Au moins un fruitier par exploitation garant du maintien des savoir-faire

Et si, pour une consommation familiale, chaque exploitation disposait d’au moins un arbre fruitier ? Pour renouer avec ce qui était une tradition, une journée et un livret sont en préparation.

Bien sûr peuvent naître des vocations, mais ce n’est pas le but premier. Le projet initial de Bio 15 est plus modeste et simple à mettre en œuvre : “Remettre un arbre fruitier dans chaque cour de ferme.”
“L’idée de départ ne dépasse pas la consommation familiale, mais elle encourage à réapprendre des savoir-faire qu’autrefois chacun savait pratiquer : la greffe, la taille...”, résume Lise Fabries, animatrice de l’association. Le 8 avril, les adhérents seront conviés à une journée de démonstration/formation, dispensée par un des leurs, Sylvain Caumon à la Martory de Leynhac, en Châtaigneraie. C’est lui qui se déplace également dans les collèges et lycées du Cantal - comme il l’a déjà fait à la Jordanne à Aurillac - et sensibilise les “éco-délégués” à la plantation d’arbres fruitiers dans leur établissement, travaux pratiques à l’appui. C’est ce que fait à sa manière le lycée agricole d’Aurillac, où Pauline Herbemont, chef de l’exploitation pédagogique, explique que les arbres plantés avec les conseils des BTS en gestion forestière, donnent des fruits transformés en confiture vendue pour financer des voyages d’étude. 
Retour des fruits dans le Cantal
Pour continuer d’éveiller la curiosité, un petit livret pratique, rédigé par Sylvain Caumon et illustré par Simon Lacalmontie, co-président de Bio 15(1), sera distribué aux apprenants et aux agriculteurs intéressés. “Ce sont des gestes simples et efficaces qu’il nous revient de nous réapproprier ; un arbre, c’est aussi une manière de laisser derrière nous quelque chose qui va durer”, commente Simon Lacalmontie. Lui-même compte planter deux arbres fruitiers sur son exploitation. Et pourquoi pas renouveler l’expérience d’autres années ?, envisage l’agriculteur de Carlat qui produit déjà des légumes, essentiellement de la pomme de terre plein champ. “Pour certains d’entre nous, cela peut s’avérer le début d’un cheminement : si ça suscite l’envie, alors on peut passer la vitesse supérieure et envisager de mettre un verger. Dans ce cas, il faudra alors de l’investissement et des formations plus pointues”, précise-t-il.
Des pommiers, poiriers, pruniers ou cognassiers s’apparenteraient à un retour logique des choses, puisque des photos aériennes de 1956 témoignent de très nombreux vergers, partout dans le Cantal. Cette renaissance pourrait alors s’accompagner de l’agroforesterie, également dans l’air du temps, avec l’idée d’animaux qui se nourrissent sous les fruitiers, assurant une source de diversification pour l’éleveur.

(1) L’association, qui vise notamment à accompagner les projets collectifs de transformation,  commercialisation et valorisation, est  co-présidée par Noémie Richart de la Biocoop “l’Arbre à Pain”.