[Sommet] « Demain, des feux criminels dans nos étables ? »

Gaétan Richard, le président des JA de l’Ain, a interpellé le ministre de l’Agriculture, lui reprochant son mutisme après l’incendie criminel de l’abattoir de Haut-Valromey (Ain) dans la nuit du 27 au 28 septembre. Pour les éleveurs de l’Ain, il y aura un « avant et un après » l’acte criminel.

Que vous inspire l'absence de réaction du ministre de l'Agriculture suite à l'incendie de l'abattoir ?

Gaétan Richard : nous aurions souhaité une réaction de fermeté et de solidarité mais nous n'avons rien eu. Heureusement, localement, la solidarité s'est organisée. Nous avons la certitude que l'abattoir va reprendre son activité mais aucune date n'est fixée. En attendant, nos exploitations en subissent les conséquences.

Comment s'organisent les éleveurs en attendant la réouverture de l'abattoir ?

G.R. : l'arrêt de l'abattoir pénalise en premier lieu les éleveurs valorisant tout ou partie de leur production en circuits courts. Sans outils de transformation, ils ne peuvent plus servir leurs clients, donc ils sont condamnés. La solution, c'est de se tourner vers un autre abattoir, mais ça va coûter plus cher. Or aucun éleveur n'a la capacité à supporter des charges supplémentaires, la sécheresse mettant déjà à mal les trésoreries.

Êtes-vous gagné par un sentiment d'impunité à l'égard des antispécistes ?

G.R. : nous n'avons rien contre les vegan. Chez les JA, il y a des producteurs de légumes, il y a des marchés pour tout le monde mais il faut respecter toutes les productions. Dans notre secteur, l'incendie a provoqué un traumatisme et on se pose beaucoup de questions. Il y aura un avant et un après cet événement. Ne risque-t-on pas demain de connaître de pareils actes dans une étable ?