Loire-Atlantique - L’Agri’Bus : un nouvel outil au service de l’installation-transmission

Dans les Pays du Castelbriantais et de Redon, l’Agri’Bus de la transmission a fait ses premiers trajets : une dizaine de porteurs de projet ont visité cinq fermes à reprendre en deux jours. Un concept innovant pour favoriser la transmission des exploitations.

Sur les 708 exploitations agricoles que compte la communauté de communes Châteaubriant-Derval, 50 % d’entre elles sont concernées par un départ en retraite dans dix ans. Afin d’enrichir les outils déjà existants pour les cédants et les porteurs de projet, l’antenne de la chambre d’agriculture de Châteaubriant, avec le soutien de fonds européens LEADER, a initié une façon originale de mettre en relation cédants et repreneurs : l’Agri’Bus de la transmission.

« Nous avons lancé ce programme en avril 2020. La première étape est la visite d’exploitations à transmettre, la deuxième est de faire une vidéo des cédants pour diffuser leur annonce plus largement, et la troisième sera un temps fort sur cette thématique », précise Céline Joly, responsable territoire des Pays du Castelbriantais et de Redon à la chambre d’agriculture Pays de la Loire.


Pour cette première édition, une dizaine de porteurs de projet, venant de Soudan, Nort-sur-Erdre, Saint-Nazaire mais aussi de Plérin (22) ou de Mayenne, ont visité cinq fermes en deux jours. Le 21 janvier, après avoir découvert une exploitation agricole en vaches allaitantes et cueillette de fraises à Marsac-sur-Don, ils se sont rendus chez Laurent et Isabelle Ménager en production laitière à Mouais, une commune de 400 habitants, située à une demi heure de Rennes et de Nantes.

L’exploitation s’étend sur 68 ha de SAU (herbe, blé, maïs), elle produit 450 000 litres de lait par an grâce à 55 vaches prim’holstein et élève 70 génisses pour le renouvellement du troupeau. Le parcellaire est plutôt regroupé, seule une route communale sépare le site d’exploitation d’une trentaine d’hectares. « Une solution serait de créer un boviduc, par exemple », suggère Céline Joly. Enfin, Laurent et Isabelle Ménager sont actionnaires de la SAS Derval Agri’Méthane à laquelle ils apportent leur fumier et lisier et récupèrent le digestat en fonction de leur plan d’épandage.

Des échanges
Après cette présentation, le groupe a visité la ferme, observé les animaux et échangé sur le pâturage, l’alimentation, les cultures en place, le matériel, la conversion en agriculture biologique… « Sur la commune, il n’y a que du lait bio. Nous sommes les seuls en conventionnel. Il y a une cuma à Derval qui ne compte pratiquement que des adhérents bio », souligne Laurent Ménager.

A 50 et 60 ans, le couple s’est inscrit au répertoire départ-installation (RDI) en novembre dernier et compte céder son exploitation en décembre 2022. « J’aurais pu m’arrêter en 2020 mais je n’étais pas prêt », explique Laurent Ménager. « Le fait de démarrer ces démarches ça fait avancer le processus. Il ne faut pas oublier qu’il faut compter minimum un an pour une installation donc l’installation-transmission est quelque chose qui s’anticipe », complète Alexandre Fricaud, jeune agriculteur en charge du dossier installation-transmission à l’antenne de la chambre d’agriculture des Pays du Castelbriantais et de Redon.

Le lendemain, les porteurs de projet découvraient une autre exploitation en production laitière et une en vaches allaitantes et volailles. « C’est intéressant de rencontrer d’autres porteurs de projet et de discuter avec les cédants. Par contre, il faut accepter de jouer le jeu en visitant des fermes qui ne correspondent pas forcément à notre projet », confie Yves-Marie, candidat à la reprise en production laitière bio. Cet Agri’Bus, c’est donc le moyen pour les cédants de se mettre dans une dynamique de transmission, et pour les repreneurs d’élargir leur champ de recherche et de confronter leur projet à différentes réalités.