<p>Con&ccedil;u avec l&rsquo;<strong>IDELE</strong>, l&rsquo;<strong>INRAe</strong>, des animateurs et des agriculteurs du <strong>r&eacute;seau des Civam</strong>, l&rsquo;outil &ldquo;Mission Perpet&rdquo; est pens&eacute; pour proposer un maximum de supports p&eacute;dagogiques et une m&eacute;thode d&rsquo;animation pour faire travailler un groupe sur les prairies et leur vieillissement. </p><p>Plut&ocirc;t qu&rsquo;un OAD (outil d&rsquo;aide &agrave; la d&eacute;cision),&nbsp; Mission PERPET est un OAC : un outil d&rsquo;accompagnement collectif !Ses supports p&eacute;dagogiques permettent une appropriation rapide et dynamique de connaissances et de savoirs-cl&eacute;s.</p><p>En se penchant sur la r&eacute;solution collective d&rsquo;une probl&eacute;matique d&rsquo;&eacute;leveur, cet outil vise une mise en discussion des pratiques. A la cl&eacute;, des pistes techniques et une prise de recul pour tous les participants ! Chacun repart avec des r&eacute;flexions sur ses prairies, ses pratiques, et leur coh&eacute;rence avec la fonction fourrag&egrave;re souhait&eacute;e.</p><p>Pour en savoir plus en vid&eacute;o : <a href="https://youtu.be/4zfuL3CGt5w" class="moz-txt-link-freetext">https://youtu.be/4zfuL3CGt5w</a></p>


MISSION PERPET : l’outil d’accompagnement collectif pour bien faire vieillir ses prairies !

<p>Impossible de ne pas faire le parall&egrave;le : il n&rsquo;a fallu gu&egrave;re plus de neuf mois pour mettre au point un vaccin contre le Covid-19, quand les recherches engag&eacute;es en 2017 sur l&rsquo;immunocontraception des campagnols terrestres ne devraient aboutir &agrave; un vaccin op&eacute;rationnel au champ au mieux en 2025, voire au-del&agrave;, si tant est que le produit mis au point par le professeur Devret et son &eacute;quipe de l&rsquo;universit&eacute; de Clermont-Auvergne recueille toutes les autorisations requises. &ldquo;En labo, &ccedil;a marche, le passage &agrave; la phase terrain, c&rsquo;est une autre histoire&nbsp;!&rdquo;, a conc&eacute;d&eacute; le chercheur, qui intervenait &agrave; l&rsquo;assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale de la FDGdon le 24 mars &agrave; Giou-de-Mamou. En cause&nbsp;: la volont&eacute; politique (ou pas) de donner aux &eacute;leveurs un moyen d&rsquo;enrayer les pullulations du ravageur et les subsides pour le faire.</p><p><br><strong>Des recherches &agrave; deux vitesses</strong><br>Ce programme est sans doute le plus avanc&eacute; des quatre lanc&eacute;s gr&acirc;ce aux soutiens obtenus par la Copamac-Sidam (FDSEA, JA et Chambres d&rsquo;agriculture du Massif central) et le plus prometteur en termes d&rsquo;efficacit&eacute;&nbsp;: au terme de six ann&eacute;es de recherches, Jo&euml;l Drevet, qui enseigne l&rsquo;immunologie et la physiologie de la reproduction, est parvenu &agrave; mettre au point un s&eacute;rum capable d&rsquo;engendrer une r&eacute;ponse immunitaire des campagnols dirig&eacute;e contre les seuls spermatozo&iuml;des de cette esp&egrave;ce. Une fois administr&eacute;, ce vaccin, &agrave; base de prot&eacute;ines, induit la production d&rsquo;anticorps qui vont aller se fixer sur la t&ecirc;te des spermatozo&iuml;des emp&ecirc;chant ainsi la f&eacute;condation. Les exp&eacute;riences r&eacute;alis&eacute;es ont ainsi permis d&rsquo;identifier, d&rsquo;isoler et caract&eacute;riser de petites s&eacute;quences de prot&eacute;ines (peptides) capables de g&eacute;n&eacute;rer cette r&eacute;ponse sp&eacute;cifique. Lors des tests r&eacute;alis&eacute;s en laboratoire au sein de l&rsquo;animalerie de l&rsquo;universit&eacute;, les chercheurs ont aussi mis en &eacute;vidence d&rsquo;autres perturbations inattendues g&eacute;n&eacute;r&eacute;es par ce vaccin&nbsp;: dans 75 % des cas, une diminution importante de la taille des testicules et du nombre de spermatozo&iuml;des (voire leur absence totale), due &agrave; une inflation de l&rsquo;ensemble du tractus g&eacute;nital provoqu&eacute;e par la r&eacute;ponse immunitaire. &nbsp;<br>Parall&egrave;lement, l&rsquo;&eacute;quipe de l&rsquo;universit&eacute; clermontoise s&rsquo;est pench&eacute;e sur les voies d&rsquo;administration de ce vaccin, la seule envisageable techniquement &eacute;tant l&rsquo;ingestion par voie orale. La formulation mise au point (qui sera brevet&eacute;e) a fait la preuve qu&rsquo;elle d&eacute;clenchait les m&ecirc;mes effets que le s&eacute;rum inject&eacute;.<br>La suite&nbsp;? Dans l&rsquo;ann&eacute;e qui vient sont pr&eacute;vus des tests sur les individus qui int&egrave;greront le terrarium en cours d&rsquo;installation &agrave; Vet-AgroSup, le campagnol terrestre restant r&eacute;ticent &agrave; se reproduire en captivit&eacute;. Des tests de fertilit&eacute; en laboratoire ainsi que des tests d&rsquo;app&eacute;tence de la formulation du vaccin sont aussi programm&eacute;s. Les essais au champ ne sont eux pas pr&eacute;vus avant 2024 et 2025 et &ldquo;restent assujettis &agrave; tout un tas d&rsquo;autorisations gouvernementales pour prouver l&rsquo;innocuit&eacute; du vaccin sur les plus proches pr&eacute;dateurs, quand bien m&ecirc;me on a d&eacute;j&agrave; apport&eacute; des r&eacute;ponses sur sa sp&eacute;cificit&eacute;&rdquo;, a indiqu&eacute; Jo&euml;l Devret, douchant les espoirs d&rsquo;un vaccin rapidement applicable. D&rsquo;autres questions restent en suspens tant que cette &eacute;tape grandeur nature n&rsquo;est pas enclench&eacute;e&nbsp;: quel impact du vaccin &agrave; l&rsquo;&eacute;chelle d&rsquo;une parcelle sur une population de diff&eacute;rents &acirc;ges&nbsp;? Combien de fois faudra-t-il traiter&nbsp;?</p><p><br><strong>Exasp&eacute;ration</strong><br>Daniel Fruiqui&egrave;re, administrateur de la FDGDon, qui copr&eacute;sidait cette assembl&eacute;e g&eacute;n&eacute;rale avec Jean-Michl Fages, en l&rsquo;absence de Simon Veschambre (pour raisons de sant&eacute;), a exprim&eacute; toute la frustration des &eacute;leveurs de voir la perspective de ce vaccin aussi lointaine alors que le rongeur sape les ressources fourrag&egrave;res de leurs exploitations. Agacement partag&eacute; par Patrick B&eacute;n&eacute;zit, pr&eacute;sident de la Copamac-Sidam : &ldquo;Au bout de cinq ans, ce n&rsquo;est pas facile d&rsquo;expliquer aux &eacute;leveurs qu&rsquo;on n&rsquo;est pas encore au bout, et que quel que soit le programme de recherche, il faille encore mettre la main au pot&nbsp;!&rdquo; Rappelant que ces recherches n&rsquo;ont pu &ecirc;tre enclench&eacute;es que gr&acirc;ce aux fonds obtenus par le lobbying de la Copamac-Sidam et l&rsquo;engagement aux c&ocirc;t&eacute;s de l&rsquo;&Eacute;tat de la seule R&eacute;gion Auvergne-Rh&ocirc;ne-Alpes, Jo&euml;l Piganiol (FDSEA) a regrett&eacute; la faible implication des &eacute;lus et communes sur ces pullulations, dont le lien avec des probl&eacute;matiques sanitaires (notamment la qualit&eacute; de l&rsquo;eau) n&rsquo;est pas &agrave; exclure.<br>Patricia OLivieri<br>(1) F&eacute;d&eacute;ration d&eacute;partementale des groupements de d&eacute;fense contre les organismes nuisibles.</p>


Efficace en laboratoire, le vaccin mis au point par l’équipe de Joël Devret ne sera pas testé au champ avant... toute une série d’autorisations administratives encore hypothétiques.

