« Depuis que nous utilisons des extraits fermentés, nous avons réduit nos doses de cuivre »

Véronique Bissardon, arboricultrice dans la Loire, témoigne de son utilisation d'extraits végétaux fermentés en alternative aux produits phytosanitaires bio.

« Nous cultivons 6 ha de vergers en zone périurbaine dans la Loire. Nous produisons des pommes, des abricots, des cerises, des pêches et du raisin de table qui sont commercialisés sur des marchés et auprès de restaurateurs. Depuis 2011, nous sommes passés en agriculture biologique et nous appliquons les principes de la biodynamie depuis sept ans. Nous utilisons des extraits fermentés pour trouver des alternatives aux produits phytosanitaires en bio, pour réduire les doses de cuivre et de soufre et pour aider la plante en remplacement des engrais foliaires.

Nous préparons nous-mêmes plusieurs extraits fermentés : à base d’ortie, de prêle et d’ail. L’extrait fermenté d’ortie est utilisé en pré-floraison pour soutenir le démarrage de la végétation par un apport d’azote et après la récolte pour favoriser la mise en réserve des arbres. Nous avons constaté depuis l’utilisation de cette préparation, une bonne mise en réserve dans les bourgeons et lors de printemps froid, un démarrage de végétation facilité par l’effet azote. Par contre, elle ne doit pas être utilisée après floraison car elle augmente l’appétence pour les pucerons.

L’extrait fermenté de prêle des champs est utilisé contre le mildiou de la vigne, la cloque du pêcher et les maladies de conservation sur pommes. Nous appliquons l’extrait à 50 l/ha une ou deux fois pour la cloque et une fois sur pommier en mélange avec de la bouillie bordelaise et de la macération huileuse d’ail. Ces mélanges nous ont permis de ne plus avoir de cloque sur pêcher et très peu de maladies de conservation sur pomme en palox tout en ayant réduit les doses de cuivre par deux. En 2020, nous avons utilisé 2 kg de cuivre/ha sur les 4 kg maximum/ha de la réglementation. La macération huileuse d’ail est aussi utilisée comme répulsif contre les drosophiles sur cerisier. Depuis son utilisation une fois par semaine du rosissement des cerises jusqu’à la récolte, nous avons constaté un retard de l’apparition des dégâts dus aux drosophiles. »