Abricot : les prix compensent la chute des rendements

La production nationale d’abricot devrait baisser de 27% cette année mais le chiffre d’affaires est attendu en hausse de 8%, sous l’effet de prix très soutenus tout au long de la saison. Italie et Espagne, les deux plus gros producteurs européens, sont en effet logés à la même enseigne.

Un hiver exceptionnellement doux à l'origine d'anomalies dans la floraison et la nouaison, un gel printanier dans le couloir rhodanien et la Provence, des intempéries au cours du printemps : telles sont les causes de la chute de la production française d'abricot en 2020. Selon une note de conjoncture d'Agreste, la statistique agricole, la production s'établirait à 98.200 t, en baisse de 27% par rapport à 2019 et de 28% par rapport à la moyenne des récoltes 2015-2019. Il s'agirait de la production la plus faible depuis 12 ans, après la récolte de 2008, frappée par un gel sévère.

La France n'est pas un cas isolé en Europe. Selon les estimations du Medfel, l'Italie, qui assure 37% de la production en Europe, verrait sa récolte chuter de 50%. Celle de l'Espagne, deuxième producteur (19%), devant la France (18%), reculerait de 15%.

+ 49%

Les trois principaux producteurs européens étant concernés par la baisse de production, le prix de l'abricot est resté soutenu durant les trois mois de sa présence sur les étals. En juin et juillet, Agreste fait état d'un niveau de prix supérieur respectivement de 46% et 49% par rapport aux mêmes mois de l'année 2019. De mai à juillet, le chiffre d'affaires national provisoire progresserait ainsi de 8 % sur un an et de 6 % comparé à la moyenne 2015-2019.

En France, la production d'abricot occupe 12.200 ha, une surface relativement stable. En 2019, la balance commerciale faisait ressortir un excédent de 4 668 t, un solde qui tend à s'amenuiser depuis dix ans.