Rats taupiers : un vaccin nommé désir

<p>Ce 29 mars se d&eacute;roulent &agrave; Rennes (Ille-et-Vilaine) les premi&egrave;res Assises nationales des biochars, &agrave; l&rsquo;initiative de l&rsquo;association Aile, sp&eacute;cialis&eacute;e dans la ma&icirc;trise de l'&eacute;nergie et les &eacute;nergies renouvelables en milieu agricole et rural, de Bretagne Eco-Entreprises (B2E), p&ocirc;le r&eacute;gional de la transition &eacute;cologique et &eacute;nerg&eacute;tique et de l&rsquo;Institut polytechnique UniLaSalle. Ces trois partenaires sont impliqu&eacute;s dans le projet Interreg Three C&nbsp;(2019-2023), un programme europ&eacute;en de d&eacute;veloppement des fili&egrave;res de charbons bio-sourc&eacute;s, durables et respectueux des enjeux climatiques. Il vise notamment &agrave; structurer les &eacute;cosyst&egrave;mes territoriaux &eacute;conomiques autour du biochar.</p><h2>Qu&rsquo;est-ce que le biochar&nbsp;?</h2><p>Le biochar est la contraction de &laquo;&nbsp;bio-charcoal&nbsp;&raquo;, d&eacute;signant un charbon d&rsquo;origine v&eacute;g&eacute;tale. Il est obtenu par la transformation thermique (pyrolyse ou gaz&eacute;ification) de diff&eacute;rentes sources de biomasse : sous-produits de la fili&egrave;re bois, r&eacute;sidus des r&eacute;coltes, d&eacute;jections solides, d&eacute;chets verts, d&eacute;chets alimentaires....</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/6/8/7/0/5370786-1-fre-FR/dbaf6706e0a1-terra-fertilis-jpg-webp" alt="Le biochar permet de r&eacute;&eacute;quilibrer les sols acides, d&rsquo;augmenter la capacit&eacute; de r&eacute;tention en eau et en &eacute;l&eacute;ments min&eacute;raux, d&rsquo;am&eacute;liorer la porosit&eacute;, de participer &agrave; l&rsquo;&eacute;puration du sol et de l&rsquo;eau et de stimuler la vie microbienne (Cr&eacute;dit photo : Terra Fertilis)" height="1146" width="860" /><figcaption>Le biochar permet de r&eacute;&eacute;quilibrer les sols acides, d&rsquo;augmenter la capacit&eacute; de r&eacute;tention en eau et en &eacute;l&eacute;ments min&eacute;raux, d&rsquo;am&eacute;liorer la porosit&eacute;, de participer &agrave; l&rsquo;&eacute;puration du sol et de l&rsquo;eau et de stimuler la vie microbienne (Cr&eacute;dit photo : Terra Fertilis)</figcaption></figure>

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<h2>Pyrolyse ou gaz&eacute;ification</h2><p>La pyrolyse consiste &agrave; chauffer la biomasse entre 350&deg;C et 650&#8451; en l&rsquo;absence d&rsquo;oxyg&egrave;ne. Il en r&eacute;sulte la production de composants&nbsp;gazeux (m&eacute;thane et hydrog&egrave;ne &agrave; usage de combustible), liquide (huile et hydrocarbures &agrave; usage de biocarburant) et d&rsquo;un composant solide et stable&nbsp;: le biochar. Celui-ci renferme la fraction min&eacute;rale de la biomasse, ainsi que le &laquo; carbone fixe &raquo; qui ne s&rsquo;est pas transform&eacute; en gaz ou liquide. Les param&egrave;tres de dur&eacute;e et de temp&eacute;rature conditionnent les ratios entre production de gaz et de biochar. Le gaz produit peut &ecirc;tre r&eacute;inject&eacute; pour alimenter la pyrolyse ou servir la production de gaz renouvelable, et notamment de l&rsquo;hydrog&egrave;ne vert.</p><p>La gaz&eacute;ification est une pyrolyse suivie d&rsquo;un processus de transformation des phases non gazeuses en gaz de synth&egrave;se par ajout d&rsquo;une petite quantit&eacute; d&rsquo;air, d&rsquo;oxyg&egrave;ne, de CO2 ou de vapeur d&rsquo;eau.</p><h2>Quel est le rendement du bois en biochar&nbsp;?</h2><p>Selon une note d&rsquo;analyse de l&rsquo;Association de recherche technique betteravi&egrave;re (ARTB), en ce qui concerne la pyrolyse lente (350&deg;C &agrave; 400&deg;C), la plus propice &agrave; la production de biochar, 35% de la mati&egrave;re de d&eacute;part se retrouve sous forme de biochar et 10% en gaz&eacute;ification. Il faut donc 3,8 tonnes de bois &agrave; 75% de mati&egrave;re s&egrave;che pour produire une 1 tonne de biochar, contre 13,3 tonnes pour la gaz&eacute;ification. Le&nbsp;niveau de puret&eacute; en carbone du biochar peut atteindre 90% (contre 60% pour le charbon) avec une surface sp&eacute;cifique de 420 m&sup2;/g (contre 150 m&sup2;/g pour le charbon).</p><h2>Le biochar, un puits de carbone &agrave; empreinte n&eacute;gative</h2><p>Une tonne de biochar permet de s&eacute;questrer entre 1,3 et 3 tonnes &eacute;quivalent de CO2 sur un horizon de plusieurs si&egrave;cles, une variabilit&eacute; li&eacute;e &agrave; la nature de la ressource et au process mis en &oelig;uvre.&nbsp;Du fait de ses capacit&eacute;s et de sa stabilit&eacute;, le biochar est ainsi consid&eacute;r&eacute; depuis 2018 comme un puissant puits de carbone, &eacute;rig&eacute; par le Giec en &laquo; Negative Emission Technologies &raquo;, c&rsquo;est &agrave; dire capable d&rsquo;extraire durablement et irr&eacute;versiblement le CO2 de l&rsquo;atmosph&egrave;re.&nbsp;La fili&egrave;re a en outre l&rsquo;avantage de mobiliser des ressources locales et de valoriser ses produits (gaz, biochar) tout aussi localement.</p><h2>Quels sont les propri&eacute;t&eacute;s et les d&eacute;bouch&eacute;s du biochar&nbsp;?</h2><p>Par ses capacit&eacute;s d&rsquo;adsorption, le biochar permet de bloquer les &eacute;l&eacute;ments nobles (eau, &eacute;l&eacute;ments min&eacute;raux, biodiversit&eacute; du sol) ou au contraire ind&eacute;sirables, au service des gestionnaires des ressources (eau, air, sol). Il est ainsi utilis&eacute; dans le traitement de l&rsquo;eau (potabilisation, assainissement, filtration), le traitement des gaz et de l&rsquo;air (&eacute;puration, d&eacute;sodorisation). Il a aussi des d&eacute;bouch&eacute;s dans les industries agroalimentaire, textile, cosm&eacute;tique ou encore dans la construction (b&eacute;ton, polym&egrave;res). Sans oublier l&rsquo;agriculture.</p><h2>Quels sont les d&eacute;bouch&eacute;s agricoles du biochar ?</h2><p>Outre son usage en tant qu&rsquo;amendement, le biochar peut &ecirc;tre utilis&eacute; &agrave; des fins de traitement des fumiers et des liti&egrave;res (r&eacute;duction des odeurs et des GES), ainsi qu&rsquo;en tant qu&rsquo;additif pour le compostage, l&rsquo;ensilage, la m&eacute;thanisation ou encore l&rsquo;alimentation (effet positif sur la digestibilit&eacute;, le gain de masse et l&rsquo;apport en nutriments).</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/3/5/6/0/5370653-1-fre-FR/0e92d5fb300a-effet-agro-biochar-png" alt="Effets agronomiques du biochar selon une m&eacute;ta-analyse bas&eacute;e sur 371 travaux scientifiques (Source : Biederman &amp; Harpole - 2013)" height="968" width="1434" /><figcaption>Effets agronomiques du biochar selon une m&eacute;ta-analyse bas&eacute;e sur 371 travaux scientifiques (Source : Biederman &amp; Harpole - 2013)</figcaption></figure>

