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Vers une accalmie de l’artificialisation ?
Le marché de l’urbanisation en France est au plus bas depuis quatre ans : c’est ce que dévoile le bilan annuel de la Fédération nationale des Safer (FNsafer), qui attire néanmoins l’attention sur la hausse de ventes de terrains de plus d’un hectare.
Même s'il reste élevé, le marché de l'urbanisation (terres agricoles vendues pour être urbanisées en logements, équipements collectifs ou infrastructures) est au plus bas depuis quatre ans, selon l'observatoire des Safer rendu public le 28 mai. En 2019, ce marché a représenté 30 900 hectares (-3,6% par rapport à 2018) pour 5,1 milliards d'euros (-1,5%).
Cette baisse s'explique par la diminution des surfaces acquises par le secteur public et par les promoteurs privés, « qui avaient fortement augmenté leurs acquisitions en 2018 », explique Loic Jégouzo, ingénieur d'études à la FNSafer.
Loïc Jégouzo soulève néanmoins un point de nuance dans cette baisse de l'urbanisation : les acquisitions de terrains constructibles non bâtis de plus d'un hectare progressent en surface et en prix. « Le marché des lots constructibles de moins d'un hectare, qui représentent le gros du marché des particuliers, reste stable », précise-t-il.
Lancé en juillet 2018, le Plan national biodiversité du gouvernement avait intégré un objectif « Zéro artificialisation nette ». Pour y arriver, la FNSafer recommande un principe général d'interdiction d'artificialisation des espaces naturels, agricoles et forestiers, le développement urbain au sein de l'enveloppe urbaine déjà existante, et le recyclage des friches urbaines.
« La crise financière de 2008 avait mis en évidence que le principal moteur de la diminution de l'artificialisation était la crise elle-même », indique Loïc Jégouzo. La crise économique et financière de 2008 a en effet fortement ralenti à la fois les ventes de terrains constructibles et l'activité de construction elle-même. « Il faudra suivre avec attention l'effet de la crise économique qui est devant nous sur ce marché de l'artificialisation », conclut Loïc Jégouzo. La FNSafer a lancé un groupe de travail afin de suivre l'impact de la crise actuelle sur les marchés fonciers.