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Bayer : « les produits à base de glyphosate peuvent être utilisés en toute sécurité »
Après la diffusion de l’émission « Envoyé spécial » jeudi soir sur France 2, Bayer a réaffirmé, sur la base de 40 ans d’expérience et des conclusions d’une dizaine d’agences et autorités réglementaires, que « les produits à base de glyphosate sont sans danger lorsqu'ils sont utilisés conformément au mode d'emploi et que le glyphosate n’est pas cancérogène ».
Jeudi soir sur France 2, « Envoyé spécial » était rebaptisé la « Spéciale d'envoyé ». 110 minutes consacrées à l'herbicide. Cinq sujets ont été diffusés : « glypho or not glypho » (le point de vue de deux agriculteurs de l'Aisne et du Loiret, l'un conventionnel, l'autre bio), le « glyphotest d'Envoyé » (tests d'urine de quidams et personnalités), « Monsanto, la fabrique du doute » (les mémos stratégiques, courriels, contrats confidentiels révélés par les « Monsanto papers » et le témoignage du jardinier américain qui a gagné son procès en première instance contre Monsanto en 2018), « le vote impossible » (les atermoiement des députés français sur l'inscription ou non dans le loi EGAlim du retrait de la molécule à moyen terme) et enfin « Sri Lanka, un pays sans glyphosate » (retrait de la molécule en 2015 sur suspicion de problèmes de santé).
Rude semaine
Sitôt l'émission diffusée, Bayer n'a pas tardé à réagir, par un communiqué. « Si Bayer ne souhaite pas commenter l'objectivité du traitement réservé par cette émission, nous réaffirmons que pour mieux répondre à l'aspiration des Français pour une alimentation toujours plus saine et variée, issue d'une agriculture respectueuse de l'environnement, il est fondamental de s'appuyer sur une démarche scientifique », peut-on y lire.
La semaine a été rude pour l'agrochimiste. Le 15 janvier, le tribunal administratif de Lyon retirait l'AMM du Roundup Pro 360, considérant que l'Anses, qui l'avait délivrée en mars 2017, avait commis « une erreur d'appréciation au regard du principe de précaution ». L'Agence nationale de sécurité sanitaire, alimentation, environnement s'en est vigoureusement défendue depuis. Toujours ce 15 janvier, des eurodéputés ont critiqué les autorités sanitaires allemandes pour avoir plagié des pans entiers de l'argumentaire de Monsanto dans le dossier de renouvellement de l'autorisation de l'herbicide en 2017.
Bayer convoque la science
Pour sa défense, Bayer convoque la science : « le vaste corpus scientifique, 40 ans d'expérience et les conclusions des autorités de réglementation, notamment l'Autorité de Protection de l'Environnement (EPA), l'Agence européenne de la sécurité des aliments (EFSA), l'Agence européenne des produits chimiques (ECHA), les autorités réglementaires australiennes, canadiennes, coréennes, néo-zélandaises et japonaises, ainsi que la réunion conjointe de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) / l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) sur les résidus de pesticides (JMPR) confirment que les produits à base de glyphosate sont sans danger lorsqu'ils sont utilisés conformément au mode d'emploi et que le glyphosate n'est pas cancérogène ».
Transparence
Les spécialités à base de glyphosate font partie du portefeuille de Bayer depuis le rachat de Monsanto, finalisé en juin 2018 pour un montant de 63 milliards de dollars. Face aux mises en cause et aux procédures judiciaires, qui se compteraient en milliers rien qu'aux Etats-Unis, Bayer a choisi l'arme de la transparence. « Nous nous sommes engagés dans une démarche de transparence, sur le glyphosate comme sur l'ensemble de nos activités, et privilégierons toujours le dialogue avec l'ensemble de nos parties prenantes : grand public, agriculteurs, autorités, communauté scientifique... », explique Benoît Rabilloud, président de Bayer France depuis le 1er janvier. « C'est ainsi que nous pourrons contribuer collectivement à la transformation de l'agriculture attendue par tous ». En rendant publics sur un site dédié plus de 300 résumés d'études sur la sécurité du glyphosate, Bayer affirme aller plus loin que ce qui est exigé des autorités.