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<h2>Quelles sont les vertus agronomiques du biochar&nbsp;?</h2><p>Caract&eacute;ris&eacute; par un pH basique (7 &agrave; 10), le biochar permet de r&eacute;&eacute;quilibrer les sols acides, d&rsquo;augmenter la capacit&eacute; de r&eacute;tention en eau et en &eacute;l&eacute;ments min&eacute;raux, d&rsquo;am&eacute;liorer la porosit&eacute;, de participer &agrave; l&rsquo;&eacute;puration du sol et de l&rsquo;eau et de stimuler la vie microbienne. Les principales propri&eacute;t&eacute;s physicochimiques &agrave; prendre en compte lors de l'utilisation du biochar comme amendement sont sa porosit&eacute;, sa surface sp&eacute;cifique, sa capacit&eacute; de r&eacute;tention d'eau, son pH, sa conductivit&eacute; &eacute;lectrique (CE), sa capacit&eacute; d'&eacute;change cationique (CEC) ainsi que le type et la concentration en compos&eacute;s min&eacute;raux (et &eacute;ventuellement en compos&eacute;s toxiques). Le &laquo;&nbsp;mode d&rsquo;emploi&nbsp;&raquo; du biochar &agrave; des fins agricoles en climat temp&eacute;r&eacute; reste embryonnaire, d&rsquo;autant plus que la disponibilit&eacute; et les prix sont r&eacute;dhibitoires.</p><h2>Quel est le prix de revient du biochar&nbsp;?</h2><p>Selon l&rsquo;analyse de l&rsquo;ARTB, le prix varie entre 500 &euro;/t &agrave; plus de 1 000 &euro;/t. Sur la base d&rsquo;un apport de 2,66 t/ha, correspondant au plafond de 45g de CO2/MJ instaur&eacute; par la Directive Red II (&eacute;nergies renouvelables), l&rsquo;ARTB estime le co&ucirc;t de l&rsquo;apport &agrave; 2.262 &euro;/ha, duquel il faut d&eacute;duire la valorisation de 8,3 tCO2/ha de cr&eacute;dits carbone &agrave; 40 &euro;/t, soit 332 &euro;/ha. Le mod&egrave;le &eacute;conomique du biochar est en partie suspendu &agrave; sa valorisation sur le march&eacute; de la compensation carbone.</p><h2>Qui produit du biochar en France&nbsp;?</h2><p>L&rsquo;entreprise Terra Fertilis (Groupe SLB), bas&eacute;e &agrave; Argentan (Orne) a obtenu de l&rsquo;Anses en 2021 une autorisation de la mise sur le march&eacute; du Crescilis et du Crescifertilis au titre des Mati&egrave;res fertilisantes et support de culture (MFSC). Le produit est un r&eacute;tenteur d'eau &agrave; base biochar issu de la pyrolyse de granul&eacute;s ou plaquettes de bois issus de r&eacute;sineux, de charme, de h&ecirc;tre ou d&rsquo;eucalyptus. Les deux sp&eacute;cialit&eacute;s, qui ont obtenu la certification ECB (European biochar certificate), sont commercialis&eacute;s en jardinerie. Ils peuvent &ecirc;tre utilis&eacute;s en agriculture biologique. Terra Fertilis fait &eacute;tat d&rsquo;une production de 300 t/an, qui sera doubl&eacute;e d&rsquo;ici &agrave; 2024.</p><h2>Quels sont les autres acteurs fran&ccedil;ais ?</h2><p>En dehors de Terra Fertilis, sont actives deux startups que sont&nbsp;NetZero, qui compte comme co-fondateur le climatologue Jean Jouzel, et Carboneloop. NetZero s&rsquo;est fix&eacute;e l&rsquo;objectif de mettre en service 600 sites de production &agrave; l&rsquo;horizon 2030 susceptibles de capter de 2 millions de tonnes &eacute;quivalent CO2 par an. Carbonloop est sur un objectif de 200 sites &agrave; &eacute;ch&eacute;ance 2030 et 1 million de tonnes &eacute;quivalent CO2 par an. La startup propose une solution inte&#769;gre&#769;e, incluant le financement du projet, l&rsquo;approvisionnement en biomasse, l&rsquo;exploitation et la gestion des services associe&#769;s au biochar et a&#768; la certification carbone.&nbsp;Une unit&eacute; sera inaugur&eacute;e d&rsquo;ici &agrave; la fin de l&rsquo;ann&eacute;e dans les Yvelines, en partenariat avec la soci&eacute;t&eacute; fran&ccedil;aise Haffner Energy, qui con&ccedil;oit et fournit des technologies aptes &agrave; produire de l&rsquo;hydrog&egrave;ne vert et du gaz renouvelable en remplacement du gaz naturel. Un autre projet est en cours au sein d&rsquo;une maison de Cognac.</p><h2>Quelles sont les perspectives du biochar en France et Europe&nbsp;?</h2><p>Selon l&rsquo;European Biochar Industry (EBI), 33.500 t de biochar, &eacute;quivalant &agrave; la s&eacute;questration de 90.000 t de CO2, ont &eacute;t&eacute; produites dans l&rsquo;UE en 2022, r&eacute;parties sur 130 sites, et certifi&eacute;es &agrave; 70% (ECB, Puro.earth, Verra). L&rsquo;Allemagne concentre 32% de la production, devant la Scandinavie (25%), la Suisse et l&rsquo;Autriche (18%). Les perspectives font &eacute;tat de 6 millions de tonnes &eacute;quivalent CO2 par an &agrave; l&rsquo;horizon 2030 et 100 millions de tonnes &eacute;quivalent CO2 par an &agrave; l&rsquo;horizon 2040.</p>


Issu de la pyrolyse de produits ligneux et autres matières organiques, le biochar est un puits de carbone reconnu par le Giec, au service de la fertilité des sols, mais pas seulement. Doué d’atténuation et d’adaptation au changement climatique, ce nouvel « or noir » reste néanmoins en quête de son mode d’emploi agronomique et plus encore de son modèle économique.

Tout savoir (ou presque) sur le biochar

<p>Croiser les donn&eacute;es parcellaires avec les donn&eacute;es climatologiques issues du r&eacute;seau de stations M&eacute;t&eacute;o France pour raisonner et ajuster le nombre de traitements fongicides sur bl&eacute;. C&rsquo;est ce que permet l&rsquo;OAD Optiprotect, d&eacute;velopp&eacute; &agrave; partir des mod&egrave;les agronomiques ARVALIS, et int&eacute;gr&eacute; depuis 2017 &agrave; l&rsquo;outil de gestion MesParcelles<a href="https://www.arvalis.fr/l-institut/nos-actualites/signature-oad-optiprotect#_ftn1" id="_ftnref1" title="">[1]</a>. En 2023, sa diffusion aupr&egrave;s des agriculteurs devrait passer &agrave; la vitesse sup&eacute;rieure gr&acirc;ce &agrave; la signature d&rsquo;un accord mardi 28 f&eacute;vrier 2023 au salon de l&rsquo;agriculture. Ce dernier pr&eacute;voit de syst&eacute;matiser le recours &agrave; l&rsquo;OAD dans les conseils formul&eacute;s par les techniciens des Chambres, afin que les agriculteurs gagnent en confiance dans l&rsquo;outil.&nbsp;Allier l&rsquo;expertise terrain des conseillers &agrave; la pr&eacute;cision des donn&eacute;es fournies par l&rsquo;outil num&eacute;rique est donc le pari que font les deux structures pour convaincre les futurs utilisateurs. &laquo;&nbsp;<em>Nous allons suivre chambre par chambre qui a jou&eacute; le jeu de la promotion technique</em>&nbsp;&raquo;, a assur&eacute; S&eacute;bastien Windsor, pr&eacute;sident de l&rsquo;APCA.</p><h4><strong>Pas d&rsquo;exclusivit&eacute; commerciale pour les Chambres d&rsquo;agriculture</strong></h4><p>Car la question de la formation des agriculteurs &agrave; l&rsquo;utilisation des technologies num&eacute;riques est centrale pour stimuler leur appropriation. &laquo;&nbsp;<em>Il y a un vrai besoin d&rsquo;accompagnement que nous ne sommes pas en mesure de fournir</em>&nbsp;&raquo;, a expliqu&eacute; Anne-Claire Vial, pr&eacute;sidente d&rsquo;ARVALIS. Utiliser le r&eacute;seau de conseillers des Chambres est donc identifi&eacute; comme un levier pour massifier le nombre d&rsquo;utilisateurs. Pour autant, &laquo;&nbsp;<em>les Chambres ne r&eacute;clament pas d&rsquo;exclusivit&eacute; sur l&rsquo;utilisation des mod&egrave;les ARVALIS</em>, a pr&eacute;cis&eacute; S&eacute;bastien Windsor.&nbsp;<em>L&rsquo;objectif est de rendre cette technologie accessible au plus grand nombre. &raquo;</em></p><h4><strong>Une r&eacute;duction des premiers traitements phytos de l&rsquo;ordre de 25%</strong></h4><p>Alors que la Premi&egrave;re ministre &Eacute;lisabeth Borne, en visite au salon de l&rsquo;agriculture, a d&eacute;clar&eacute; mobiliser son gouvernement pour pr&eacute;senter une nouvelle mouture d'Ecophyto d&rsquo;ici l&rsquo;&eacute;t&eacute;, le d&eacute;veloppement massif d&rsquo;Optiprotect aupr&egrave;s des c&eacute;r&eacute;aliers est plus que jamais une priorit&eacute;. &laquo;&nbsp;<em>Cet OAD peut potentiellement permettre de r&eacute;duire les deux premiers traitements sur bl&eacute; tendre de 25 %</em>&nbsp;&raquo; a insist&eacute; Anne-Claire Vial. &nbsp;ARVALIS souhaite &agrave; Optiprotect le m&ecirc;me succ&egrave;s que son cousin Mileos, l&rsquo;OAD d&eacute;velopp&eacute; par l&rsquo;institut pour affiner le positionnement des traitements anti-mildiou sur pomme de terre. &laquo;&nbsp;<em>Aujourd&rsquo;hui 70 % des surfaces fran&ccedil;aises de pomme de terre sont couvertes par Mileos</em>&nbsp;<em>L&rsquo;utilisation de l&rsquo;OAD a permis une &eacute;conomie de 5 traitements par an en moyenne sur les 4 derni&egrave;res ann&eacute;es&nbsp;</em>&raquo;, a rapport&eacute; Anne-Claire Vial.</p><p>JG</p>


À travers un accord signé au Salon de l’agriculture, les Chambres d’agriculture France (APCA) s’engagent à promouvoir auprès des agriculteurs l’Outil d’Aide à la Décision (OAD) Optiprotect, développé à partir des modèles agronomiques ARVALIS. Objectif, démultiplier le nombre d’utilisateurs de cet OAD destiné à réduire les traitements phytosanitaires sur blé.

