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Lundi 15/12/2025
Avant cette vacherie de DNC, le prix de la viande bovine au pinacle
« L’Avent des avancées en agriculture » (15/25). Les cotations du jeune bovin U, de la vache R ou encore de la vache O n’ont jamais été aussi élevées alors que le prix de l’aliment est en baisse. Mais la DNC, porteuse d’une lourde menace pour l’export, débouché vital, joue les trouble-fête.
Il est loin le temps où la FNSEA réclamait l’instauration d’un dispositif de péréquation pour amortir la flambée des prix de l’aliment. C’était à l’automne 2022, quand le prix du blé tutoyait les 400€/t, celui du maïs les 300€/t et ceux du colza et du tournesol les 600€/t. A l’époque, le syndicat réclamait la mise en œuvre d’un contrat inter-filières, où les céréaliers auraient accepté de lisser la hausse du prix sur l’équivalent de 15% de la collecte, moyennant un renforcement de la Déduction pour épargne de précaution (DEP). Une demande restée lettre morte.
Trois ans plus tard, et depuis trois ans, les céréaliers sont dans le rouge et réclament sans délai l’activation de la réserve de crise européenne alors que se profile l’entrée en vigueur du Mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF), qui va significativement renchérir le prix des engrais.
De soin côté, la viande bovine ne s’est jamais aussi bien portée, tout du moins au plan économique, avec des cours qui n’ont jamais été aussi élevés tandis que les coûts de production se réduisent, en en témoigne la dernière livraison d’Agreste, qui fait état d’un baisse de 5,8% du prix des aliments pour gros bovins entre octobre 2024 et octobre 2025.
Pour des raisons relevant de l’économie et de la démographie agricole, l’élevage de ruminants est aux prises à une décapitalisation tandis que la consommation de viande résiste.
Au plan sanitaire, la situation est beaucoup plus inquiétante. Si la FCO et la MHE ont fait leur travail de sape en 2024 et 2025, participant à la raréfaction de l’offre, la dernière menace en date s’appelle DNC, toujours pas éradiquée près de six mois après son irruption en Savoie. La maladie met la filière sous tension tandis que l’Etat est interpellé sur sa stratégie sanitaire, reposant sur le dépeuplement des élevages infectés et la vaccination d’urgence dans les zones réglementées. Sans oublier les restrictions de mouvement des animaux, intra et extra-nationaux. Au-delà du traumatisme et de la hantise qu’elle suscite, la DNC est porteuse d’une lourde menace pour l’export de bovins vifs, un débouché capital, qui a généré un excédent commercial de 1,7 milliard d’euros en 2024.
Selon l’Institut de l’élevage, sur 5,5 millions de bovins produits chaque année en France, 1,4 million sont exportés, principalement en Italie et en Espagne : 1 million de broutards de races allaitantes, dont 36 % de femelles, et 400.000 bovins laitiers jeunes, surtout des veaux de moins de 2 mois en direction de l’Espagne. Les entraves à l’export, en plus de nuire aux éleveurs dépendants de ce débouché, pourraient aussi, par ricochet, faire baisser les prix de la viande.
Retrouvez chaque jour, du 1er au 25 décembre, notre sélection des nouvelles réjouissantes de l’année 2025. Sous la forme d’un calendrier de l’avent, Pleinchamp vous propose une sélection d’initiatives enviables, de portraits inspirants, d’avancées concrètes et de lueurs d’espoirs pour le monde agricole. Preuve que même si de nombreux combats restent à mener, certaines nouvelles vont dans le bon sens : celui d’un monde plus durable, plus juste, plus rémunérateur pour les agricultrices et les agriculteurs. |


