Chronique ovine du Sud-Est : De la lutte à la paternité

La lutte est une étape primordiale pour un atelier ovin. Elle est d’autant plus importante lorsque l’éleveur est sélectionneur, car elle conditionne les progrès génétiques du troupeau.

Pour mener à bien la lutte, l’éleveur sélectionneur a plusieurs possibilités pour ses brebis. Il peut conduire l’ensemble de son troupeau en un seul lot de lutte. Dans ce cas, le progrès génétique sera limité car les accouplements n’étant pas raisonnés, les meilleures brebis ne seront pas forcément saillies par les meilleurs béliers. En revanche, c’est la solution la plus pratique lorsque l’éleveur n’a pas beaucoup d’espace ou de main-d’œuvre.

Optimiser le progrès génétique à la lutte

Il peut également faire plusieurs lots de lutte. Là, il pourra mener ses meilleurs reproducteurs mâles et femelles dans un même lot pour un progrès génétique optimal. Idéalement, il faut compter un bélier pour 20 brebis. Cependant, ce mode de gestion demande une certaine rigueur et organisation de l’éleveur : il faut gérer plusieurs lots sur une même période et sur des parcelles différentes.

Pourquoi connaître la paternité ?

Pour les sélectionneurs, il est important d’avoir des généalogies les plus complètes possible. connaître la paternité de son animal est important pour gagner en fiabilité sur les index génétiques, mais aussi pour expliquer l’origine de certaines caractéristiques (bélier qui envoie des agnelles couvertes, problèmes de couleur, etc.).

Ainsi, connaître les paternités permet de faire un état des lieux vis-à-vis de la variabilité d’une race, et donc d’avoir les moyens pour éviter la consanguinité.

Comment connaître la paternité ?

Le mode de connaissance de la paternité varie en fonction de la gestion de lutte adoptée par l’éleveur.

Si l’éleveur a conduit son troupeau en une multitude de lots (avec un bélier pour un ensemble de brebis à chaque fois), alors la paternité est connue grâce à la déclaration du lot de lutte que l’éleveur a intégrée dans son logiciel de gestion de troupeau.

Si l’éleveur a conduit son troupeau en un seul lot de lutte, alors la paternité sera connue à postériori grâce à l’assignation de parenté. Cette méthode de comparaison d’ADN permet d’établir une correspondance entre deux animaux. Pour ce faire, l’éleveur réalise un prélèvement de cartilage au niveau de l’oreille sur l’animal dont il veut connaître le père.