Blé : ARVALIS s’associe à l’APCA pour promouvoir l’utilisation de l’OAD Optiprotect

<p>L&rsquo;Agence nationale de s&eacute;curit&eacute; sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) annonce avoir d&eacute;couvert un vaccin efficace contre le virus de la peste porcine africaine (PPA). Une d&eacute;couverte &laquo;&nbsp;fortuite&nbsp;&raquo; r&eacute;alis&eacute;e au laboratoire de Ploufragan-Plouzan&eacute;-Niort lors d&rsquo;une proc&eacute;dure d&rsquo;inactivation de la souche virale Georgia 2007/1, qui circule actuellement dans l&rsquo;Union europ&eacute;enne. Une souche att&eacute;nu&eacute;e a ainsi &eacute;t&eacute; mise en &eacute;vidence. Celle-ci ne provoquait qu&rsquo;un peu de fi&egrave;vre chez l&rsquo;animal infect&eacute; alors que l&rsquo;infection par la souche Georgia est g&eacute;n&eacute;ralement fatale dans 100% des cas.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-peste-porcine-aux-portes-de-la-frontiere-franco-allemande" target="_blank" title="">La peste porcine aux portes de la fronti&egrave;re franco-allemande</a>
</aside>
<p>Autre r&eacute;sultat prometteur&nbsp;: les porcs infect&eacute;s d&eacute;veloppent une r&eacute;ponse immunitaire, qui leur permet de&nbsp;r&eacute;sister &agrave; une infection par le virus de la peste porcine africaine&nbsp;sans pr&eacute;senter de sympt&ocirc;me et ce d&egrave;s deux semaines apr&egrave;s la vaccination. Des &eacute;tudes sont toujours en cours, notamment pour s&rsquo;assurer que cette souche att&eacute;nu&eacute;e&nbsp;ne peut pas se transmettre d&rsquo;un animal &agrave; un autre ni redevenir virulente. La capacit&eacute; du vaccin &agrave; emp&ecirc;cher les animaux vaccin&eacute;s puis expos&eacute;s au virus pathog&egrave;ne de la peste porcine africaine de retransmettre ce dernier sera &eacute;galement &eacute;valu&eacute;e, pr&eacute;cise l&rsquo;Anses.</p><h2>Vaccination des sangliers par voie orale</h2><p>L&rsquo;&eacute;quipe de l&rsquo;Anses a r&eacute;alis&eacute; une s&eacute;rie d&rsquo;&eacute;tudes sur cette souche att&eacute;nu&eacute;e et a confirm&eacute; la faiblesse des sympt&ocirc;mes chez la plupart des porcs inocul&eacute;s avec ce virus par voie intramusculaire ou oronasale. M&ecirc;me si l&rsquo;innocuit&eacute; n&rsquo;&eacute;tait pas parfaite,&nbsp;le taux de survie &eacute;tait bien plus important qu&rsquo;avec la souche virale d&rsquo;origine.&nbsp;</p><p>Le vaccin d&eacute;velopp&eacute; pr&eacute;sente l&rsquo;avantage de&nbsp;ne pas &ecirc;tre produit par manipulation g&eacute;n&eacute;tique, ce qui faciliterait l&rsquo;autorisation de son utilisation dans la nature. Dernier avantage&nbsp;: outre la voie intramusculaire, le vaccin pourrait &ecirc;tre administr&eacute; par voie orale, ce qui permettrait de vacciner les sangliers sauvages &agrave; l&rsquo;aide d&rsquo;app&acirc;ts. <em>&laquo;&nbsp;Cette m&eacute;thode a &eacute;t&eacute; utilis&eacute;e pour la peste porcine classique au d&eacute;but des ann&eacute;es 2000 et a permis d&rsquo;&eacute;liminer la maladie des zones o&ugrave; elle &eacute;tait pr&eacute;sente en France&nbsp;&raquo;, </em>indique l&rsquo;Anses.</p><p>Les sangliers seraient probablement la premi&egrave;re cible pour le vaccin en Europe de l&rsquo;Ouest. Cette esp&egrave;ce est en effet la plus touch&eacute;e et la pr&eacute;sence du virus dans la faune sauvage et repr&eacute;sente un risque majeur pour les &eacute;levages porcins. Brevet&eacute;, le vaccin est &agrave; la disposition des acteurs de la pharmacie v&eacute;t&eacute;rinaire en vue de son d&eacute;veloppement industriel.</p>


Par le biais d’appâts, le vaccin pourrait cibler prioritairement les sangliers, espèce sauvage la plus touchée par la maladie et susceptible de la transmettre aux élevages porcins.

L’Anses découvre un vaccin contre la peste porcine

<p>Alexandre Carion est install&eacute; en exploitation individuelle depuis 2020. En syst&egrave;me naisseur, il engraisse &eacute;galement les vaches de r&eacute;forme et produit des reproducteurs. Soixante-cinq de ses vaches sont inscrites.</p><div class="citation">
    <span>"D&egrave;s l&rsquo;installation, je voulais passer en bio car il y avait une valorisation financi&egrave;re &agrave; l&rsquo;&eacute;poque "</span>
</div>
<p>Il poursuit son activit&eacute; avec la volont&eacute; d&rsquo;avoir un syst&egrave;me efficace en termes de temps, de travail et en limitant l&rsquo;impact de l&rsquo;exploitation sur l&rsquo;environnement. &laquo; Je travaille &eacute;galement &agrave; l&rsquo;am&eacute;lioration de la g&eacute;n&eacute;tique du troupeau et &agrave; sa valorisation en travaillant sur le potentiel laitier et sur le potentiel de croissance principalement &raquo;, pr&eacute;sente l&rsquo;&eacute;leveur.&nbsp;</p><h3>VALORISER LA G&Eacute;N&Eacute;TIQUE DU TROUPEAU</h3><p>Dans une dynamique de jeune troupeau, Alexandre souhaite s&rsquo;adapter &agrave; la pousse de l&rsquo;herbe et a donc choisi de modifier sa p&eacute;riode de v&ecirc;lage afin de l&rsquo;inscrire en d&rsquo;automne. &laquo; Les poids de naissance sont maitris&eacute;s avec des m&egrave;res qui expriment leur potentiel laitier. Les g&eacute;nisses suivent parfaitement la courbe de croissance des g&eacute;nisses sur la campagne 2022 &raquo;, analyse&nbsp;Laura Barbonnais, conseill&egrave;re bovin viande &agrave; la chambre d&rsquo;agriculture de l&rsquo;Indre. Les GMQ (gains moyens quotidiens) sont sup&eacute;rieurs en 2023 par rapport &agrave; 2022.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>L&rsquo;&eacute;leveur recense une prise de 1087 g/j pour les 36 veaux m&acirc;les pes&eacute;s, soit 58 g/j de plus que l&rsquo;ann&eacute;e pr&eacute;c&eacute;dente et une prise de 1015 g/j pour les veaux femelles soit 4 g/j de plus. </p>
</aside>
<p>&laquo; C&rsquo;est une tr&egrave;s bonne performance due &agrave; l &rsquo;expression d&rsquo;un bon potentiel laitier&nbsp;jusqu&rsquo;au poids &acirc;ge type &agrave; 120 jours puis d&rsquo;un excellent potentiel croissance au poids &acirc;ge type 210 jours &raquo;, d&eacute;crit la conseill&egrave;re. &nbsp;</p><h3>VERS UNE AUTONOMIE FOURRAG&Egrave;RE</h3><p>&laquo; Je travaille avec la volont&eacute; de valoriser au mieux le syst&egrave;me fourrager dans une d&eacute;marche d&rsquo;autonomie alimentaire, de p&acirc;turage tournant et de la production d&rsquo;un fourrage de qualit&eacute; &raquo;, ajoute Alexandre Carrion.&nbsp;Sa consommation de concentr&eacute;s tr&egrave;s faible (723 kg/v&ecirc;lages) et sa production de viande (367 kg/ UGB) t&eacute;moignent de l&rsquo;efficacit&eacute; de son syst&egrave;me.</p><div class="citation">
    <span>"&laquo; Un point de vigilance doit notamment &ecirc;tre apport&eacute; sur la quantit&eacute; des stocks r&eacute;colt&eacute;s car j&rsquo;ai &eacute;t&eacute; dans l&rsquo;obligation d&rsquo;acheter 45 tonnes de foin suite &agrave; de mauvais rendements (3 TMS/ha) en 2022 &raquo;"</span>
</div>
<p>Cependant, la maitrise de la g&eacute;n&eacute;tique est ensuite bien valoris&eacute;e par la qualit&eacute; du syst&egrave;me fourrager.</p>


Au cœur de la visite de son exploitation proposée par Bovins croissance, Alexandre Carrion a pu partager l’ensemble de sa conduite d’élevage. L’occasion d’entrevoir un système en conversion bio produisant de très bons résultats en charolais.

