PAC 2020 : trois options pour le prochain budget

Maintien ou réduction du budget ? Alors que cette question sera débattue lors d’un rendez-vous informel entre États membres le 23 février, les syndicats agricoles rappellent l’importance des soutiens alloués à l’agriculture.

La Commission européenne vient de proposer trois options pour le prochain budget de la PAC. Le scénario le plus optimiste table sur un maintien des dépenses allouées à l'agriculture, tandis que deux autres options envisagent une réduction de 15 à 30% du budget PAC.

Ces propositions vont être discutées à l'occasion d'un débat informel entre les dirigeants des États membres de l'UE, le 23 février. Dans un document consacré à la question, la Commission européenne insiste sur le fait que « 80% des paiements vont à 20 % des agriculteurs », d'où l'idée de « réduire et de mieux cibler » les paiements directs.   

Les trois options envisagées ne rassurent pas les syndicats agricoles. « Le moins que l'on puisse dire est que l'agriculture est mal traitée dans cette communication » réagit la FNSEA, qui se demande s'il s'agit là d'une « tactique ou provocation ». « Comment ces hypothèses peuvent-être envisagées alors que plus que jamais l'agriculture constitue une opportunité – et souvent la seule- de développement économique des territoires mais aussi une solution extraordinairement porteuse pour la lutte contre le changement climatique », poursuit le syndicat. La FNSEA en appelle à Emmanuel Macron pour que « la voix de la France porte une forte ambition pour l'agriculture européenne ».

« Il est inconscient d'envisager une réduction de budget sans anticiper les conséquences sur les exploitations agricoles déjà lourdement mises à l'épreuve ces dernières années », écrit la Coordination rurale. La CR rappelle « qu'il est urgent de se recentrer sur le marché européen », en revenant vers une plus grande régulation et « une protection aux frontières de l'UE qui importe toujours plus de matières agricoles ou agroalimentaires »

Même son de cloche du côté du Modef, qui « refuse les deux scénarios qui réduiraient les crédits de 15 à 30 % sachant que sans subvention, 60 % des exploitations auraient un résultat courant avant impôt (RCAI) négatif ». Le Modef milite pour une répartition des aides vers les exploitations familiales, grâce notamment au paiement redistributif. Ce syndicat souhaite un plafonnement obligatoire des paiements directs, une convergence des aides à 100%, une augmentation de l'enveloppe des aides couplées et une politique d'aide pour l'autonomie fourragère des élevages.