Mercosur : pas d'accord "au détriment des standards européens"

Les accords de libre-échange, comme celui que négocient l'Union européenne et le Mercosur, ne peuvent pas se conclure "au détriment des standards européens" de qualité, estime le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume.

"Les accords de libre-échange ne peuvent pas se faire au détriment des standards européens", a déclaré le ministre le 21 mai sur Franceinfo, estimant que l'Europe a "été trop naïve, de ce point de vue là, depuis quelques années""C'est pour ça qu'Emmanuel Macron dit "je refuse de donner le mandat à l'Union européenne, pour l'accord commercial avec les Etats-Unis, lié au climat", c'est pour ça que nous disons non aux accords avec le climat Mercosur, avec l'Amérique latine, parce que nous ne voulons pas en France du bœuf aux hormones ou du poulet chloré", a dit Didier Guillaume. "Aucun produit ne doit rentrer dans l'Union européenne s'il n'est pas aux standards de l'Union européenne. Le libre-échange, ce n'est pas faire rentrer le loup dans la bergerie", a ajouté le ministre. 

Concernant le marché européen, il a estimé qu'il devait "monter en gamme". "Il y a trop de dumping fiscal, de dumping social encore, à l'intérieur de l'Europe, par exemple avec la France et l'Espagne, pour les viticulteurs, pour les arboriculteurs, il faut que ça cesse. Il y a trop de dumping fiscal encore, avec les travailleurs détachés, la première partie a été faite, il faut aller encore plus loin".

Les propos de M. Guillaume interviennent une semaine après ceux de la filière viande en France qui a exprimé son inquiétude concernant un éventuel accord avec le Mercosur, dans une lettre ouverte à la Commission européenne le 13 mai.

Par ailleurs, Didier Guillaume a réaffirmé le 21 mai l'opposition de la France à une baisse du budget des aides européennes à l'agriculture (PAC), hors contribution de la Grande-Bretagne, et indiqué que 20 pays parmi les 27 avaient désormais rejoint l'accord de Madrid et le camp du "non" à une baisse de ce budget. Il a appelé de ses vœux une augmentation du budget de l'Union, afin de compenser la sortie du Royaume-Uni, non par l'impôt mais via la proposition de la France de taxer les "Gafa", taclant la droite européenne sur son opposition à ce projet.

"Aujourd'hui, il y a 20 pays sur les 27 qui ont signé l'accord de Madrid", dont l'Allemagne, a déclaré M. Guillaume, évoquant une "bagarre terrible" pour convaincre les derniers pays réticents et parvenir à une unanimité. Cet accord, datant du 31 mai 2018, avait initialement été signé par l'Espagne, la France, la Finlande, la Grèce, l'Irlande et le Portugal.