Conduire un élevage charolais bio inscrit au HBC

<p>A l&rsquo;initiative de la chambre d&rsquo;agriculture, une vingtaine d&rsquo;agriculteurs se sont r&eacute;unis sur la plateforme de l&rsquo;INRAE, &agrave; Nouzilly, d&eacute;but mars. Il s&rsquo;agit de l&rsquo;une des 8 plateformes Dephy pr&eacute;sentes sur le territoire national et g&eacute;r&eacute;es par l&rsquo;organisme de recherche. Les &eacute;tablissements Chesneau et le constructeur autrichien P&ouml;ttinger avaient fait le d&eacute;placement pour l&rsquo;occasion.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Quoique toujours men&eacute;e en conventionnel pour des questions de fertilisation, la parcelle qui accueillait la d&eacute;monstration ne re&ccedil;oit plus aucun produit phytosanitaire depuis 2012.</p>
</aside>
<p>La matin&eacute;e s&rsquo;est d&eacute;roul&eacute;e sur une parcelle de bl&eacute; tendre sem&eacute;e fin octobre&nbsp;derri&egrave;re un ma&iuml;s ensilage. Une flore ind&eacute;sirable a profit&eacute; de l&rsquo;automne doux pour se d&eacute;velopper. Raison pour laquelle un nombre important de mourons, stellaires, matricaires, v&eacute;roniques, etc. a &eacute;t&eacute; recens&eacute; par les participants. Le stade pour intervenir &eacute;tait relativement avanc&eacute;, d&rsquo;autant que 40 unit&eacute;s de solution 390 ont &eacute;t&eacute; &eacute;pandues une quinzaine de jours auparavant.&nbsp;</p><h2>La pr&eacute;cision des r&eacute;glages, facteur d'efficacit&eacute;</h2><p>Elodie Hegarat, conseill&egrave;re en grandes cultures biologiques &agrave; la chambre d&rsquo;agriculture, a pr&eacute;cis&eacute; que l&rsquo;utilisation de la houe rotative n&rsquo;est qu&rsquo;un des leviers agronomiques utilisables par les agriculteurs.</p><div class="citation">
    <span>"&laquo; L&rsquo;allongement de la rotation reste avant tout une n&eacute;cessit&eacute;, a-t-elle insist&eacute;. La houe n&rsquo;est qu&rsquo;un traitement curatif. &raquo; "</span>
</div>
<p>Relativement technique, le r&eacute;glage de l&rsquo;outil est primordial.&nbsp;Coupl&eacute; &agrave; l&rsquo;adaptation de la vitesse d&rsquo;avancement, il participe &agrave; la r&eacute;ussite ou non du d&eacute;sherbage m&eacute;canique. Apr&egrave;s l&rsquo;ajustement de la pression de la houe sur le sol, le d&eacute;monstrateur s&rsquo;est &eacute;lanc&eacute; &agrave; une vitesse avoisinant les 15 km/h. Fran&ccedil;ois Ferrando, animateur &agrave; la FRCuma a insist&eacute; sur l&rsquo;importance d&rsquo;adapter le r&eacute;glage de sa houe &agrave; chaque parcelle. &laquo; <em>Les r&eacute;glages ont &eacute;t&eacute; effectu&eacute;s dans la parcelle qui est de l&rsquo;autre c&ocirc;t&eacute; de la route. Dans celle-ci, il nous faut enti&egrave;rement les modifier </em>&raquo;, a-t-il confi&eacute; aux participants. Afin d&rsquo;am&eacute;liorer le confort d&rsquo;utilisation, la mise en place d&rsquo;un troisi&egrave;me point hydraulique sur le tracteur est envisageable. Il permet de proc&eacute;der au r&eacute;glage pr&eacute;cis sans avoir &agrave; descendre de la cabine.&nbsp;</p><h2>Des conditions d'intervention exigeantes</h2><p>Le type de sol de la parcelle recevant la d&eacute;monstration tirait sur le limon argileux, plut&ocirc;t hydromorphe. Son taux d&rsquo;humidit&eacute; doit &ecirc;tre assez faible pour effectuer un passage efficace. Le d&eacute;monstrateur a &eacute;galement rappel&eacute; qu&rsquo;un semis plus dense et plus profond du bl&eacute; est n&eacute;cessaire pour compenser les quelques pieds de la culture qui sont d&eacute;truits par le passage de la houe. En revanche, aucune exigence quant au suivi des lignes de semis.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Il est tout &agrave; fait possible, et parfois conseill&eacute;, de travailler la parcelle de mani&egrave;re perpendiculaire aux rangs de la culture.</p>
</aside>
<p>Enfin, la profondeur d&rsquo;intervention de l&rsquo;outil ne doit pas exc&eacute;der 1,5 cm, afin de ne pas d&eacute;raciner la culture en place. Afin d&rsquo;assurer un bon r&eacute;sultat agronomique, le repr&eacute;sentant de la marque a rappel&eacute; l&rsquo;importance&nbsp;de l&rsquo;absence de pluie dans les deux jours qui suivent l&rsquo;intervention.&nbsp;</p><h2>Un d&eacute;bit de chantier int&eacute;ressant</h2><p>Disponible en 6, 8 et 12 m&egrave;tres, le constructeur affirme qu&rsquo;un tract eur de 100 CV suffit pour emmener le mod&egrave;le interm&eacute;diaire, en d&eacute;monstration ce jour. Le poids de l&rsquo;outil dans cette configuration avoisine les 2,8 tonnes. Le constructeur annonce un rendement horaire de l&rsquo;ordre de 10 &agrave; 12 ha, soit autant qu&rsquo;un pulv&eacute;risateur en 28 m&egrave;tres. En&nbsp;effet, aucun temps mort li&eacute; au&nbsp;remplissage de la cuve ou aux trajets routiers n&rsquo;est &agrave; d&eacute;plorer, tout en ayant une vitesse de travail &eacute;lev&eacute;e. Enfin, la dur&eacute;e de vie des roues &agrave; cuill&egrave;res est estim&eacute;e &agrave; 4000 ha, bien &eacute;videmment variable en fonction des types de sols travaill&eacute;s. Le montant de l&rsquo;outil, toujours dans cette largeur, avoisine les 28 000 euros HT. L&rsquo;animateur r&eacute;gional de la FRCuma a rappel&eacute; l&rsquo;&eacute;ligibilit&eacute; de ce type d&rsquo;outils aupr&egrave;s du prochain PCAE &agrave; hauteur de 45 &agrave; 55% pour les investissements r&eacute;alis&eacute;s&nbsp;en collectif.</p><div class="citation">
    <span>"&laquo; Un atout int&eacute;ressant pour b&eacute;n&eacute;ficier de mat&eacute;riels de qualit&eacute; et innovants &raquo;"</span>
</div>
<p>Une rapide d&eacute;monstration d&rsquo;une herse &eacute;trille, propri&eacute;t&eacute; de l&rsquo;INRAE, a cl&ocirc;tur&eacute; la d&eacute;monstration. Cependant le stade trop d&eacute;velopp&eacute; des adventices a mis en avant la limite de cet outil. &laquo; <em>En revanche, au stade filament des adventices, en pr&eacute;lev&eacute;e de la culture &agrave; l&rsquo;automne, on obtient de bons r&eacute;sultats. Notamment sur des sols argilo-calcaires</em> &raquo;, a conclu Antoine Savoie, chef de projet d&rsquo;exp&eacute;rimentation sur le site de Nouzilly.&nbsp;</p>


Une démonstration de matériels de désherbage mécanique s’est déroulée début mars, sur le site de l’INRAE à Nouzilly. L’occasion de sensibiliser les producteurs de céréales à limiter l’emploi des herbicides afin de préserver la ressource en eau.

