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JA Cantal : quand l'engagement devient la clé pour une agriculture durable
Les Jeunes agriculteurs du Cantal étaient réunis pour leur 67e assemblée générale à Massiac ce vendredi 4 avril.
Les Jeunes agriculteurs, ce n’est pas seulement la convivialité incarnée par la fête de la Terre ! Cet événement mené au cœur de l’été pour promouvoir la profession d’agriculteur ne doit pas occulter le travail mené au cours de l’année pour défendre l’avenir de l’agriculture qui, “plus qu’une activité économique, constitue un pilier indispensable de l’avenir du département, déclarait Mathieu Izabel, secrétaire général du syndicat, en début d’assemblée générale(1). Mais si nous voulons des voisins, il nous faut les conditions pour l’installation : des terres et des capitaux accessibles”. Et pour cela, chacun est invité à s’engager. C’était d’ailleurs le thème de la traditionnelle table ronde organisée au cours de la soirée. Véritable dilemme quand le problème est général à tous les niveaux de la société. Pourquoi l’engagement des jeunes est-il essentiel pour l’avenir du Cantal ?
Quand on veut, on peut
S’engager dans le syndicalisme, comme ailleurs en politique ou dans l’activité associative, c’est vouloir défendre des idées et apporter des solutions collectives, faisaient partager à l’assistance les différents intervenants de cette table ronde. Pour Jérémy Chancel, Francis Flagel membres des JA, Sandrine Barbaux, présidente de Cerfrance Cantal, Christophe Vidal, maire de Valuéjols, et Patrick Escure, président de la chambre d’agriculture du Cantal, si le choix de l’engagement relève du parcours de chacun, le but est le même : servir pour faire avancer les choses et les idées.
“Ce n’est pas juste s’asseoir sur une chaise mais bien d’apporter ses compétences et échanger”, estimait Sandrine Barbaux. Pour Christophe Vidal : “C’est même essentiel pour ne pas subir.” Il était en cela rejoint par Jérémy Chancel pour qui “la politique de la chaise vide n’est jamais bonne. Nous avons la chance d’avoir un maillage fort pour défendre notre modèle agricole et nous ne pouvons pas abandonner si nous voulons construire l’agriculture de demain sur le temps long”.
“D’autant que l’agriculture est sans cesse en mouvement, obligeant à se réinventer en permanence, déclarait Francis Flagel. La DJA n’est pas un acquis !” Sur ce point, Patrick Escure rappelait que sans bouder la convivialité qui participe aussi à resserrer les rangs, “le Service de remplacement existe parce que des jeunes agriculteurs engagés l’ont créé pour répondre à un problème sur les exploitations. La Coptasa aussi quand certains manquaient de terres. Certes il y a des échecs, mais aussi de belles réussites”.
Donner de sa personne pour le collectif
L’engagement représente aussi une belle école de formation et d’enrichissement sur le plan personnel. Il faut s’engager sans complexe ni peur de se tromper, invitaient les orateurs à l’adresse de l’assistance et plus certainement en direction de ceux qui pensent ne pas savoir faire ou qui estiment qu’il y aura toujours quelqu’un d’autre pour aller au charbon. Si le groupe est toujours meilleur que le meilleur du groupe comme le rappelait le président de la Chambre, l’engagement est un don de soi mais en contrepartie une source de motivation et un espace de solidarité exceptionnel, concluait Francis Flagel.
Alors, qu’est-ce que s’engager au sein du syndicat des Jeunes agriculteurs ? C’est défendre l’agriculture, les agriculteurs et les intérêts de la profession ; développer des projets de filières ; former ; participer à l’installation selon la définition donnée par les JA. Sur ce dernier point, “l’objectif est d’atteindre 1 000 installations dans la région avec un département du Cantal toujours dans les meilleurs élèves”, annonçait Mathieu Théron, vice-président des JA Auvergne-Rhône-Alpes.
Le combat
“Nous devons en tant que JA être porteurs d’idées et sources d’innovations, déclarait à son tour le président départemental Valentin Delbos. Si nous ne sommes pas ambitieux, qui le sera pour nous, notre métier et nos territoires ? Lors des dernières élections Chambre, nous avons été élus sur un programme et des avancées obtenues par notre combat syndical, sur le plan bâtiment, les prairies sensibles, l’AOP cantal, la dérogation sur la taille des haies. Il reste encore beaucoup à faire en matière sanitaire et de contrôle sans être sans cesse fliqué, pour obtenir une simplification administrative. Nous devons nous engager pour faire entendre notre voix.”
Son aîné, le président de la FDSEA, ne pouvait qu’abonder dans ce sens. Joël Piganiol revenait sur l’année 2024 débutée pour les deux syndicats avec la grande mobilisation de janvier et le blocage de l’A75. Le contexte politique n’a pas permis à la profession d’obtenir toutes les réponses attendues. Il signifiait : “Si l’économie de l’élevage se porte mieux, le lait bio est en souffrance. Nous devons avoir des perspectives pour la filière laitière et éviter un décrochage. Nous devons travailler sur les dossiers de fond et construire des choses plus structurelles. Les Jeunes agriculteurs, vous avez un rôle à jouer pour l’installation et la formation.” Bruno Faure, président du Conseil départemental, rappelait le soutien de la Région à l’installation soulignant “la place essentielle des jeunes agriculteurs dans la création de richesse”.
Le préfet, Philippe Loos, concluait cette assemblée générale sur l’importance de la souveraineté alimentaire tout en ayant apprécié le thème de l’engagement. “Je suis conscient de vos enjeux et les services de l’État sont à votre écoute et présents pour vous accompagner et pour trouver ensemble des solutions. La loi d’orientation est là pour favoriser l’installation car vous êtes au cœur de la ruralité.”
(1) Président du canton de Massiac, Gaëtan Troupenat a ouvert l’assemblée.