s&eacute;cheresse se sont r&eacute;alis&eacute;s &agrave; l'automne 2017. Elle a impact&eacute; n&eacute;gativement les lev&eacute;es de colza et d'orge dans certaines r&eacute;gions. Pour l'ann&eacute;e 2018, &agrave; l'&eacute;t&eacute; et &agrave; l'automne, la s&eacute;cheresse a provoqu&eacute; de mauvais rendements en ma&iuml;s ensilage, ma&iuml;s grain, bl&eacute; dur, tournesol...&nbsp;&raquo;<h2>Quelle a &eacute;t&eacute; l'ampleur de la s&eacute;cheresse 2018 ?</h2>J-M.G.&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;L'ann&eacute;e 2018 est tr&egrave;s particuli&egrave;re. Apr&egrave;s avoir indemnis&eacute; les &eacute;leveurs qui se trouvaient dans l'incapacit&eacute; de r&eacute;colter leur herbe et/ou de faire p&acirc;turer les animaux du fait des exc&egrave;s d'eau en ce d&eacute;but de printemps 2018, nous enregistrons des pertes tr&egrave;s importantes de production de prairies sur bon nombre de d&eacute;partements. L'assurance des prairies a massivement d&eacute;clench&eacute; : 8 &eacute;leveurs sur 10 assur&eacute;s chez Pacifica ont per&ccedil;u une indemnit&eacute;. Les paiements, de 9 000 &euro; en moyenne soit 110 &euro;/ha ont d&eacute;j&agrave; tous &eacute;t&eacute; effectu&eacute;s, &agrave; la grande satisfaction de nos clients assur&eacute;s.Les pertes les plus importantes se trouvent sur le croissant qui d&eacute;marre en Lorraine, traverse la Bourgogne et le haut du Massif-central pour enfin terminer son empreinte vers l'Atlantique (cf. https://www.pleinchamp.com/ipf/home). Les pertes enregistr&eacute;es en 2018 sont presque de m&ecirc;me ampleur que celles de 2005.&nbsp;&raquo;<h2>Comment voyez-vous &eacute;voluer les exploitations face &agrave; la r&eacute;p&eacute;tition des &eacute;v&eacute;nements climatiques ?</h2>J-M.G.&nbsp;:&nbsp;&laquo;&nbsp;Apr&egrave;s 2016 en grandes cultures et 2017 en viticulture, en 2018 ce sont les prairies qui subissent les affres du climat. Cette ann&eacute;e encore, les contrats d'assurance climatique ont d&eacute;montr&eacute; leur utilit&eacute; pour une bien meilleure s&eacute;curisation de l'agriculture.Face &agrave; une fr&eacute;quence et une intensit&eacute; des &eacute;v&egrave;nements climatiques qui augmentent, l'assurance est une n&eacute;cessit&eacute;. La non-assurance ou la mauvaise protection engendrent des co&ucirc;ts importants et des contraintes de gestion non pr&eacute;vus pour l'exploitant : vente pr&eacute;matur&eacute;e d'animaux, achat d'aliments de substitution, report de projets, etc.Apr&egrave;s les tr&egrave;s importants &eacute;v&egrave;nements climatiques de 2016 et de 2017, les souscriptions de contrat d'assurances par les agriculteurs puis par les viticulteurs ont largement progress&eacute; chez Pacifica. On peut imaginer qu'il en sera de m&ecirc;me pour les &eacute;leveurs cette ann&eacute;e.&nbsp;&raquo;


Les aléas climatiques sont de plus en plus présents et 2018 ne fait pas exception. Sécheresse, canicule et grêle ont lourdement frappé cette année. Jean-Michel Geeraert, directeur du marché de l’agriculture chez Pacifica, dresse le bilan assurantiel d’une année 2018 « très particulière ».


