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Les drones épandeurs s’invitent dans les champs pour une expérimentation de trois ans
Un arrêté publié en octobre autorise l’expérimentation des drones épandeurs dans le secteur agricole, sous des conditions très précises pendant trois ans. Une nouvelle qui intervient alors que l’usage des drones dans le secteur agricole progresse et qu’ils pourraient, à terme, se révéler comme une composante essentielle de l’agriculture de précision.
Prévue dans l'article 82 de la loi Egalim, l'expérimentation des drones pour la pulvérisation aérienne a été autorisée par un arrêté du 26 août 2019, publié le 8 octobre. Cette expérimentation, qui va à l'encontre de l'interdiction des pulvérisations aériennes qui avait cours jusqu'à maintenant en France, est toutefois très encadrée et a surtout valeur de test.
Cette phase, d'une durée de trois ans, s'adresse uniquement aux exploitations biologiques ou à Haute Valeur Environnementale (HVE) dont les parcelles sont pentues (pente supérieure ou égale à 30 %), ce qui restreint de fait très largement le périmètre de l'expérimentation. Par ailleurs, l'agriculteur désirant participer à cette expérimentation devra effectuer une demande documentée auprès du ministère de l'Agriculture qui pourra, avant de donner son aval, solliciter l'expertise de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) ou de l'Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'agriculture (IRSTEA). Enfin, une distance de 100 mètres devra être respectée par rapport à une liste de lieux définis par l'arrêté (dont les habitations) et chaque test fera l'objet d'un rapport dans les six mois suivant sa réalisation, de manière à évaluer l'apport de l'expérimentation vis-à-vis notamment des risques d'accidents du travail, de dérive des traitements et de l'efficacité des résultats.
Plus que l'expérimentation, dont l'échelle devrait rester modeste eu égard aux critères à respecter, c'est la croissance des usages du drone en matière agricole que reflète la publication de cet arrêté. Son utilité est déjà avérée dans la captation de données (estimation de la biomasse, taux de chlorophylle, stress hydrique ou simple imagerie...), ensuite analysées afin d'en extraire des préconisations intra parcellaires pour optimiser l'apport d'intrants. Les promoteurs du drone agricole vont aujourd'hui plus loin en imaginant une chaine ou le drone serait l'allié de l'agriculteur, de la captation de données au traitement précis des parcelles, en mettant en avant sa précision eu égard à l'altitude réduite (1,50 m) et sa capacité à ne traiter qu'une petite zone, y compris de manière préventive et en cas de forte humidité au sol.
Pour autant, les accidents de parcours ne sont pas impossibles pour les drones agricoles : l'été dernier, Airinov (détenu par le Groupe Parrot), pionnier du drone à usage agricole en France, cessait ses activités après huit années d'existence.
Article extrait de l'Analyse de la conjoncture et de l'actualité agricole et agroalimentaire - PRISME n° 28 - Janv.2020