Détresse agricole : des centaines de tracteurs sur les routes

Plusieurs centaines d'agriculteurs, à l'appel des Jeunes Agriculteurs (JA) et de la FNSEA, ont manifesté le 8 octobre dans toute la France en bloquant les axes routiers sous le slogan "France, veux-tu encore de tes paysans ?"

« Stigmatisation permanente, violences intolérables, accords commerciaux déloyaux, distorsions de concurrence insurmontables et revenus en berne » : c'est avec ce constat que la FNSEA et les JA ont appelé à la manifestation le 8 octobre dans toute la France. La mobilisation a commencé le matin tôt dans l'Aisne, le Var et la Drôme, et devait atteindre son point fort en début d'après-midi avec le blocage prévu d'axes routiers majeurs, dont de nombreuses autoroutes. L'objectif : "se montrer sur les routes, tracter au niveau des ronds-points, s'adresser aux représentants de l'Etat", a indiqué Xavier Benoist céréalier, lors d'un blocage à Chateau-Thierry (Aisne). 

La mobilisation était importante en milieu de journée dans l'Est de la France où une centaine de tracteurs bloquaient l'autoroute A4 aux abords de Strasbourg. Dans l'ensemble du Bas-Rhin, peu avant 13h, plus de 500 tracteurs étaient encore en train de converger vers cinq points de blocage, essentiellement sur les autoroutes A35 et A4, générant "plusieurs kilomètres de bouchons" derrière les convois, sans qu'aucun autre incident n'ait été relevé, a-t-on appris auprès de la préfecture. Dans le Haut-Rhin, environ 120 tracteurs bloquaient la jonction entre l'A35 et l'A36.

Une centaine de tracteurs ont convergé vers des points de ralliement dans la Marne, tandis que plusieurs dizaines de tracteurs bloquaient les villes de Toulouse, Montauban et Agen, dans le Sud-Ouest. Des blocages avaient également lieu en Ille-et-Vilaine, autour de Calais, de Caen ou de Dijon. Dans l'Hérault et dans le Vaucluse, une cinquantaine d'agriculteurs, selon la FDSEA, une trentaine selon la gendarmerie, étaient partis de l'entrée d'autoroute d'Avignon Sud pour effectuer une opération escargot sur les trois voies de l'A7. 

"Aujourd'hui, ce sont essentiellement des actions symboliques, car c'est un premier avertissement au gouvernement. Nous avons des revendications claires sur les revenus, sur l'agribashing", a indiqué Michel Joux, président de la FRSEA Auvergne-Rhône-Alpes qui a exhorté la semaine dernière au Sommet de l'élevage Emmanuel Macron à tenir un discours plus positif sur l'agriculture française. Selon lui, une prochaine journée de mobilisation a été fixée au 22 octobre, si aucune annonce n'a lieu d'ici là.