2018, l’année de reconquête des prix ?

De meilleurs prix pour les producteurs et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté : voilà deux axes de travail importants pour la FNSEA. L’année à venir est capitale pour le syndicat, qui prépare déjà les prochaines élections des chambres d’agriculture.

« La guerre des prix ne fait que des perdants ». Cette phrase a été beaucoup entendue en 2017, ce qui réjouit Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA. « Lorsqu'un syndicat le dit, c'est un slogan. Mais lorsque le président de la République le dit, cela devient une affirmation politique », n'a-t-elle pas manqué de rappeler, lors de la présentation des vœux à la presse.  

La FNSEA espère que l'année 2018 va être l'occasion de garantir des prix rémunérateurs aux producteurs, après la clôture des États généraux de l'alimentation. « C'est un pari », admet Christiane Lambert. La présidente constate sur le sujet « une prise de conscience plus forte aujourd'hui qu'elle n'a jamais été ».

Les négociations commerciales - très dures – ne semblent pas entacher son moral. Pourtant, entrer dans un box de négociation aurait été déconseillé par des médecins du travail « aux jeunes commerciales enceintes », parce que « le niveau de stress est trop élevé », indique Christiane Lambert. Cette anecdote illustre bien la tension qui règne entre la grande distribution et ses fournisseurs.

La FNSEA appelle donc à réunir « au plus vite » le comité de suivi des négociations. Elle demande à l'État de donner un « coup de poing sur la table ». « Sans une loi ça ne marchera pas », poursuit la présidente, qui attend de pied ferme le vote du projet législatif, qui prévoit une élévation du seuil de revente à perte, l'encadrement des promotions ou encore la prise en compte des coûts de production dans les contrats. Il faudra aussi « des gendarmes » et « des sanctions » pour recadrer les tricheurs éventuels, ajoute Christiane Lambert. « Nous aurons besoin de trois volets : la loi, le changement des comportements et de la pression syndicale », résume-t-elle.

En 2017, la situation financière des exploitations agricoles a été meilleure qu'en 2016. Mais « de gros écarts » existent au sein même d'une production, remarque Christiane Lambert. Celle-ci appelle à « remettre les agriculteurs en mode projet ». Pour cela, elle salue le « travail de l'ombre » réalisé sur le terrain pour repérer les agriculteurs qui décrochent et réaliser des audits. « Ces dispositifs ont permis à un certain nombre d'agriculteurs de redresser la tête », observe-t-elle. En 2017, 1281 défaillances d'entreprises agricole ont été répertoriées, soit 6,7 % de plus par rapport à 2016.