Maladie Hémorragique Epizootique, le point sur ces deux maladies vectorielles

La Maladie Hémorragique Epizootique (MHE ou EHD) est une maladie émergente en Europe. Trois premiers foyers ont été détectés le 18 septembre dans des élevages bovins dans les Pyrénées Atlantiques et les Hautes Pyrénées. Ces foyers sont probablement dus à une diffusion du virus via l’Espagne. Ce virus a atteint le continent européen fin 2022, infectant la Sicile, la Sar daigne et le sud de l’Espagne, alors qu’il n’y avait jamais circulé auparavant. Il n’y a pas de cas de MHE en Aveyron à ce jour.

La MHE est une maladie virale qui se transmet par des piqûres de moucherons (Culicoïdes). Les infections de MHE dépendent de l’activité vectorielle. Il est difficile à ce stade d’évaluer la future propagation de la MHE en France. Cependant, les années passées montrent que la période d’inactivité vectorielle est courte voire inexistante en période hivernale en Aveyron.

Une maladie virale

 La MHE est connue de longue date en Amérique du Nord où elle affecte particulièrement le cerf à queue blanche. Elle circule par ailleurs en Australie, en Asie, en Afrique du Nord et au Moyen Orient. Il existe 8 sérotypes différents de MHE.

En Europe, elle a été à ce jour observée en Italie (Sardaigne et Sicile), au Portugal, en Espagne et maintenant en France. C’est le sérotype 7 qui circule en Europe de l’Ouest.

Dans la péninsule ibérique, le suivi des cas dans la faune sauvage et dans les élevages d’animaux ruminants a révélé une remontée progressive du Sud vers le Nord et l’Est entre 2022 et 2023. Les derniers cas recensés par les autorités espagnoles, fin août 2023, se situaient à moins de 100 km de la frontière française.

Des signes cliniques proches de la FCO

 Cette maladie touche les bovins et les ruminants sauvages (principalement les cerfs). Les mou[1]tons, les chèvres et les camélidés peuvent également être réceptifs, mais ne présentent pas de signes cliniques. Chez les bovins, les signes cliniques sont : fièvre, anorexie, amaigrissement, ulcères dans la bouche, boiterie, détresse respiratoire, érythème du pis (source : OMSA).

 Il est important de noter que le virus de la MHE était fréquemment présent dans les cas d’avortements de bovins au cours de certaines épizooties. L’expression clinique est proche de la FCO. En cas de signes cliniques, la maladie est à déclaration obligatoire et l’éleveur doit contacter son vétérinaire. Pour rappel, cette maladie n’affecte pas l’homme. Concernant les moyens de prévention, il n’existe pas de vaccin disponible à ce jour.

Des mesures de gestion des mouvements en place

 Bien qu’il ne s’agisse pas d’une maladie soumise à des mesures de lutte dans la règlementation européenne (catégorie «DE» au titre de LSA), elle fait l’objet d’une certification aux échanges intracommunautaires. C’est pourquoi, vu l’impact économique que pourrait avoir cette maladie sur les filières bovines et ovines, le ministère de l’agriculture a décidé de mettre en place des mesures de gestion par Arrêté Ministériel du 23 septembre 2023. Une zone de 150 km a été définie par règlementation autour des foyers actuels. Les bovins, ovins, caprins ou cervidés des établissements situés dans la zone réglementée ne peuvent pas sortir de cette zone, à l’exception des retours d’estive et des expéditions pour l’abattage sous 24h (avec pas[1]sage possible en centre de rassemblement).

A partir du 2 octobre (sous réserves de modifications éventuelles), moyennant l’application d’un traitement de désinsectisation efficace envers les culicoïdes 7 jours au moins avant leur départ de l’établissement, les animaux pourront circuler, en France, hors de la zone.

La zone concernée touche plusieurs départements du Sud-Ouest sans toutefois impacter l’Aveyron pour l’instant. Les départements de l’Ariège, de la Haute Garonne, du Gers, des Landes, des Pyrénées Atlantiques et des Hautes-Pyrénées sont concernés en totalité et certaines communes des départements de l’Aude, de la Gironde, du Lot et Garonne, des Pyrénées Orientales, du Tarn et du Tarn et Garonne se trouvent dans la zone. Toutefois, la liste des départements impactés pourrait être amenée à évoluer en fonction des nouveaux foyers qui seraient détectés dans la zone. Ces mesures doivent faire l’objet de précisions via une instruction technique qui sera publiée prochainement par le ministère de l’agriculture.

 En matière de certification dans le cadre des échanges intracommunautaires, les animaux expédiés pour l’élevage/engraissement en Europe ne doivent pas être issus d’un élevage situé dans la zone règlementée des 150 km. L’Algérie, le Maroc et Israël ont suspendu toutes les importations d’animaux vivants en provenance de France quelle qu’en soit la destination. Des discussions sont en cours entre l’Etat français et les autres Etats pour gérer cette situation.

La situation pouvant évoluer rapidement, consulter le site internet www.fodsa-gds12.fr pour toute information complémentaire ou contacter les équipes de FODSA