La Marne veut biberonner l’élevage bovin allaitant
La filière décrète un plan d’action destiné à enrayer le déclin de l’élevage bovins allaitant. La sensibilisation des cédants est l’un des trois leviers activés.
En l’espace de dix ans, la Marne a perdu le quart de ses exploitations comptant des vaches allaitantes. Si la décapitalisation en terme de têtes et d’UGB est moindre (-12%), la filière ne se résout à cet état de fait, d’autant que le maillage territorial est relativement faible, avec 287 exploitations spécialisées répertoriées en 2020, selon les données du dernier recensement agricole. A titre indicatif, au niveau national, la baisse du nombre de détenteurs de vaches allaitantes s'est établie à -31% au cours de la décennie écoulée.
Une enquête menée en 2021
Tout est parti d’une enquête conduite l’an passé par l’Adasea 51, en charge du Point info installation (PAI) et du Point info transmission (PIT) du département, sous l’impulsion des JA. Elle a pour cible les 55 ans et plus, soit un effectif potentiel de 92 exploitations, et vise à jauger le devenir des ateliers dans la perspective de transmission. Sur les 46 répondants, 22 songent à transmettre d’ici à 2026 et 19 ont d’ores-et-déjà identifié un repreneur, un membre de la famille dans 85% des cas. Mais sur les 19 repreneurs, 4 prévoient d’abandonner leur atelier allaitant tandis que 2 sont indécis. Des projections qui ne laissent présager aucun infléchissement de tendance. Motifs invoqués : rentabilité insuffisante au regard de la charge de travail, isolement...
Sensibilisation, attractivité, communication
Pour déjouer la fatalité, la filière a sonné la mobilisation générale en sollicitant les pouvoirs publics (Draaf et RégionGrand Est), la Chambre d’agriculture et les organisations professionnelles (Chambre, Comité élevage Marne, GDS, FDSEA, Safer Grand Est, GDS...). La première des actions va consister à sensibiliser les cédants à la transmission, à commencer par ceux identifiés comme n’ayant pas de repreneur (10 éleveurs ciblés). Les éleveurs cédant dans moins de 5 ans qui estimaient ne pas être informés sur la transmission (16 agriculteurs ciblés) ont pour leur part reçu une information du PIT sur les démarches à réaliser.
Le deuxième axe de travail consiste à renforcer l’attractivité du métier, en explorant les leviers d’optimisation et valorisation des ateliers bovins allaitants, en s’inspirant notamment des programmes Oser (Opportunités et stratégies pour des exploitations résilientes) menés en grandes cultures dans la Marne et dans l’Aube).
Le troisième axe porte sur la communication. Il s’agira de faire découvrir au grand public le quotidien d'un éleveur bovin allaitant. La Chambre d’agriculture compte développer le tourisme à la ferme, notamment via le réseau Bienvenue à la Ferme. Les JA, la FDSEA et la Chambre vont également renforcer la communication, via les réseaux sociaux, les Fermes ouvertes ou encore des interventions d’éleveurs dans les écoles.