Françoise Roch, présidente de la FNPF : « Nous lançons une cartographie des risques de la filière fruits »

Françoise Roch, présidente de la Fédération nationale des producteurs de fruits (FNPF), évoque les actualités syndicales de la filière fruits, qui seront notamment au programme du congrès de la FNPF les 16 et 17 février 2022.

Quels sont les grands évènements qui ont marqué l’année 2021 pour la filière fruits française ?

« L’année 2021 a été intense syndicalement ! Elle a été marquée par l’épisode de gel en avril dernier. Nous nous sommes très vite mobilisés afin de trouver tous les dispositifs qui puissent aider les agriculteurs à passer ce coup dur. Sur les calamités, nous avons travaillé à éviter les biais d’appréciation des dégâts, nous avons pu ajouter un forfait taille en vert et une indemnisation pour les fruits partis à l’industrie. Nous avons renégocié le plan de relance afin d’augmenter les montants des investissements subventionnables pour la lutte contre les aléas climatiques.

Trois vagues d’accompagnement ont été ouvertes sur l’année. Le total des trois vagues peut représenter jusqu’à 340 000 € d’investissement. Le Covid a aussi bloqué l’arrivée de saisonniers sous contrat OFI cet été. Nous nous sommes donc mobilisés afin que le ministère de l’Agriculture débloque la situation auprès du ministère de l'Intérieur et que les salariés arrivent à temps pour les récoltes. Nous y sommes parvenus mais ça a été très chaud pour certains ! Nous avons aussi interpellé le ministère sur le risque de francisation des fruits. Un problème qui a été bien entendu avec plus de contrôles dans les entreprises. »

Quels seront les chantiers qui seront annoncés lors du Congrès de la FNPF les 16 et 17 février 2022 ?

« Face au constat que nous étions systématiquement dans la réaction, nous avons cherché un moyen d’être plus proactifs. Nous lançons donc une cartographie des risques. Un exercice connu par les industriels qui consiste à lister tous les risques possibles autour de la filière : législatifs, sanitaires, économiques… puis de trouver risque par risque les leviers et solutions possibles pour les éviter. L’objectif final est de créer des fiches pour que le producteur ne se trouve pas au pied du mur quand le risque devient réel pour lui, sachant que tous les leviers ne se trouvent pas sur l’exploitation. Cette thématique des risques sera l’objet de la table ronde et le projet cartographie sera présenté par le cabinet March. »

D’autres réflexions sont-elles en cours ?

« Oui, nous réfléchissons aux moyens pour inverser la tendance médiatique qui relaye plus la parole de quelques influenceurs anti-produits de synthèse que la nôtre. Les études d’opinion montrent que les consommateurs sont très bienveillants vis-à-vis des producteurs et pourtant on continue à nous expliquer que nous sommes des pollueurs. Nous avons besoin d'investir les médias pour expliquer le pourquoi des phytos. »