La Bretagne demande la régionalisation de la PAC

Le conseil régional de Bretagne demande à assurer la gestion des aides directes de la politique agricole commune (PAC) dans le cadre de la "différenciation" voulue par Emmanuel Macron et afin de soutenir une agriculture familiale et agroécologique.

"Je veux la régionalisation de la politique agricole pour protéger le revenu de nos agriculteurs dans la diversité des systèmes agricoles, pour accompagner les transitions et répondre aux exigences des consommateurs", a déclaré Loïg Chesnais-Girard, président PS de la région Bretagne, en ouverture de la session du conseil régional le 9 juillet.

Le rapport "Osons la régionalisation de la PAC en Bretagne", présenté par le vice-président à l'Agriculture Olivier Allain, a été approuvé par 53 voix et contre 30. "La Bretagne est une des régions les plus agricoles d'Europe. Elle est très homogène de ce point de vue, avec une dominance marquée de la polyculture élevage et des cultures légumières. Par conséquent, une régionalisation de la PAC en Bretagne permettrait de mieux adapter la politique agricole à ses spécificités", argumente-t-il dans ce rapport.

"De nombreuses régions d'Europe gèrent déjà aujourd'hui, et pour certaines d'entre elles depuis plus de 20 ans, les deux piliers de la PAC", pointe le rapport, qui cite notamment le Pays de Galles et la Wallonie.

"Avec une PAC régionalisée en Bretagne, il sera possible de mettre en cohérence le premier et le second pilier pour une politique agricole adaptée aux spécificités bretonnes en faveur d'exploitations familiales, agro-écologiques et compétitives", ajoute-t-il.

Le conseil régional estime notamment que la PAC doit être adaptée pour permettre à la Bretagne d'améliorer la qualité de ses eaux littorales et de lutter contre les échouages d'algues vertes sur ses plages, notamment en développant l'agroécologie. Le rapport propose aussi un plafonnement des aides directes entre 20 000 et 30 000 euros et une aide directe minimale pour les plus petites exploitations, ainsi qu'un paiement redistributif renforcé.

La région estime qu'elle devrait bénéficier d'une enveloppe de 500 millions d'euros par an au regard de sa surface agricole, soit 3,5 milliards d'euros sur 7 ans. Début juillet, Emmanuel Macron s'est dit pour sa part favorable à "plus de différenciation" entre les territoires et a annoncé "une grande conférence des territoires cet été".