Les graines d’adventices réduites en farine

Plutôt que récupérer la menue paille, certains équipementiers la détruisent directement au champ.

La récolte des menues pailles réduit la pression des mauvaises herbes, mais conduit à exporter une partie de la matière organique. Les conserver dans la parcelle tout en limitant la banque de graines d’adventices est possible grâce aux broyeurs de menues pailles haute performance.

Les destructeurs de menues pailles se composent de turbines, pourvues généralement de plusieurs étages, dont le principe est de choquer les graines à multiples reprises, afin de les pulvériser en farine. L’Australien De Bruin Engineering annonce, avec son dispositif iHSD V12, détruire jusqu’à 99,9 % des graines sortant du caisson de nettoyage de la moissonneuse-batteuse. Ce broyeur, facturé seul plus de 43 000 euros au départ d’Australie, se compose de deux turbines tournant entre 3 025 et 3 075 tr/min. Il est entraîné par courroie et absorbe 100 chevaux à pleine charge.

L’Australien Tecfarm a mis au point le broyeur WeedHOG détruisant 80 % des graines. Ce modèle à quatre turbines demande environ 40 chevaux et entame sa commercialisation cette année uniquement en Australie occidentale. Le prix de vente dans ce pays n’est pas encore définitif, mais il devrait se situer entre 30 000 et 36 000 euros. 

Autre firme australienne, Seed Terminator, représenté en Europe par l’Allemand Zürn, propose un destructeur à deux rotors à axes verticaux entraînés mécaniquement et évoluant entre 2 250 et 3 000 tr/min. Cette solution consomme de 80 à 100 chevaux, une puissance indispensable pour détruire 99 % des graines, selon ses concepteurs. Elle est annoncée entre 66 000 et 72 000 euros installée.

La société française Oria Agriculture distribue le broyeur Seed Control Unit du Canadien Redekop. Cet appareil à entraînement mécanique se compose de deux rotors à axes verticaux évoluant à 2 850 tr/min. Il est annoncé pour un taux de destruction de 98 %, quelles que soient les graines et proposé à un tarif allant de 60 000 à 70 000 euros, selon la moissonneuse-batteuse. Utilisateur pionnier en France du destructeur de menues pailles, Nicolas Galpin, agriculteur et entrepreneur de travaux agricoles dans l’Essonne, a adapté en 2018 un modèle iHSD de première génération sur sa Claas Lexion 770 Terra Trac, afin de réduire les infestations de ray-grass dans les cultures. Il a vite remarqué que ce type de broyeur accepte peu le vert et que des bourrages se produisent en bordures ombragées où la paille est souvent moins mûre, ainsi que dans les parcelles sales. Les conditions de récolte australienne ne sont pas celles de l’Hexagone et imposent parfois de désactiver le destructeur.

 

Un exemple dans l'Essonne chez Nicolas Galpin

 

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