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Mercredi 24/12/2025
La bonne bouffe, bientôt 365 jours par an
« L’Avent des avancées en agriculture » (24/25). Alors que la malbouffe enfume tous nos coins de rue et colle à nos dix doigts, la France a les moyens, et l’Etat le devoir, de nourrir sainement et durablement 69 millions de bouches. C’est tout l’objet de la future Stratégie nationale pour l’alimentation, la nutrition et le climat. Une patate chaude au frigo depuis 30 mois.
« La recette, s’il y en a une, c’est d’élaborer un Projet alimentaire territorial systémique, incluant l’urbanisme, l’éducation, la santé, l’environnement, l’économie car l’alimentation est par nature systémique, donc il faut travailler tous ces champs ». C’est ce que déclarait Gilles Pérole, le maire-adjoint délégué à l’alimentation de Mouans-Sartoux (Alpes-Maritimes), dans un article consacré à la politique alimentaire de cette ville de 11.000 habitants. Mouans-Sartoux, c’est la collectivité qui démontre, depuis plus de 15 ans, qu’il est possible de réussir la transition alimentaire, avec des repas à la cantine 100% bio, 70% locaux, 50% végétariens, le tout à coût constant, en végétalisant un peu plus son assiette et en luttant contre le gaspillage, à l’origine de 4% des émissions totales de GES de la France en 2022 selon l’Ademe.
Études d’impact à l’appui, en matière de santé (recul de la part des aliments ultra-transformés, du surpoids et de l’obésité) et de durabilité (baisse de l’empreinte carbone), la ville de Mouans-Sartoux estime que son PAT est réplicable dans toutes les cantines de France. Et elle s’y emploie, en diffusant sa recette auprès des collectivités, françaises mais pas seulement. Dans la perspective des prochaines élections municipales, la ville organise un programme de sensibilisation aux enjeux de l’alimentation, avec le soutien de l’Ademe et de la fondation Daniel et Nina Carrasso. « Je suis convaincu que les transitions viendront des territoires et pas des gouvernements ou de l’Europe » dit encore l’élu.
La SNANC, une patate chaude
Une conviction que l’Etat semble avoir fait sienne, en conservant au frigo depuis plus de deux ans la future Stratégie nationale alimentation nutrition climat (SNANC), censée réaliser l’accord mets-santé-climat et peser sur l’environnement alimentaire de nos concitoyens. Cet environnement alimentaire qui, des têtes de gondoles des supermarchés aux écrans publicitaires, en passant par l’épidémie de fast-food, « dégueule » de produits trop gras, trop sucrés, trop salés et ultra-transformés. Dans un pays qui a inscrit le repas gastronomique des Français au Patrimoine mondial de l'Humanité et où près d’un agriculteur sur deux produit sous signe de qualité (AB, AOC/AOP, IGP, Label Rouge, STG), il ne serait pas incongru de mettre les petits plats dans les grands 365 jours par an. Sauf que les chefs (de gouvernement) Borne, Attal, Barnier et Bayrou ont tous fait la fine bouche sur la SNANC et ont repassé chacun la patate chaude à leur successeur, trahissant, au choix, une prédilection pour les snacks ou une inféodation à l’ANIA (industrie agroalimentaire), à la FCD (grande distribution) et à l’interprofession de la viande, cette dernière redoutant d’éventuelles recommandations restrictives. La carte est désormais entre les mains du chef Lecornu.
Retrouvez chaque jour, du 1er au 25 décembre, notre sélection des nouvelles réjouissantes de l’année 2025. Sous la forme d’un calendrier de l’avent, Pleinchamp vous propose une sélection d’initiatives enviables, de portraits inspirants, d’avancées concrètes et de lueurs d’espoirs pour le monde agricole. Preuve que même si de nombreux combats restent à mener, certaines nouvelles vont dans le bon sens : celui d’un monde plus durable, plus juste, plus rémunérateur pour les agricultrices et les agriculteurs. |