PAC: les sénateurs demandent un budget stable durant la période 2021/27

Le Sénat a adopté mercredi une proposition de résolution européenne demandant un budget de la PAC stable durant la période 2021/2027, alors que la Commission européenne propose une réduction de 5%.

Cette résolution n'a aucun caractère contraignant pour le gouvernement, mais le ministre de l'agriculture Stéphane Travert s'y est déclaré favorable, estimant "inacceptable" que les agriculteurs aient "à payer pour le Brexit". "Nous irons chercher des alliés, un par un" et "je saisirai toutes les opportunités de défendre le budget de la PAC, celui d'une PAC renouvelée, simple et efficace", a-t-il dit.  

Dans leur résolution, les sénateurs refusent également "tout statu quo sur les modalités de gestion des crises et sur l'adaptation du droit de la concurrence aux problématiques agricoles". Ils posent aussi la question du desserrement du calendrier d'une négociation destinée à aboutir avant mai 2019 "au risque de focaliser sur les questions budgétaires le débat autour de la PAC".  

PAC forte

En séance, ils ont appelé à une évolution du droit européen pour permettre le développement des circuits alimentaires de proximité, et ont demandé  le maintien d'un budget stable pour le Programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité, qui soutient l'agriculture dans les outre-mer. "Nous voulons une PAC forte, rénovée, répondant aux attentes des agriculteurs", a souligné Pascale Gruny (LR) au nom de la commission des affaires européennes, tandis que Daniel Gremillet (LR), rapporteur de la commission des affaires économiques, estimait que "sacrifier la politique agricole commune est plus qu'une faute: un renoncement".  

"La Commission européenne caractérise la PAC comme une variable d'ajustement, alors qu'elle conditionne l'autonomie alimentaire et la souveraineté d'un continent", a-t-il ajouté. "Toutes les grandes puissances - États-Unis, Chine, Inde - prennent le chemin inverse!". Autre rapporteur de la commission des affaires économiques, Franck Montaugé (PS) a estimé que "malgré tout, il n'est pas trop tard et nous faisons des propositions pour une meilleure politique agricole". Il a appelé la PAC à faciliter les investissements des agriculteurs en matière d'énergies renouvelables.