La houe rotative, un levier pour limiter la consommation d’herbicides

<p>La Commission europ&eacute;enne avait refus&eacute; d&eacute;but 2022 de renouveler l'homologation de cette mol&eacute;cule, utilis&eacute;e pour lutter contre la Drosophila suzukii, un minuscule moucheron invasif, arriv&eacute; en France il y a une dizaine d'ann&eacute;es. Elle a notamment invoqu&eacute; les "<em>risques inacceptables pour les op&eacute;rateurs, travailleurs, passants et r&eacute;sidents</em>", point&eacute;s par l'Autorit&eacute; europ&eacute;enne de s&eacute;curit&eacute; des aliments (Efsa). La d&eacute;cision relevait &eacute;galement "<em>un risque aigu et chronique &eacute;lev&eacute; pour les consommateurs</em>" ainsi que pour la faune. "<em>L'introduction, l'importation et la mise sur le march&eacute; &agrave; titre gratuit ou on&eacute;reux en France de cerises fra&icirc;ches destin&eacute;es &agrave; l'alimentation produites dans un pays autorisant les produits phytopharmaceutiques contenant la substance active phosmet pour le traitement des cerisiers sont suspendues pour une dur&eacute;e d'un an &agrave; compter de l'entr&eacute;e en vigueur du pr&eacute;sent arr&ecirc;t&eacute;</em>", indique le texte de l'arr&ecirc;t&eacute;.</p><p>Il pr&eacute;voit en revanche une d&eacute;rogation pour les cerises de ces pays cultiv&eacute;es en agriculture biologique, "<em>consid&eacute;rant que les r&egrave;gles europ&eacute;ennes relatives &agrave; la production biologique de cerises ne permettent pas l'utilisation</em>" de pesticides contenant cette substance active. </p><h2>Deux mol&eacute;cules en moins</h2><p>L'interdiction de l'usage de cette mol&eacute;cule a suscit&eacute; de vives inqui&eacute;tudes parmi les arboriculteurs de l'Hexagone, dont certains ont manifest&eacute; en janvier dernier, notamment en Ard&egrave;che, dans le Vaucluse, le Gard et le Rh&ocirc;ne, craignant une baisse drastique de leur r&eacute;colte. La Drosophila Suzukii, qui se reproduit &agrave; une vitesse fulgurante, pond ses oeufs dans les fruits rouges &agrave; maturit&eacute;, particuli&egrave;rement lorsque le temps est chaud et humide.</p><p>D'apr&egrave;s les arboriculteurs fran&ccedil;ais, les produits encore autoris&eacute;s (Success 4, Exirel, Karate Zeon, notamment) n&eacute;cessiteraient davantage de traitements pour une efficacit&eacute; encore r&eacute;duite. Il y a sept ans, l'interdiction d'une premi&egrave;re mol&eacute;cule &eacute;galement jug&eacute;e toxique par les autorit&eacute;s sanitaires, le dim&eacute;thoate, avait d&eacute;j&agrave; augment&eacute; la charge de travail, selon les producteurs.</p>


La France a mis en place une interdiction d'importer des cerises traitées au phosmet, un insecticide déjà interdit dans le pays, selon un arrêté daté du 16 mars, publié au Journal officiel le 25 mars.

La France interdit l'importation et la vente de cerises traitées au phosmet

<p>L&rsquo;entreprise de travaux agricoles EURL Delanoue &agrave; Etr&eacute;chy a &eacute;t&eacute; cr&eacute;&eacute;e en 1995. Thierry Delanoue, le g&eacute;rant, a d&eacute;but&eacute; seul avant de d&eacute;velopper son activit&eacute; au fil des ann&eacute;es.</p><aside class="factbox">
    <h2>BON &Agrave; SAVOIR</h2>
    <p>Neufs salari&eacute;s sont employ&eacute;s pour tous travaux de la ferme</p>
</aside>
<p>Parmi les travaux sollicit&eacute;s par ses clients, citons la pulv&eacute;risation de produits phytosanitaires pour laquelle la r&eacute;glementation se durcit. Elle mobilise trois mois d&rsquo;activit&eacute; chaque ann&eacute;e dans une quinzaine d&rsquo;exploitations. &laquo; Je pr&eacute;pare une fiche de chantier par client par parcelle et selon la soci&eacute;t&eacute;, la coop&eacute;rative ou le n&eacute;gociant qui commercialise les produits. Le client fait le choix de son conseil &raquo;, d&eacute;veloppe C&eacute;line Delanoue, secr&eacute;taire-comptable de la soci&eacute;t&eacute;.&nbsp;</p><h3>TOUT EST TRAC&Eacute;</h3><p>Sur chaque fiche sur laquelle figure le num&eacute;ro d&rsquo;agr&eacute;ment de l&rsquo;ETA, elle doit r&eacute;pertorier le nom du produit, son &eacute;tiquette, le num&eacute;ro de lot, la dose homologu&eacute;e &agrave; l&rsquo;hectare, le jour et l&rsquo;heure de l&rsquo;intervention, les r&eacute;f&eacute;rences de la parcelle et la culture trait&eacute;e, le temps pass&eacute; &agrave; l&rsquo;hectare... Toutes ces donn&eacute;es t&eacute;moignent de la tra&ccedil;abilit&eacute; de ce qui est ex&eacute;cut&eacute;. &laquo; Comme &ccedil;a tout est en r&egrave;gle, toutes les manipulations et r&eacute;alisations enregistr&eacute;es sont visibles et transparentes. Et s&rsquo;il y a un probl&egrave;me, je peux remonter la tra&ccedil;abilit&eacute; et supprimer le produit &raquo;, poursuit C&eacute;line Delanoue. &nbsp;La responsabilit&eacute; de l&rsquo;ETA en cas de non-conformit&eacute; avec la r&eacute;glementation peut &ecirc;tre constat&eacute;e lors d&rsquo;un &eacute;ventuel contr&ocirc;le, c&rsquo;est pourquoi le g&eacute;rant fait preuve d&rsquo;une grande rigueur. &laquo; Par exemple cela est arriv&eacute; que je ne puisse pas traiter pr&egrave;s d&rsquo;habitations car il n&rsquo;y avait pas les ZNT, j&rsquo;ai donc refus&eacute; le travail &raquo;, rapporte le chef d&rsquo;entreprise. &nbsp;</p><div class="citation">
    <span>"Le prix du carburant a &eacute;t&eacute; multipli&eacute; par 2, il est &agrave; 1,50 euro et a connu une pointe &agrave; 2 euros l&rsquo;&eacute;t&eacute; 2022. Sachant que j&rsquo;en utilise 10 000 litres par semaine, &ccedil;a chiffre, note Thierry Delanoue"</span>
</div>
<p>Depuis f&eacute;vrier 2022, l&rsquo;ETA fait face &agrave; des hausses de charges.&nbsp; Et il n&rsquo;y a pas que le carburant qui subit l&rsquo;inflation : pi&egrave;ces d&rsquo;usures, mat&eacute;riel, main-d&rsquo;&oelig;uvre&hellip; tout augmente. Cela a contraint l&rsquo;EURL &agrave; r&eacute;viser sa grille des tarifs. &laquo; Je ne&nbsp;peux pas faire passer toutes les hausses, donc je diminue mes co&ucirc;ts de revient &raquo;, &eacute;voque le chef d&rsquo;entreprise qui voit le profil de sa client&egrave;le se diversifier depuis quelques ann&eacute;es.</p><h3>DE NOUVEAUX PROFILS DE CLIENTS</h3><p>&laquo; L&rsquo;entreprise s&rsquo;est d&eacute;velopp&eacute;e progressivement au fil des demandes des clients. Je reste dans mon domaine de ferme &agrave; fa&ccedil;on, afin de r&eacute;pondre &agrave; une demande de plus en plus diverse et &agrave; un autre profil de clients que je vois apparaitre &raquo;, rapporte Thierry Delanoue. &nbsp;Un nombre important d&rsquo;agriculteurs figurent parmi ses clients : &laquo; l&rsquo;achat d&rsquo;un mat&eacute;riel agricole seul est de plus en plus on&eacute;reux et les tr&eacute;soreries le permettent de moins en moins &raquo;, justifie-t-il.</p><div class="citation">
    <span>"&laquo; Mais il y a aussi une client&egrave;le de propri&eacute;taires et une client&egrave;le f&eacute;minine, qui n&rsquo;ont pas les moyens mat&eacute;riels de faire et qui font faire &agrave; fa&ccedil;on &raquo;"</span>
</div>
<p>&nbsp;Une situation qui illustre bien le changement qui s&rsquo;op&egrave;re dans le paysage agricole. &laquo; Il y a un probl&egrave;me de renouvellement des g&eacute;n&eacute;rations. De moins en moins de jeunes s&rsquo;installent, des situations familiales &eacute;voluent, il y a des femmes veuves qui se retrouvent &agrave; devoir faire faire les travaux des champs, il y a des propri&eacute;taires qui ne sont pas agriculteurs et qui ne sont pas sur place... &raquo;, constate l&rsquo;entrepreneur. Son ETA se retrouve donc &agrave; travailler pour des domaines de 5 ha comme de 350 ha. &laquo; Le c&ocirc;t&eacute; positif de cette diversit&eacute;, c&rsquo;est que cela permet d&rsquo;&eacute;changer et que c&rsquo;est enrichissant &raquo;, appr&eacute;cie celui qui est aussi amen&eacute; &agrave; fournir des conseils sur les assolements.</p>


Les entrepreneurs de territoire ont de plus en plus de responsabilités dans l’exécution des travaux, vis-à-vis de la réglementation et des changements de pratiques. Ils connaissent également une évolution de leur clientèle. Exemple avec l’EURL Delanoue sise à Etréchy.

