Le GDS du Cantal, à l’heure du bilan des prophylaxies

Si l’éradication de la BVD demeure une des priorités du Groupement de défense sanitaire, aucune épizootie n’est négligée. Le point sur chacune d’elle était dressé lors de son assemblée.

“C e n’est pas la santé animale qui est aujourd’hui au-devant de la scène, mais bien la santé humaine.” Mercredi 30 septembre à Arpajon-sur-Cère, lors de l’assemblée générale du GDS, l’occasion était donnée au président Jean-Michel Vigier de rappeler que les groupements de défense sanitaire ont été créés dans les années 50 “pour lutter aux côtés de l’État contre les zoonoses(1) telles que la tuberculose et la brucellose qui menaçaient grandement la santé publique”. Le GDS souligne les répercussions retentissantes que peut avoir la santé animale sur celle de l’espèce humaine (le coronavirus serait transmis par une chauve-souris ou un pangolin...). Jean-Michel Vigier voudrait voir mieux pris en compte le concept “One Health”  - en français dans le texte : “une seule santé” - adopté par la communauté internationale et qui reconnaît que la santé humaine est étroitement dépendante de la santé des animaux ; que les contaminants qui affectent la santé humaine, la santé animale et l’environnement, via l’alimentation notamment, sont intimement liés. De quoi prendre au sérieux l’ensemble des mesures prises en faveur des élevages agricoles et de leurs cheptels.
IBR : 90 % indemne... enfin !
Initialement prévue en avril, l’assemblée du GDS a permis de réaliser un tour d’horizon exhaustif des différentes prophylaxies obligatoires et des actions volontaires menées au cours de la campagne dernière. Ainsi, sur quatre
cheptels contrôlés pour la tuberculose bovine, aucun n’a été dépisté. En revanche, 19 troupeaux ont été concernés par une suspension de qualification (dont deux suite à un lien avec des foyers). À propos de brucellose, 4 964 ateliers allaitants et 1 450 ateliers laitiers ont fait l’objet de contrôles, mais aucun foyer n’a été mis en évidence, et ce pour la 21e année consécutive. Aucun foyer non plus de
leucose n’est signalé depuis 19 ans, malgré 946 cheptels allaitants et 235 laitiers contrôlés.
En 2016, pas plus de la moitié des cheptels étaient considérés “indemnes d’IBR” ou “contrôlé en IBR” et le Cantal comptait 12 946 bovins positifs.  L’évolution de la règlementation, associée à l’implication des éleveurs, a conduit à 90 % de cheptels cantaliens bénéficiant du statut “troupeau indemne”. En outre, lors de la dernière campagne, aucun de ceux qui étaient déjà reconnus indemnes n’a perdu son statut, tandis que des cheptels déjà infectés ont connu de fortes contaminations de bovins jusqu’alors sains. Pour maintenir l’appellation cheptel assaini en varron, des analyses sérologiques sont réalisées, pour partie de manière aléatoire et, d’autre part, de manière orientée. Aucun bovin n’a été constaté varonné.
La paratuberculose impacte fortement l’économie de l’élevage, car les animaux atteints sont jeunes et l’éleveur voit son cheptel vieillir, pendant que les jeunes reproductrices meurent inexorablement. Le dépistage bénéficie d’une aide du GDS de 25 %. L’an dernier, 241 élevages en ont profité. Dans le cadre du plan de maîtrise, les aides aux analyses s’élèvent à 50 % sur un an (plafonnées à 550 €). En 2019, 33 nouveaux dossiers ont été ouverts et 15 plans ont pu être soldés. Cette année, à date du 9 septembre, 40 cheptels bénéficiaient d’une garantie en matière de paratuberculose bovine. Pour ce qui est de la FCO (fièvre catarrhale ovine), au cours de la campagne 2018/2019, ce sont  634 exploitations du Cantal qui étaient enregistrées comme “foyer de FCO”. La vaccination des cheptels souches peut être réalisée par l’éleveur. Mais dans le cadre d’une certification pour la sortie des animaux en zone réglementée, seule celle du vétérinaire est prise en compte (il en va de même pour le cheptel souche vacciné contre le sérotype 8).
Inquiétante besnoitiose
Enfin, récemment dans le Cantal, la besnoitiose, maladie parasitaire qui peut atteindre gravement le cheptel, ne cesse de progresser touchant toutes les races. Lorsqu’il est confronté à des signes cliniques confirmés par un vétérinaire, l’éleveur doit le signaler au GDS qui effectuera une visite en vue de la mise en place d’un protocole de dépistage et lutte. Une prise en charge de 50 % des frais d’analyses et de prélèvements (plafonnée à 550 €) est prévue. Un plan d’aide national complète les dispositions départementales. De plus, au cours de l’été 2020, le GDS a informé l’ensemble des éleveurs laitiers que des analyses sérologiques sur lait de tank sont proposées : début septembre, 90 éleveurs volontaires se sont vu  programmer cette analyse.
(1) Les zoonoses sont des maladies ou infections animales qui se transmettent à l’homme et vice-versa.