UE agricole en 2030 : plus de céréales, moins de viande

Un rapport de la Commission européenne dresse une projection des matières premières agricoles à l’horizon 2030. Avec les céréales, le secteur laitier devrait être tiré vers le haut, le vin se stabiliser. La SAU serait entamée de 1,1 %.

Intitulé "European agricultural outlook" 2018-2030, le rapport produit par la Commission européenne dresse un panorama de l'agriculture à l'horizon 2030, pour les principales spéculations végétales et animales. Ne sont pris en considération ni la future réforme de la Pac, ni les conditions et les conséquences de la sortie de l'UE du Royaume-Uni, programmée pour fin mars 2019. En ce qui concerne la SAU, la Commission anticipe une perte de 2 M Ha, ce qui porterait la sole à 176 M ha à l'échelle de l'Union.

Céréales et soja en hausse

En matière de grandes cultures, la production européenne de céréales devrait continuer de croître, à 325 millions de tonnes d'ici 2030, essentiellement en raison de la hausse de la demande industrielle et d'aliment, notamment en maïs.   Le rapport estime que les prix devraient rester relativement stables au cours de la décennie, et terminer aux alentours de 170 euros la tonne en 2030.   Dans le secteur des oléagineux, aucune augmentation du colza n'est attendue en raison des limites sur les biocarburants. En revanche, le soja va continuer de croître, mais à une vitesse inférieure à celle des années passées.  Au total, les protéines ne devraient toutefois pas représenter plus de 1,4% des récoltes totales. En ce qui concerne le sucre, le tassement de la demande, pour des motifs liés à la santé, induirait une baisse de 5% de la production, qui s'établirait à 19 Mt en 2030, l'UE demeurant un exportateur net dans un marché dominé par le Brésil.

Lait et volaille en hausse

Dans le secteur laitier, la demande mondiale devrait tirer la production européenne, qui s'arrogerait près du tiers de la croissance du marché. Les exportations européennes de fromage, beurre, poudre de lait devraient croitre en moyenne de 330.000 tonnes par an. La consommation de viande est en revanche attendue en baisse au sein de l'UE. Elle s'établirait à 68,6 kg par habitant en 2030 contre 69,3 kg en 2018. La production européenne de viande de bœuf, estimée à 8,2 millions de tonnes en 2018, devrait décliner en raison de la chute de la consommation, et de la réduction des troupeaux. Il en va de même pour la viande de porc, qui devra composer avec une baisse de la consommation sur le marché intérieur et des opportunités d'exportation vers la Chine, en dépit de la concurrence du Brésil et des États-Unis. Seule la production de viande de volaille serait orientée à la hausse, estimée à +4 %, à la faveur d'une augmentation de la consommation intérieure et des exportations.

Vin, légumes et huile d'olive

En ce qui concerne le vin, la consommation devrait légèrement se réduire à 25,3 litres par personne et par an en 2030 contre 26 litres en 2018, et la production se stabiliser. Les exportations seraient tirées par les vins pétillants et les AOP. Dans le secteur des fruits et légumes, la production totale de pommes devrait se stabiliser à 12,4 millions de tonnes (12,7 millions de tonnes en 2018-19) ainsi que la production de tomates à 6,8 millions de tonnes en 2030 (7 millions de tonnes en 2018). Durant les années à venir, la production l'huile d'olive devrait croître, à hauteur de 1,3% par an jusqu'en 2030. En 2018-19, la production est attendue autour de 2,3 millions de tonnes.