Eta : s’adapter à la réglementation et à une nouvelle clientèle

<div><p><strong>Gamabilis, studio ind&eacute;pendant fran&ccedil;ais, a cr&eacute;&eacute; Roots of Tomorrow, un jeu de strat&eacute;gie d&eacute;di&eacute; aux m&eacute;tiers agricoles.</strong> Le joueur a la possibilit&eacute; de choisir un sc&eacute;nario, correspondant &agrave;&#768; un type d&rsquo;exploitation&nbsp;agricole&nbsp;et de l&rsquo;animer selon des enjeux &eacute;conomiques, soci&eacute;taux et environnementaux. D&eacute;velopp&eacute; en partenariat avec de nombreuses organisations agricoles et environnementales, dont l&rsquo;Inrae, le jeu se veut au plus pr&egrave;s de la r&eacute;alit&eacute; pr&eacute;sente et future de l&rsquo;agriculture et de l&rsquo;&eacute;levage.</p><div class="note">Gratuit &ndash; Disponible sur Stream, App Store et Google Play &ndash; roots-of-tomorrow.com</div></div>



Un jeu de stratégie dédié aux métiers agricoles.

Roots of Tomorrow

<h2>Prolonger l'interdiction de vendre des aliments &agrave; "prix co&ucirc;tant"</h2><p>Depuis la premi&egrave;re loi Agriculture et alimentation (Egalim, 2018), unedisposition vise &agrave; garantir une meilleure r&eacute;mun&eacute;ration des agriculteurs en contraignant les supermarch&eacute;s &agrave; r&eacute;aliser une marge d'au moins 10% sur les produits alimentaires. Le dispositif est connu par les sp&eacute;cialistes sous le nom de "SRP10", pour seuil de revente &agrave; perte +10%. Objectif: &eacute;viter qu'en resserrant excessivement leurs marges, les distributeurs ne soient tent&eacute;s d'exercer une pression suppl&eacute;mentaire sur les industriels et, par cons&eacute;quent, sur les producteurs. La disposition sur les 10% de marge, qui devait prendre fin au printemps, a &eacute;t&eacute; reconduite jusqu'en 2025, sauf pour les fruits et l&eacute;gumes frais. Son efficacit&eacute; a &eacute;t&eacute; mise en doute par des travaux parlementaires mais elle reste cruciale aux yeux du premier syndicat agricole, la FNSEA. Selon l'UFC-Que Choisir, les consommateurs sont les principaux perdants de cette disposition. Une Commission du s&eacute;nat avait ainsi estim&eacute;&nbsp; que les op&eacute;rations promotionnelles &agrave; prix co&ucirc;tant auraient pu repr&eacute;senter 600 millions d'euros d'&eacute;conomies potentielles chaque ann&eacute;e pour les clients des grandes surfaces.</p><h2>Prot&eacute;ger le revenu des agriculteurs</h2><p>Le co&ucirc;t de la mati&egrave;re premi&egrave;re agricole (viande, lait, etc.) ne pourra plus faire l'objet de n&eacute;gociations pour les produits de marque distributeur, propri&eacute;t&eacute;s des supermarch&eacute;s (Reflets de France, Marque Rep&egrave;re, marque U par exemple). C'&eacute;tait d&eacute;j&agrave; le cas depuis 2021 pour les marques dites nationales (Danone, Bonduelle, Fleury Michon...). L'objectif est l&agrave; aussi de prot&eacute;ger la r&eacute;mun&eacute;ration des agriculteurs qui faisait bien souvent figure de variable d'ajustement des n&eacute;gociations entre supermarch&eacute;s et industriels.</p><h2>Limiter les promotions sur les produits non alimentaires</h2><p>Autre mesure vot&eacute;e mercredi: l'encadrement des promotions sur les produits "DPH" (droguerie, parfumerie, hygi&egrave;ne, entretien). Couches, shampoing, cotons, maquillage et autres rasoirs ne pourront plus faire l'objet de remises sup&eacute;rieures &agrave; 34%. La mesure n'entrera toutefois en vigueur qu'au 1er mars 2024. Cette fois, il s'agit de prot&eacute;ger les revenus des fabricants de ces produits. Selon, l'Ilec, qui les repr&eacute;sente, les supermarch&eacute;s ayant moins de latitude pour n&eacute;gocier sur les produits alimentaires sont enclins &agrave; se rattraper sur ce segment. Selon des experts du secteur, la mesure va &eacute;galement peser sur le pouvoir d'achat des consommateurs qui ach&egrave;tent bien souvent ces produits lors d'op&eacute;rations promotionnelles, profitant de remises largement sup&eacute;rieures &agrave; 34%.</p><h2>Donner plus de poids aux industriels face aux supermarch&eacute;s</h2><p>La proposition de loi Descrozaille visait aussi &agrave; combler le "<em>flou juridique</em>" en cas d'&eacute;chec des n&eacute;gociations commerciales annuelles entre les grandes surfaces et leurs fournisseurs. Jusqu'&agrave; pr&eacute;sent, si supermarch&eacute;s et industriels ne se mettaient pas d'accord sur de nouveaux tarifs, les premiers pouvaient toujours commander aux tarifs ant&eacute;rieurs m&ecirc;me si les co&ucirc;ts de production avaient augment&eacute; entre temps. D&eacute;sormais et &agrave; titre exp&eacute;rimental, le fournisseur pourra prendre l'initiative d'interrompre imm&eacute;diatement ou apr&egrave;s un certain d&eacute;lai les livraisons aux magasins. Autre point favorable aux industriels: un plafonnement du montant des p&eacute;nalit&eacute;s logistiques, que les supermarch&eacute;s leur infligent lorsqu'ils ne sont pas livr&eacute;s &agrave; temps ou correctement. Cens&eacute;es &eacute;viter les ruptures en rayon, elles ont parfois &eacute;t&eacute; "<em>d&eacute;tourn&eacute;es de leur objectif</em>" jusqu'&agrave; constituer des revenus compl&eacute;mentaires pour les supermarch&eacute;s, avait fustig&eacute; le gouvernement.</p><h2>Mieux encadrer les centrales d'achat europ&eacute;ennes</h2><p>Le texte vise aussi &agrave; mieux r&eacute;guler l'activit&eacute; des centrales d'achat que les distributeurs ont install&eacute;es depuis quelques ann&eacute;es dans d'autres pays europ&eacute;ens (Belgique, Espagne, etc.) et qui leurs servent parfois &agrave; n&eacute;gocier plus avantageusement, en &eacute;vitant la r&eacute;glementation fran&ccedil;aise. Avec ce nouveau texte, les r&egrave;gles fran&ccedil;aises s'appliqueront &agrave; "<em>l'ensemble</em>" de leurs relations commerciales d&egrave;s lors que "<em>les produits concern&eacute;s sont commercialis&eacute;s sur le territoire fran&ccedil;ais</em>".</p>


Le Parlement a adopté le 22 mars la proposition de loi du député Renaissance Frédéric Descrozaille, qui modifie à titre expérimental les relations commerciales entre les supermarchés et leurs fournisseurs et pourrait entraîner de nouvelles hausses des prix dans les grandes surfaces. En voici les principaux points.

Promotions, pénalités, rapports de force... Ce que change la loi sur les négociations commerciales

