La BVD en Creuse, une situation contrastée. Un Arrêté Ministériel pour aller vers l’éradication

Eradication de la BVD => Après 2 ans de dépistage généralisé, la situation creusoise se précise. L’arrêté ministériel du 31/07/2019 « fixant des mesures de surveillance et de lutte contre la maladie des muqueuses (BVD) » oblige à la surveillance de tous les troupeaux et à la généralisation de l’assainissement des élevages identifiés comme infectés.

Face à l'impact clinique et économique de la BVD en élevages, l'évolution du contexte européen et la promulgation annoncée d'un arrêté ministériel, GDS Creuse a mis en place depuis octobre 2017 un plan d'action avec 3 axes (cf. illustration).

Une maîtrise des introductions avec un isolement impératif...

Depuis 2006, le dépistage virologique de la BVD est réalisé sur tout prélèvement d'introduction, avec une prise en charge à 100 % des frais d'analyse (50 % GDS Creuse, 50 % aide Conseil Départemental). L'augmentation des dérogations au contrôle IBR à l'introduction a conduit à une baisse de la vigilance. Ainsi, le conseil d'administration de GDS Creuse du 04/07/2017 a demandé la connaissance systématique du statut BVD de tout bovin introduit pour l'élevage (attestation « bovin non-IPI », résultat négatif avant la vente ou, à défaut, prise de sang dès que possible après l'introduction). Les éleveurs sont sensibilisés au risque lors de chaque mouvement. Sur la campagne 2018-2019, 11 cheptels ont introduit 35 bovins détectés en BVD. Dans tous les cas, pour se prémunir des infections transitoires, tout animal introduit (achat, pension, retour de concours, de marché...) est à isoler pendant au moins 15 jours. Ces mesures sanitaires de base permettent d'éviter la contamination du cheptel par un animal porteur du virus.

... dont les veaux de vaches introduites gestantes

Lors de l'introduction d'une vache gestante, le veau issu de cette vache peut être un « cheval de Troie ». Si la mère a été contaminée entre le 1er et le 4ème mois de gestation, le veau peut naitre IPI et propager le virus dans le cheptel. Sur la campagne 2018-2019, plus de 2.000 veaux ont été identifiés avec cette information fournie à chaque introducteur. Seuls 133 veaux ont été contrôlés dont 1 identifié positif, soit près d'1 %. Une vingtaine de cheptels se sont donc probablement contaminés du fait du non-contrôle des veaux nés, avec tous les effets possibles (cf. illustration impacts lors de contamination BVD).

Une deuxième campagne de dépistage sérologique avec des résultats contrastés

Depuis la campagne 2017-2018, la BVD est recherchée par sérologie de mélange sur tous les bovins de 24 à 48 mois prélevés en sang ou par dépistage sur lait de tank. Lors de mélange positif, le détenteur et le vétérinaire sont contactés pour analyser la situation. En 2018-2019, sur 2.231 élevages dépistés, 1.177 (52,7 %) ont eu des résultats négatifs. Cela signifie que ces élevages n'ont pas été confrontés à la BVD au cours des 4 dernières années. Pour les 1.054 cheptels avec résultats positifs, la situation est plus complexe. 370 cheptels (16,6 %) ont été identifiés comme vaccinant BVD, 443 (19,9 %) ont eu des résultats fortement positifs dus à une circulation virale récente et 241 (10,8 %) ont été classés faiblement positifs du fait d'une circulation virale plus ancienne ou débutante. 277 (12,4 %) cheptels négatifs en 2018 ont présenté des résultats positifs en 2019, témoin d'une contamination récente. Une situation très variable s'observe suivant les cantons avec certains beaucoup plus touchés et suivant les communes par effet de voisinage.

Un plan d'assainissement proposé à tous les élevages en circulation virale

L'assainissement passe par la détection, l'isolement et l'élimination des IPI, porteurs permanents du virus. L'analyse se fait principalement en PCR, technique qui met en évidence l'ARN du virus, à partir d'un prélèvement sanguin ou de cartilage auriculaire. Tous les élevages ayant eu des résultats positifs à la prophylaxie sans historique de vaccination ont été invités à commander des boucles 2 en 1 (boucles préleveuses de cartilage auriculaire) auprès de l'EDE. 350 cheptels ont mis en place ce dépistage pour plus de 25.000 boucles analysées. Cela a permis de mettre en évidence 118 animaux porteurs du virus, plus 31 dépistés sur sang, qui ont été éliminés ou sont en attente de recontrôle. En concertation avec le vétérinaire de l'exploitation, 44 élevages ont été visités par GDS Creuse sur cette campagne suite à la mise en évidence d'une circulation virale par la prophylaxie ou par un animal virologiquement positif.

Une forte mobilisation technique et financière de GDS Creuse

Conforme à son esprit mutualiste, le CA de GDS Creuse a décidé la prise en charge à 100 % des coûts analytiques induits par cette gestion de la BVD : sérologies et virologies de mélanges, sur sang ou cartilage. Par ailleurs, une aide de 150 € est versée pour tout IPI éliminé dans les 2 mois.

Un dépistage reconduit pour la campagne 2019-2020

Pour la campagne 2019-2020, le dépistage sérologique de la BVD va se poursuivre. Les cheptels ayant mis en place une vaccination seront contactés et invités à faire un dépistage sur les 10-18 mois afin de statuer sur la circulation virale. Une attention particulière sera portée sur les cheptels avec une séroconversion sur la campagne, signe d'une contamination récente.

L'arrêté ministériel BVD du 31/07/2019 avec une mobilisation de chacun nécessaire pour une réussite collective

L'arrêté ministériel BVD du 31/07/2019 rend obligatoire le dépistage dans tous les élevages avec l'assainissement des troupeaux identifiés comme infectés de BVD (cf. encadré). Son application va se faire de manière progressive au cours de cette campagne. Vous serez informés au fur et à mesure. Cette thématique sera évidemment intégrée dans nos réunions d'éleveurs qui vont se dérouler fin novembre, début décembre. La réussite à l'échelle départementale repose sur une adhésion collective et le respect des mesures sanitaires de base. Pour plus de renseignements, consultez notre dossier BVD sur notre site, « onglet boîte à outils – bovins », n'hésitez pas à en discuter avec votre vétérinaire ou à nous contacter.