Occitanie : Sud Amandes en colère contre les plans de relance

Les plans dits de relance de la filière amande font bondir le président de la coopérative Sud Amandes, Jean-Luc Mozziconacci.

« S’agit-il d’un plan de relance ou d’un plan de rééquilibrage de l’offre et de la demande afin que les industriels puissent revoir à la baisse leur prix d’achat ? », s’interroge Jean-Luc Mozziconacci, président de la coopérative Sud Amandes. Un scénario que la coopérative a déjà connu par le passé, avec des cours proches de ceux du marché mondial, aux alentours de 5 €/kg, qui ne permettaient pas de rémunérer le producteur. « Aujourd’hui, nous nous sommes désengagés d’un marché banalisé, et nous sommes positionnés sur un marché différencié, explique le producteur corse. Nous vendons aujourd’hui le kilo d’amandons à 12 € en moyenne contre 5,80 € en 2006. » Les producteurs sont rémunérés à 7 €/kg, un prix qui permet aux 85 adhérents de la coopérative de vivre de leur production. « Le cours de l’amande française, c’est nous qui le faisons », affirme Hervé Bartelt, directeur de Sud Amandes.

Risque d’effondrement

Les initiatives en cours pour recruter des producteurs d’amande française, et si possible bio, se font sous l’impulsion de transformateurs qui souhaitent proposer des produits « Made in France », selon le directeur de Sud Amandes. « S’agit-il d’une démarche collégiale à vocation de promouvoir les amandes françaises ou d’une opportunité financière sur un marché porteur ou seule la rentabilité du financeur compte, questionne Jean-Luc Mozziconnaci. Hervé Bartlet met en garde sur le risque de désorganisation de la filière et de son effondrement si les volumes produits augmentent mais que les prix chutent. « Les agriculteurs doivent être leur propre metteur en marché au risque de voir les marges se détériorer au profit de l’industrie ou du financier ».

 

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