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Top départ pour les semis de maïs semences
CULTURES Les semis de maïs semences ont débuté fin de semaine dernière dans lePuy-de-Dôme, juste avant la pluie tant attendue depuis plusieurs semaines
La pluie a fait son grand retour après plusieurs semaines d'absence. Avec plus ou moins de parcimonie, elle a arrosé champs et prairies du département. Tous l'attendaient et en particulier les semenciers. A partir du 17 avril, les producteurs ont commencé les semis de maïs
semence en Limagne. Un timing quasi parfait entre le soleil qui a réchauffé les sols et ce léger arrosage.
Cette année, 5 444 ha et 152 variétés seront implantés dans la plaine dont 250 ha sous plastique. Les surfaces se maintiennent mais comme tous les secteurs agricoles, le métier de la semence subit aussi le problème du renouvellement des générations.
Semences sous plastique, une culture unique
Près de Maringues, Patrice Quinty aidé d'un voisin, débutait le semis de ses maïs semences sous plastique, le 18 avril. Dans ce coin en bord de rivière Allier, la terre est légère. Elle se réchauffe rapidement mais s'assèche tout aussi vite. Alors au moment de l'implantation, tout se joue dans un mouchoir de poche. «J'ai terminé les préparations de sols juste après la petite pluie (10 mm) du lundi 16 avril. Puis, nous nous sommes dépêchés de semer entre le 18 et 20 avril, avant les grosses pluies. Le maïs a besoin d'un sol chaud et d'humidité
pour lever de façon rapide et homogène. » Pas de temps à perdre, surtout pour le semis sous plastique. Cette technique est pratiquée uniquement en Limagne et nulle part ailleurs en France. L'implantation nécessite un semoir mono-graine particulier, équipé d'un système déroulant le plastique Biolice® (fabriqué à partir d'amidon de maïs, entièrement biodégradable), sur la raie de semis des pieds femelles.
Main d'oeuvre multipliée par trois
Dans cette intervention, le besoin en main d'oeuvre est multiplié par 3. « Il faut un conducteur et deux personnes qui suivent à l'arrière du semoir. Ils placent et fixent le plastique en début de rang, veillent à son installation sur toute la longueur et coupent le plastique en fin de rang. » Sur les 20 ha qu'il sème, autant dire que Patrice Quinty va faire quelques kilomètres dans la journée !
La technique permet ainsi de produire des variétés de maïs tardives.Le plastique joue le rôle de serre en les protégeant des froideurs printanières et en créant une ambiance chaude et humide. Autre bénéfice, le matériau est une barrière contre les pigeons et les corbeaux voraces. Revers de la médaille cependant, les adventices trouvent elles aussi un refuge sous le plastique.
Maintenir la filière
Cette culture, bien qu'anecdotique,est indispensable à la filière semencière puydômoise. Elle permet entre autres, d'élargir la gamme de
semences de Limagrain mais pas seulement, comme l'explique Régis Rougier, président du syndicat des producteurs de maïs semences. « Le
plastique permet aussi de créer un décalage dans les récoltes. Ainsi, l'usine ne reçoit pas tous les maïs en même temps et peut étaler son activité. »
D'après l'agriculteur, la plaine de la Limage a compté jusqu'à 2 500 ha de culture sous plastique. Cette technique a été délaissée petit à petit en raison notamment de la charge de travail multipliée par deux (semis,désherbage supplémentaire...) et ce malgré la prime octroyée par Limagrain.
Patrice Quinty renouvelle chaque année la culture dès lors que la coopérative le lui propose. « Le travail est plus contraignant mais toujours intéressant financièrement. »