- Accueil
- Sécheresse : Denormandie annonce l'activation des calamités agricoles
Sécheresse : Denormandie annonce l'activation des calamités agricoles
Le gouvernement va permettre l'ouverture du régime des indemnisations pour calamités aux agriculteurs et éleveurs victimes de la sécheresse qui devraient aussi bénéficier d'autres aides à la trésorerie d'urgence comme certains dégrèvements fiscaux, a annoncé le 14 août le ministre de l'Agriculture Julien Denormandie.
"On prend des mesures exceptionnelles pour accompagner les agriculteurs face à des épisodes de sécheresse qui ne cessent de se répéter", a déclaré sur Franceinfo le ministre qui a aussi confirmé qu'une "part significative" du volet agricole du plan de relance de l'économie devant être annoncé le 25 août sera consacrée à "l'adaptation de nos cultures au changement climatique".
"Pour tous les départements qui pourront relever de la calamité agricole", le ministre a indiqué qu'il serait "très vigilant" afin que les agriculteurs concernés puissent en bénéficier. "Quand est-ce que cela se passe ? A la fin de l'épisode de sécheresse, on constate les conséquences des diminutions de rendement et on fait ces déclarations (...) qui donnent lieu ensuite à des accompagnements financiers", a dit le ministre sans donner le montant du budget.
Mesures de court terme
Dans les mesures d'urgence, outre le feu vert à l'utilisation des jachères pour nourrir le bétail et au décalage des dates de semis imposés par la politique agricole commune (PAC), déjà annoncés, le ministre a évoqué le versement anticipé d'acomptes "plus élevés" de la PAC (portés à 70% pour les aides découplées et 85% pour l'ICHN), et des "des dégrèvements individuels ou collectifs de taxe sur le foncier non bâti" pour les régions les plus sinistrées.
"Des reports ou allégements des cotisations sociales des exploitants agricoles pour les agriculteurs les plus en difficulté pourront être mis en place, a également indiqué le ministère de l'Agriculture. Ces exploitants peuvent dès maintenant solliciter un échéancier auprès de leur caisse de Mutualité Sociale Agricole".
En début de semaine, le président du Modef Pierre Thomas avait demandé l'activation du fonds national de gestion des risques agricoles (FNGRA) pour indemniser les agriculteurs exposés aux dégâts de la sécheresse. La présidente de la FNSEA Christiane Lambert avait demandé aussi des allègements de charge voire des échelonnements de remboursements bancaires pour les entreprises agricoles.
"Au delà de ces mesures de très court terme, agronomiques et financières, il faut surtout préparer l'avenir, c'est l'objectif du plan de relance où une part conséquente du volet agricole du plan de relance sera consacrée à l'adaptation de notre agriculture aux effets du changement climatique", a ajouté le ministre.
Usages de l'eau
Sur ce volet il a cité trois exemples : le financement de l'achat de matériaux de protection contre la grêle, le financement de la recherche pour trouver des semences plus adaptées aux bouleversements climatiques, et l'amélioration de la gestion des ressources, en particulier en eau. "Après la sécheresse, il y a des orages très violents, de la grêle : aujourd'hui, on a des matériaux pour se protéger contre ces phénomènes, qui coûtent cher, il faut pouvoir les financer pour accompagner nos agriculteurs", a ajouté le ministre.
Pour la gestion de l'eau, M. Denormandie a jugé "absolument pas normal" qu'un projet de construction de bassin de rétention d'eau puisse "prendre 8 à 10 ans" et évoqué des "mesures de simplification" à engager "dans la concertation" afin d'éviter "les conflits d'usage".