Toulouse: des propositions pour la cohabitation entre les ours et l'élevage

Le préfet de la région Occitanie a présenté lundi à Toulouse des propositions visant à favoriser la cohabitation dans les Pyrénées entre les ours et le pastoralisme, les différents acteurs pyrénéens étant invités à se prononcer sur cette "feuille de route" jusqu'au 7 avril.

Le préfet Etienne Guyot avait organisé lundi une réunion de présentation des propositions, boycottée cependant par un certains nombre d'acteurs, notamment des chambres d'agriculture et associations d'éleveurs. Pourtant, a regretté le préfet dans un communiqué, "la cohabitation entre l'ours et le pastoralisme au sein du massif des Pyrénées représente un enjeu important qui traduit à la fois les engagements de la France en matière de préservation de la biodiversité et la volonté affirmée de protéger l'activité pastorale en montagne". L'objectif de l'Etat, via le renforcement de certains dispositifs et l'expérimentation de nouveaux outils, est de "limiter les prédations par l'ours sur les estives". Outre l'amélioration de la communication concernant la présence des ours, la feuille de route prévoit des expérimentations sur l'effarouchement de l'animal, ou "sur la fixation des ours dans les zones forestières", zones "enrichies en ressources végétales adaptées aux ours (arbres fruitiers...)", selon le communiqué. 

Il est prévu que le préfet réalise dans un délai de six mois un bilan du protocole +ours à problème+" qui comporte des mesures jusqu'à l'élimination, par capture ou destruction directe de l'animal, et recherche les voies d'amélioration de ce protocole. D'autres mesures ont pour objectif d'améliorer le "dispositif d'indemnisation en tenant compte de la situation pyrénéenne" ou de "mettre en place les moyens d'un renforcement des mesures de protection". "Aujourd'hui, souligne le communiqué, s'ouvre une période d'échanges qui durera 4 semaines". Jusqu'au 7 avril, les différents acteurs pourront formuler leurs remarques et propositions. La mise en oeuvre du projet est prévue d'ici la prochaine saison d'estive, qui s'ouvre au printemps.

La préfecture précise que la "démarche d'échanges ne s'inscrit en aucun cas dans un processus de réintroduction et aucune réintroduction n'est à l'ordre du jour". Malgré une levée de boucliers de la part des opposants, deux ourses slovènes ont été relâchées en octobre dernier dans les Pyrénées françaises afin de sauvegarder cette espèce de plantigrades menacée d'extinction en France. Les Chambres d'agriculture et l'Association pour le développement durable de l'identité des Pyrénées ont boycotté cette "réunion dite de concertation", un "piège" selon Philippe Lacube, président de la chambre d'Agriculture de l'Ariège. Pourtant, a-t-il reconnu, les mesures portant sur l'effarouchement, la fixation des prédateurs, la capture, font "partie d'une issue politique que nous pouvons trouver intéressante", a-t-il dit à la presse. "Mais il y a un préalable: qu'on ne parle pas de réintroduction" d'ours, a-t-il ajouté, souhaitant que les discussions "redescendent" au niveau des départements.