PAC: Christiane Lambert (FNSEA) espère "un deal commun" France-Allemagne

Christiane Lambert, présidente de la première organisation agricole française, la FNSEA, espère un "deal commun" entre laFrance et l'Allemagne sur la prochaine politique agricole commune (PAC), comme celui scellé entre Jacques Chirac et Gerhard Schroeder en 2002.

Après s'être réjouie du discours volontariste d'Emmanuel Macron sur l'Europe agricole prononcé samedi en ouverture du salon de l'agriculture, la responsable s'est inquiétée aux micros de France Inter de l'attitude de l'Allemagne. Alors que le président français a pointé des "divergences" au sein de l'Union et appelé "l'Union" à assurer la sécurité alimentaire du continent européen face à la Chine et aux Etats-Unis. "On a tous en mémoire que l'accord Chirac-Schroeder avait été fondateur pour la Politique agricole commune. C'est le couple franco-allemand qui est déterminant. La question aujourd'hui: est-ce que Mme Merkel va être aussi engagée vis-à-vis de la PAC ? Est-ce que la France et l'Allemagne vont retrouver un deal commun vis-à-vis de l'agriculture ?", s'est inquiétée Mme Lambert.  

Le retrait de la Grande-Bretagne de l'Union Européenne, qui devrait mécaniquement déboucher sur une baisse de 15% du budget européen, pourrait "représenter jusqu'à -7 ou -8%" de subventions pour chaque agriculteur français, a estimé Mme Lambert. "La PAC, c'est un marché unique de l'alimentation, et donc c'est très important de le préserver. Nous demandons que, sur l'agriculture et l'alimentation, avec le changement climatique et l'environnement en codicille (en chapitre complémentaire, ndlr), on puisse trouver un accord" a-t-elle ajouté. En 2002, Jacques Chirac et Gerard Schröder avaient conclu un accord sur l'Europe agricole, qui avait permis de débloquer les négociations sur l'élargissement de l'UE à l'est, et permis à tous les paysans de l'ancienne Europe de l'est de bénéficier de subventions et de moderniser leur agriculture.  

Chacun avait alors fait un pas. L'Allemagne avait renoncé à diminuer le montant global des aides agricoles, et la France avait accepté le principe d'un montant maximum par ferme pour ces aides. Berlin craignait en effet que l'élargissement n'aboutisse à une explosion du budget de la PAC dont elle est le premier contributeur.