Sécheresse, canicule, grêle : Pacifica dresse le bilan pour ses assurés

Apr&egrave;s une ann&eacute;e 2017 tr&egrave;s en dessous de la moyenne des ann&eacute;es ant&eacute;rieures en volume, la pr&eacute;vision de r&eacute;colte annonc&eacute;e par le minist&egrave;re de l'agriculture &agrave; 46,6 MHL en 2018 est un soulagement pour de nombreux viticulteurs. Elle progresse de 25 % pour retrouver un niveau proche de la moyenne des 5 derni&egrave;res ann&eacute;es.Si le mildiou a occasionn&eacute; des pertes, plus encore chez les producteurs biologiques, les pluies estivales ont &eacute;vit&eacute; les effets n&eacute;fastes de la canicule. Les hausses ont &eacute;t&eacute; particuli&egrave;rement importantes en Champagne et dans le Bordelais,et pratiquement toutes les r&eacute;gions voient leur r&eacute;colte augmenter. Au niveau mondial, apr&egrave;s une ann&eacute;e historiquement faible, la r&eacute;colte devrait revenir &agrave; un niveau normal. L'Italie et l'Espagne renouent avec leurs volumes ant&eacute;rieurs et les baisses de production constat&eacute;es dans l'h&eacute;misph&egrave;re sud, en Afrique du Sud et Australie, sont compens&eacute;es par des hausses en Argentine et Chili.<h2>26 % du vignoble italien et 29 % du vignoble espagnol sont irrigu&eacute;s</h2>Les fortes chaleurs enregistr&eacute;es cet &eacute;t&eacute; et le r&eacute;chauffement climatique annonc&eacute; posent la question de l'irrigation pour limiter le stress des vignes et au final am&eacute;liorer la qualit&eacute;. Celle-ci est interdite dans la plupart des appellations d'origine contr&ocirc;l&eacute;es alors qu'elle est possible pour les vins sans appellation. La l&eacute;gislation est par ailleurs beaucoup plus souple dans les vignobles de nos concurrents &eacute;trangers. Aujourd'hui, 26 % du vignoble italien et 29 % du vignoble espagnol sont irrigu&eacute;s.<h2>La &laquo; guerre commerciale &raquo; &eacute;volue et incite &agrave; la prudence</h2>En France, la faible r&eacute;colte 2017 a entra&icirc;n&eacute; une baisse des stocks et favoris&eacute; l'&eacute;coulement des produits, tant sur le march&eacute; int&eacute;rieur qu'&agrave; l'export. Les march&eacute;s export ne cessent de progresser en valeur. Cependant nos trois premiers march&eacute;s &eacute;tant les &Eacute;tats-Unis, le Royaume uni et la Chine, la croissance de nos ventes est li&eacute;e &agrave; plus de 80 % &agrave; des pays hors Europe. Autant dire que le Brexit d'une part, et les taxes sur les produits export&eacute;s aux USA ou en Chine sont au c&oelig;ur des pr&eacute;occupations de la profession.Les produits de luxe, tels que le Cognac ou les grands crus, sont tr&egrave;s attractifs et peuvent supporter l'augmentation des taxes sur les diff&eacute;rents march&eacute;s. Par contre, les vins &agrave; moindre prix sont beaucoup plus sensibles aux variations des taxes et des monnaies (dollars, livre, euros). Les vins inf&eacute;rieurs &agrave; 10 euros le litre pourraient voir leur volume d'exportation r&eacute;duit. En cas de d&eacute;pr&eacute;ciation de la livre Sterling, ils pourraient ais&eacute;ment &ecirc;tre remplac&eacute;s sur le march&eacute; britannique par des produits de substitution provenant du Nouveau Monde.Aujourd'hui, nos exportations vers la Chine et les USA connaissent encore des p&eacute;riodes &laquo; record &raquo; compte tenu de nos atouts historiques. Mais les vins de l'UE sont d&eacute;sormais impos&eacute;s en Chine &agrave; hauteur de 17 % alors que l'Australie et le Chili b&eacute;n&eacute;ficient d'accords commerciaux permettant l'import sans taxe. Cela pourrait compromettre le d&eacute;veloppement de nos ventes de vins &agrave; prix mod&eacute;r&eacute;s destin&eacute;s &agrave; la classe moyenne chinoise. Par contre, la Chine &eacute;met des taxes envers l'importation de vins am&eacute;ricains ce qui pourrait favoriser notre positionnement face &agrave; ce concurrent.<h2> Le vignoble bio continue son ascension </h2>La surface a tripl&eacute; en 10 ans et repr&eacute;sente aujourd'hui 9 % de la totalit&eacute; du vignoble. Ces surfaces sont r&eacute;parties sur l'ensemble du territoire, mais l'Occitanie qui b&eacute;n&eacute;ficie de conditions climatiques favorables repr&eacute;sente 30 % des surfaces.La consommation de vin bio conna&icirc;t une croissance de 20 % par an en moyenne depuis 2010.&Agrave; l'export, les ventes de vins bio se d&eacute;veloppent &eacute;galement, et aujourd'hui avec 46 % de la production export&eacute;e, ces derniers repr&eacute;sentent les deux tiers des produits fran&ccedil;ais bios vendus &agrave; l'&eacute;tranger en valeur.La proposition europ&eacute;enne de limiter la consommation de cuivre &agrave; 4 kg/ha et par an pourrait poser des probl&egrave;mes et r&eacute;duire la progression des conversions &agrave; l'agriculture biologique, voire m&ecirc;me inciter certains producteurs &agrave; abandonner le bio: en 2018, ann&eacute;e de forte pression de mildiou, 57 % des producteurs ont utilis&eacute; plus de 4 kg de cuivre par ha. (selon une &eacute;tude des Vignerons Ind&eacute;pendants qui propose un lissage sur plusieurs ann&eacute;es).Article Cerfrance - veille &eacute;conomique - lettre n&deg; 51/2018&nbsp; Pierre-G&eacute;rard POUTEAU&nbsp;


Cette année, les vendanges françaises progressent de 25 % et sont prometteuses en qualité. Les vignerons pourraient être incités à reconstituer leurs stocks mis à mal en 2017. Les débouchés à l’export restent néanmoins fortement concurrentiels et liés aux variations des taxes, des monnaies et des politiques commerciales internationales.


