Frank Garnier : « un bon usage du glyphosate n’est pas porteur de menaces pour la santé »

Le président de Bayer France a réagi sur les antennes d’Europe 1 et de BFMTV à la condamnation de Monsanto par un tribunal californien. La firme s’appuie sur les études des autorités réglementaires, dont elle va publier les résumés sur un site dédié. Et vante sa recherche dans le biocontrôle.

« Bayer est convaincu que le glyphosate ne représente pas de danger pour la sécurité humaine quand il est utilisé conformément aux recommandations d'usage et c'est le cas pour les millions d'agriculteurs, en Europe et en particulier en France, qui reconnaissent sa grande utilité pour la protection des cultures » a déclaré Frank Garnier sur l'antenne de BFMTV dimanche 12 août. Le président de Bayer France réitérait ainsi les affirmations du groupe allemand après l'annonce de la condamnation de Monsanto par un tribunal californien. Propriété de Bayer depuis le 7 juin dernier, Monsanto a été condamné à verser près de 290 millions de dollars de dollars et intérêts à un jardinier américain, dont le cancer du système lymphatique a été attribué à l'usage du Roundup entre 2012 et 2014.

Résumé des études en ligne

Quelques heures plus tard, le PDG de Bayer France est intervenu sur les ondes d'Europe 1, en mettant l'accent sur le processus d'homologation des substances actives telles que le glyphosate. « Il y a beaucoup d'études qui ont été faites et qui sont largement examinées par les autorités règlementaires, dans tous les pays du monde, en Europe ou en France », s'est-il exprimé. « Ces autorités réglementaires qui sont en charge d'évaluer et de donner des autorisations aux produits, en l'occurrence le glyphosate, font leur travail de la façon la plus stricte possible et récemment, les autorités européennes ont confirmé l'utilisation possible du glyphosate pour une durée de cinq ans. Donc il n'est sûrement pas besoin d'opposer les agriculteurs à la santé publique ». Dans un souci de transparence, le PDG de Bayer France a indiqué que les résumés des études des autorités réglementaires seraient prochainement mises à la disposition du public, sur un site dédié de la firme.

Vers le biocontrôle

Le président de Bayer France a également réagi aux propos de Nicolas Hulot qui, sur le site de Libération en date du 12 août, assimilait la décision de la France d'interdire les principaux usages du glyphosate d'ici à 2021 « au début d'une guerre que nous devons mener tous ensemble pour réduire massivement les molécules les plus dangereuses ». « Nous travaillons en partenariat avec des filières agricoles pour développer des nouveaux produits et répondre à leur attentes », a déclaré Frank Garnier. « Notre engagement, depuis déjà quelques années, c'est d'aller de plus en plus loin vers des solutions alternatives, notamment des substances naturelles qui vont pouvoir se substituer à des produits phytosanitaires classiques et qui vont être aussi utilisables en agriculture biologique. Ces solutions alternatives, nous y travaillons intensément et donc nous faisons bien partie de la solution ».

Selon IBMA France, l'association française des producteurs de produits de biocontrôle, les solutions de biocontrôle représentaient 5 % du marché des produits phytosanitaires en France en 2017.