<p class="Standard">En science &eacute;conomique, un actif &eacute;chou&eacute; est un moyen de production dont la valeur a chut&eacute; suite &agrave; une &eacute;volution de la l&eacute;gislation, &agrave; des contraintes environnementales ou &agrave; des nouvelles technologies. Par exemple, dans le pass&eacute;, en France, les mines de charbon ou tous les &eacute;quipements li&eacute;s &agrave; la t&eacute;l&eacute;phonie fixe ont g&eacute;n&eacute;r&eacute; des actifs &eacute;chou&eacute;s&nbsp;: les investissements r&eacute;alis&eacute;s dans ce domaine ont &eacute;t&eacute; d&eacute;valoris&eacute;s.</p><h2 class="Standard"><strong>Orienter les d&eacute;cideurs &eacute;conomiques</strong></h2><p class="Standard">Actuellement, cette notion est &eacute;voqu&eacute;e dans le cadre de la transition &eacute;nerg&eacute;tique&nbsp;: &agrave; l'&eacute;chelle mondiale, les investissements li&eacute;s aux &eacute;nergies fossiles sont &laquo;&nbsp;&agrave; risque&nbsp;&raquo; d'&ecirc;tre &eacute;chou&eacute;s &agrave; plus ou moins long terme, selon la rapidit&eacute; de la d&eacute;croissance de l'usage de ces &eacute;nergies. Dans un rapport publi&eacute; en f&eacute;vrier 2023, l'Institute for Climate Economics (I4CE) s&rsquo;int&eacute;resse, pour la premi&egrave;re fois, &agrave; l'existence de ce risque dans le secteur de l&rsquo;&eacute;levage.</p><p class="Standard">Contrairement &agrave; ce qu'indique son nom, l'I4CE, est un organisme de recherche fran&ccedil;ais. Il a &eacute;t&eacute; fond&eacute; en 2015, &agrave; l&rsquo;initiative de la Caisse des d&eacute;p&ocirc;ts et de l&rsquo;Agence fran&ccedil;aise de d&eacute;veloppement. Il s'int&eacute;resse &agrave; tous les enjeux &eacute;conomiques li&eacute;s &agrave; la lutte contre le changement climatique et il publie r&eacute;guli&egrave;rement des rapports, synth&egrave;ses et recommandations, &agrave; destination des gouvernements et collectivit&eacute;s publiques, mais aussi des entreprises et institutions financi&egrave;res.</p><p class="Standard">Le rapport &laquo;&nbsp;Transition de l&rsquo;&eacute;levage : g&eacute;rer les investissements pass&eacute;s et repenser ceux &agrave; venir&nbsp;&raquo; pointe le risque d'actifs &eacute;chou&eacute;s en &eacute;levage. Pour atteindre les objectifs&nbsp;de neutralit&eacute; carbone &agrave; l&rsquo;horizon 2050, la r&eacute;duction de l'&eacute;levage, fort contributeur net des &eacute;missions de gaz &agrave; effet de serre, est in&eacute;luctable. Quels que soient les leviers techniques envisag&eacute;s (certains existent, d'autres seront &agrave; inventer), le nombre d'animaux &eacute;lev&eacute;s en France, en particulier des bovins, va diminuer.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/2023-moins-de-vaches-de-broutards-de-taurillons-de-veaux-et-plus-d-importations" target="_blank" title="">2023 : moins de vaches, de broutards, de taurillons, de veaux... et plus d&rsquo;importations</a>
</aside>
<h2 class="Standard"><strong>Moins de b&ecirc;tes, d'abord en raison de la d&eacute;mographie</strong></h2><p class="Standard">Cette r&eacute;duction des cheptels est, de toute fa&ccedil;on, d&eacute;j&agrave; engag&eacute;e&nbsp;: le pays a perdu 17% de ses vaches laiti&egrave;res en 20 ans (et bien plus depuis les ann&eacute;es 1980). Toutes les fili&egrave;res d'&eacute;levage sont touch&eacute;es (sauf peut-&ecirc;tre le poulet), et m&ecirc;me le cheptel des vaches allaitantes, qui &eacute;tait stable depuis l'an 2000, commence &agrave; se r&eacute;duire (-11% depuis 2016). A noter que toutes ces fili&egrave;res ont toutefois augment&eacute; leur productivit&eacute;&nbsp;: la r&eacute;duction du nombre d'animaux &eacute;lev&eacute;s n'est pas forc&eacute;ment synonyme de diminution de la production.</p><p class="Standard">Un autre facteur va agir plus rapidement dans les ann&eacute;es &agrave; venir&nbsp;: la d&eacute;mographie des chefs d&rsquo;exploitation. Selon une projection de l'Idele, on devrait perdre, d'ici 2030, 13% des effectifs de vaches laiti&egrave;res et 15% pour les vaches allaitantes.</p><aside class="read-also">
    <p class="typography menu-link dark ">&Agrave; voir aussi</p>
    <a href="https://www.pleinchamp.com/actualite/la-filiere-bovine-francaise-est-entree-dans-une-nouvelle-ere" target="_blank" title="">La fili&egrave;re bovine fran&ccedil;aise est entr&eacute;e dans une nouvelle &egrave;re</a>
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<h2 class="Standard"><strong>Un risque critique &agrave; l'&eacute;chelle individuelle</strong></h2><p class="Standard">Moins d'animaux et moins de fermes implique une transformation profonde des actifs&nbsp;: terres, mat&eacute;riels et b&acirc;timents. C'est surtout sur ces derniers que p&egrave;se la plus grande menace de ne plus &ecirc;tre adapt&eacute;s. Cela ne signifie pas n&eacute;cessairement &ecirc;tre &laquo;&nbsp;&eacute;chou&eacute;&nbsp;&raquo;&nbsp;: il peut y avoir des reconversions, agricoles ou non. Le <strong>risque de d&eacute;pr&eacute;ciation des b&acirc;timents</strong> est cependant un point critique &agrave; l'&eacute;chelle d'une exploitation d'&eacute;levage et d'une carri&egrave;re d'&eacute;leveur. Beaucoup d'exploitants comptent sur la vente de leurs actifs pour r&eacute;cup&eacute;rer leurs capitaux et donc am&eacute;liorer leur niveau de vie &agrave; la retraite.</p><p class="Standard">L'I4CE s'est essay&eacute; &agrave; une estimation des montants que pourraient repr&eacute;senter les actifs &eacute;chou&eacute;s en &eacute;levage dans les ann&eacute;es &agrave; venir&nbsp;: sur une dizaine d'ann&eacute;es, cela pourrait se chiffrer autour de 1,7 milliard d&rsquo;euros en b&acirc;timents, soit environ 170 millions par an. C'est une somme importante, certes, mais qui n&eacute;cessite d'&ecirc;tre mise en regard d'une autre&nbsp;: les aides publiques (grand plan investissement, France 2030, grand pacte productif) &agrave; l&rsquo;investissement dans les exploitations d&rsquo;&eacute;levage d&eacute;passent le milliard d&rsquo;euros par an.</p>        
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        <figure class="ezimage-field"><img src="https://api.prod.pleinchamp.com/var/site/storage/images/_aliases/gallery/8/3/2/2/5362238-1-fre-FR/b15c18463dc9-actifs-agricoles-png" alt="" height="682" width="955" /></figure>

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<h2 class="Standard"><strong>Efficacit&eacute; de la d&eacute;pense publique, visibilit&eacute; des acteurs</strong></h2><p class="Standard">L'institut estime que ces aides, n&eacute;cessaires pour moderniser les fermes, semblent ne pas toujours disposer de crit&egrave;res de durabilit&eacute;. &laquo;&nbsp;L&rsquo;agriculture &eacute;tant largement subventionn&eacute;e par l&rsquo;&Eacute;tat, c&rsquo;est un enjeu d&rsquo;efficacit&eacute; de la d&eacute;pense publique que d&rsquo;int&eacute;grer les enjeux de transition dans les investissements des exploitations fran&ccedil;aises d&rsquo;&eacute;levage...&nbsp;&raquo;.</p><p class="Standard">&laquo;&nbsp;Plus qu'une simple r&eacute;duction de production, il s&rsquo;agit plut&ocirc;t d&rsquo;une transformation profonde des fili&egrave;res animales. Cette transformation se construit et s&rsquo;anticipe. La mener &agrave; bien implique de<strong> </strong>prendre du recul afin de donner de la visibilit&eacute; aux acteurs de ces fili&egrave;res et aux agriculteurs qui vont s&rsquo;installer dans les prochaines ann&eacute;es.&nbsp;&raquo; L'&eacute;tude souligne aussi que ce n'est pas forc&eacute;ment &agrave; l'agriculteur de porter &agrave; lui seul le risque de d&eacute;pr&eacute;ciation&nbsp;: &laquo;&nbsp;Une prise en compte par les pouvoirs publics de ces actifs &agrave; risque est importante pour que la baisse du cheptel soit soutenable par les acteurs &eacute;conomiques&nbsp;&raquo;.</p><p class="Standard">L'association &laquo;&nbsp;Les Greniers d'abondance&nbsp;&raquo;, qui travaille sur la r&eacute;silience alimentaire des territoires, est beaucoup plus directe dans son analyse de ce rapport&nbsp;: pour elle, c'est &agrave; l&rsquo;&Eacute;tat, et pas aux agriculteurs, de prendre en charge ces pertes de valeurs. <em>&laquo;&nbsp;Les agriculteurs sont pris dans un syst&egrave;me, ils n'ont pas &agrave; en assumer les cons&eacute;quences. Ces investissements sans lendemain par la puissance publique ne repr&eacute;senteraient qu'un co&ucirc;t modique au regard des aides actuelles. Autrement dit, un probl&egrave;me souvent insurmontable &agrave; l'&eacute;chelle individuelle - que faire d'un poulailler hors-sol amiant&eacute; de 1000 m&egrave;tres carr&eacute;s qui ne trouvera probablement pas d'acheteur lors de la cession de la ferme ? - peut facilement se r&eacute;soudre par l'action collective&nbsp;&raquo;,</em> assure Felix Lallemand, le co-fondateur de l'association.</p><p class="Standard">&gt;&gt; Pour lire le rapport de l'I4CE :&nbsp;<a href="https://www.i4ce.org/wp-content/uploads/2023/02/Transition-de-lelevage-gerer-les-investissements-passes-et-repenser-ceux-a-venir_au220223.pdf">https://www.i4ce.org/wp-content/uploads/2023/02/Transition-de-lelevage-gerer-les-investissements-passes-et-repenser-ceux-a-venir_au220223.pdf</a></p>


L'élevage recule depuis plusieurs années en France et va continuer de le faire quels que soient les scénarios d'avenir. Or, l'élevage est une activité économique qui mobilise des moyens de production, appelés actifs : des terres, des animaux, des machines et des bâtiments. Dans une étude récente, l'Institute for Climate Economics pointe le risque d'actifs échoués en élevage, essentiellement sous forme de bâtiments. L'institut encourage les politiques publiques à prendre en compte ce risque.

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