2018 : pratiquement toutes les régions viticoles voient leur récolte augmenter


Pour Christian Huygue, Directeur scientifique adjoint de l'Inra, la révolution numérique profite aussi au monde agricole avec notamment l'utilisation de capteurs et de logiciels de traitement des données. Ces nouveaux outils permettent d'obtenir des informations toujours plus précises et sécurisent les prises de décision.


La révolution numérique en agriculture va sécuriser les prises de décision

"Dans 85% &agrave; 90% des cas il y a des alternatives techniques qui existent" &agrave;&nbsp;l'utilisation du glyphosate, mais ces options entra&icirc;nent des "surco&ucirc;ts" pour&nbsp;les agriculteurs "qui peuvent passer par des investissements ou des surco&ucirc;ts&nbsp;en temps de travail", a indiqu&eacute; M. Mauguin devant la mission d'information&nbsp;commune sur le suivi de la strat&eacute;gie de sortie du glyphosate, pr&eacute;sid&eacute;e par le&nbsp;d&eacute;put&eacute; LR Julien Dive.&nbsp;Dans le cas de la viticulture en terrasse, qui fait aujourd'hui partie des&nbsp;secteurs o&ugrave; on cherche encore des alternatives, les solutions pourraient venir&nbsp;du machinisme agricole et de la robotique, ou bien de l'enherbement des vignes.Cependant, le surco&ucirc;t des alternatives "pourrait atteindre 20 centimes&nbsp;d'euros par bouteille si on consid&egrave;re que pour faire ce travail&nbsp;suppl&eacute;mentaire, il faudrait une personne pour 20 hectares", a-t-il expliqu&eacute;.&nbsp;S'il faut acqu&eacute;rir une herse, un outil de "scalpage" ou autre, "cela peut&nbsp;&ecirc;tre &eacute;ligible au grand plan d'investissement et &agrave; des aides des pouvoirs&nbsp;publics nationales, europ&eacute;ennes ou r&eacute;gionales", selon M. Mauguin, qui&nbsp;copr&eacute;sidait l'atelier sur les investissements lors des Etats g&eacute;n&eacute;raux de&nbsp;l'alimentation.<h2>Contrats de fili&egrave;re</h2>Les surco&ucirc;ts de fonctionnement qui vont rester structurels doivent eux &ecirc;tre&nbsp;"&eacute;valu&eacute;s de fa&ccedil;on raisonnable et pragmatique, moyenn&eacute;s au niveau national,&nbsp;pour que les interprofessions et les contrats de fili&egrave;res puissent s'en&nbsp;saisir". Car selon M. Mauguin, c'est "le march&eacute;, jusqu'au consommateur, qui&nbsp;devra prendre sa part, sinon cela ne marchera pas".&nbsp;"Il me semble que les contrats de fili&egrave;re mis en place &agrave; la demande du&nbsp; pr&eacute;sident de la R&eacute;publique et qui sont en cours de discussion au sein des&nbsp;professionnels doivent prendre en compte la question des pesticides", a&nbsp;pr&eacute;cis&eacute; le patron de l'Inra.Pour &eacute;valuer les surco&ucirc;ts, l'Inra va demander notamment aux directeurs de&nbsp;ses unit&eacute;s exp&eacute;rimentales de s'engager dans la sortie du glyphosate un an&nbsp;avant l'objectif gouvernemental, c'est-&agrave;-dire pour la r&eacute;colte 2020.&nbsp;Ce test grandeur nature devra se faire "en regardant le surco&ucirc;t&nbsp;d'investissement, le temps de travail, le co&ucirc;t horaire, pour pouvoir apporter&nbsp;des &eacute;l&eacute;ments aupr&egrave;s des partenaires professionnels et des pouvoirs publics", a&nbsp;ajout&eacute; M. Mauguin.


Se passer définitivement du glyphosate, herbicide que le gouvernement s'est engagé à supprimer d'ici trois ans, représentera un surcoût pour les agriculteurs, a indiqué jeudi Philippe Mauguin, le patron de l'Institut national de la recherche agronomique qui travaille aujourd'hui à l'évaluer.


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