Didier Guillaume annonce le report des ordonnances de la loi Alimentation

Sur CNews, le ministre de l’Agriculture a indiqué que les ordonnances de la loi Alimentation seraient publiées en janvier ou en février, soit avant la fin des négociations commerciales. Le ministre a également affirmé que la France n’accepterait aucun recul sur le Politique agricole commune.

« Les ordonnances sont reportées car ce matin, il y a d'autres sujets d'actualité », a déclaré ce matin sur CNews le ministre de l'Agriculture Didier Guillaume, faisant allusion au mouvement des « gilets jaunes ». Le ministre s'est défendu de vouloir enterrer le projet. « Avant la fin des négociations, il y a aura l'ordonnance sur le seuil de revente à perte, l'ordonnance sur l'encadrement des promotions et l'ordonnance sur les prix abusivement bas », a-t-il précisé. Les ordonnances devaient être présentées ce mercredi en Conseil des ministres. Elles sont reportées « en janvier ou en février », soit avant la fin des négociations commerciales entre producteurs, industriels et distributeurs qui se sont ouvertes le 1er décembre et qui doivent s'achever fin février.

« C'est pas ce que ça coûte mais ce que ça vaut »

A la question de savoir si le report visait à ménager le pouvoir d'achat des consommateurs, entamé par les hausses de fiscalité afférente aux carburants, le ministre de l'Agriculture a répondu sans équivoque. « Le pouvoir d'achat des agriculteurs n'est pas à opposer au pouvoir d'achat des citoyens, c'est une juste répartition de la valeur, c'est pas ce que ça coûte mais c'est ce que ça vaut » a déclaré Didier Guillaume. « Il faut toujours jours plus de ristournes, toujours plus de promotions et pendant ce temps-là, les agriculteurs, certains crèvent, ce n'est plus possible ».

« La France a nourri l'Europe après-guerre »

Le ministre s'est fait l'avocat des agriculteurs « qui travaillent sept jours sur sept, qui travaillent beaucoup, et qui ne gagnent pas beaucoup d'argent. Le Gouvernement est à leur écoute ». Le ministre a également affirmé que la France n'accepterait aucun recul sur la Politique agricole commune. « La France a été après-guerre le pays qui a nourri l'Europe avec son agriculture. La France n'acceptera pas un recul de la PAC, je veux être le bouclier des agriculteurs (...). L'agriculture est en mutation : moins de produits phyto, plus de transition agroécologique. (...) On demande toujours des efforts aux agriculteurs et après, quand il s'agit de répartir les fruits de la croissance, ce sont toujours eux qui se font avoir, ce n'est plus possible ».

Concernant l'appel à manifester lancé par la FNSEA, le ministre a évoqué une concomitance des dates mais ne crois pas à un ralliement des agriculteurs au mouvement des « gilets jaunes ».